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Yves Fotso s'inquiète de 'la négligence manifeste' des dirigeants de la CBC

Yves Michel Fotso, Ancien DG L De L’ex Camair Il s'inquiéte des récentes décisions prises par les dirigeants de cette banque

Tue, 13 Mar 2018 Source: Journal 'Le Jour'

Depuis son lieu d'incarcération au Secrétariat d'État à la Défense chargé de la gendarmerie à Yaoundé, Yves Michel Fotso multiplie les initiatives pour garantir le recouvrement de 45 milliards de FCFA qu'il exige toujours à la Guinée équatoriale en tant que président du conseil d'administration de Commercial Bank Guinée équatoriale (CBGE). Le 27 février dernier, il a écrit à Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République mais aussi à Séraphin Fouda, secrétaire général des services du Premier ministre et à Alamine Ousmane Mey alors ministre des Finances.

Dans ces correspondances que Le Jour a pu consulter, Yves Michel Fotso fait état de la même préoccupation : "Je n'ai point l'intention de donner des leçons de gestion à qui que ce soit, mais j'ai un intérêt personnel à vouloir éviter que la CBC ne soit condamnée par le Tribunal arbitral de la Chambre de commerce international (CCI) à payer les 17,6 millions d'euros (11,6 milliards de FCFA) réclamés de manière totalement abusive et fantaisiste par le magistrat Gaston Kenfack et son associée franco-italienne Sylvana Combet." Il s'inquiète notamment de " la négligence manifeste" des dirigeants de la CBC "face à une situation qui pourrait entraîner le retour de cette banque à la case administration provisoire, voire carré- ment sa mise en liquidation", souligne-t-il.

Son inquiétude est renforcée, insiste-t-il, par le fait qu'un juge français ait pu autoriser, à la requête du magistrat Gaston Kenfack et de Sylvana Combet, sur la base d'une demande d'arbitrage qui attrait CBC aux côtés de CBGE, la saisie conservatoire des comptes de la CBC. Ce qui laisse présager, redoutet-il, qu'au cas où la sentence arbitrale serait rendue en faveur de ladite demande, la CBC pourrait être condamnée à payer les 11,6 milliards FCFA ré- clamés, ainsi que les dépens. Yves Michel Fotso regrette que les dirigeants actuels de la CBC ont estimé sans intérêt de venir le rencontrer pour stopper la demande d'arbitrage et agir de concert pour recouvrer le solde d'environ 45 milliards FCfa qu'il continue de réclamer à la Guinée équatoriale.

Pertes financières

En fait, dans une correspondance adressée, elle aussi, le 27 février dernier au PCA de la CBC, Alfred Tiki et au Dg, Léandre Djummo, Yves Michel Fotso alerte des risques de pertes financières liés aux agissements du conseil et des juristes de la CBC. " Alors qu'elle prétend dé- tenir la majorité du capital de la CBGE et que cette dernière ne possède qu'un seul actif, à savoir sa créance sur la République de Guinée équatoriale, la CBC, déplore M. Fotso, en favorisant l'absence de recouvrement de cette créance, compromet le recouvrement de sa prétendue créance sur la CBGE, qu'elle chiffre à 13,5 milliards FCFA, et d'un boni de liquidation au titre de sa participation dans la CBGE. Qui plus est, au cas où la sentence arbitrale serait rendue en faveur de M. Kenfack et Mme Combet, c'est à la CBC, seule société solvable dès lors que CBGE serait devenue coquille vide, qu'il reviendra de payer la somme de 11,6 milliards réclamés par les demandeurs ".

Il craint donc que du fait de son conseil et de ses juristes, la CBC se retrouve, "moins de deux ans après la levée de l'administration provisoire, dans la situation d'avoir entièrement consommé le capital de 12 milliards de FCFA injectés par l'État en 2014, et surtout avec des fonds propres négatifs ce qui doit, logiquement, entraîner l'intervention de la Cobac". Six semaines plus tôt, le 11 janvier dernier, toujours à l'adresse du PCA et du DG de la CBC, M. Fotso faisait déjà cette mise en garde : " Il nous a semblé de notre devoir de vous alerter sur le fait que les positions et actions de vos conseils ne nous semblent pas aller dans le sens de l'intérêt de la CBC mais profitent au contraire à la Guinée équatoriale et à Dame Combet et Sieur Kenfack qui n'ont (...) pas intérêt à ce que la République de Guinée équatoriale paie sa dette à la CBGE."

Mise au point

Le Jour a pu se procurer copie de la réponse du DG de la CBC à Yves Michel Fotso. Une mise au point qui vaut clarification et " avis de cessation de vos manœuvres de manipulation qui n'échappent plus à personne ", insiste Léandre Djummo. Pour lui, l'échec des pourparlers entre CBC et Yves Michel Fotso est à mettre à la charge de ce dernier. Il regrette ainsi la vacuité des propositions des représentants de M. Fotso à ces pourparlers notamment une rencontre en France le 11 avril 2017, " qui tentaient simplement de nous faire prendre des engagements à votre avantage et ce, sans contrepartie." Léandre Djummo prend aussi la défense de ses collaborateurs et conseils : "S'agissant de l'arbitrage introduit par Dame Combet et Sieur Kenfack à la cour internationale d'arbitrage, veuillez noter que nous sommes en parfait accord avec notre conseil."

Source: Journal 'Le Jour'