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Zambo Amougou décrypte le discours de Biya

Biya Worried Europe Paul Biya (Archives)

Tue, 5 Jan 2016 Source: carmer.be

Le Président de la CSTC qui sera présent lors de la présentation des vœux de nouvel An au Chef de l’Etat le 5 Janvier 2015 aura tenu à édifier les citoyens et le monde sur le dernier discours de fin d’année du Chef de l’Etat S.E Paul Biya. Comme de coutume, le Président Confédéral de la plus grande centrale syndicale des travailleurs du Cameroun a jeté un regard froid et plein de patriotisme dans un océan de récriminations dont a fait l’objet la sortie attendue et médiatique du Président Paul Biya. S’attardant principalement sur les annonces ayant trait à la défense des travailleurs, il va ainsi donner dans son interview d’après discours les observations et analyses d’un acteur social de longue haleine qui a su jusqu’ici voir le malheur s’abattre sur la république de plusieurs grandes figures africaines.

Le Président lors de son traditionnel discours de fin d’année à communiqué sur la situation socioéconomique du Cameroun. Quelle leçon faites-vous de cette sortie médiatique ?
Les premières leçons du discours c’est d’abord au-delà des civilités de la période, la reconnaissance de la situation réelle du Cameroun à savoir ce problème de résilience. Lorsqu’on parle de résilience c’est avoir subi des pertes. Généralement lorsqu’on est fort on oublie qu’il peut avoir des périodes de vaches maigres et donc la Cameroun a véritablement fait preuve de résilience qui est reconnu par les bailleurs de fonds à savoir le Fmi et la Banque Mondiale compte tenu l’immensité de la morosité le Cameroun a pu tenir. Parfois c’est une exception qui peut étonner les autres. Si on remonte plus loin, lors de la baisse drastique des revenus des fonctionnaires de 70%, les autres Etats Africains avaient demandé au Cameroun comment s’était-il en sorti ? Aujourd’hui nous avons donc véritablement fait preuve de résilience et c’est une bonne chose pour tout le monde quelque soit le camp. Le Chef de l’Etat l’a reconnu.

Mais également dans un autre cas et dans un contexte de rétrécissement de la croissance mondiale, le Cameroun a maintenu le cap d’une croissance de 6% du PIB mais certes du point de vue vocable macroéconomique cela est intéressant. Par contre il y a des zones d’ombres à  savoir la répartition des fruits de la croissance. Beaucoup en revendique encore aujourd’hui car l’on se retrouve avec une large majorité de la population qui croupit dans la pauvreté.

Le Chef de l’Etat a fait l’annonce d’une augmentation de 20 Fcfa pour le Super et de 25 Fcfa pour le Gasoil. Quel regard jetez-vous par rapport à cette mesure en sachant que la CSTC a réclamé cette baisse depuis des années déjà ?
Disons que c’est une baisse qui était attendu depuis des années déjà. Ce montant est insuffisant. Lors de nos revendications et correspondances adressées aux plus hautes autorités de la république, mécaniquement et ayant fait les calculs nécessaires nous demandions l’application de l’algorithme de la CSPH. Dans cet algorithme, il était possible de conduire une réduction allant de 200 Fcfa à 250 Fcfa sans qu’aucune partie ne soit lésée. Le prix à la CSPH qui était pratiqué en Juin 2014 (période allant de 2002 à 2014) et qui était de l’ordre de l’ordre de 400 et 450 Fcfa le litre (super et gasoil). Si l’on applique l’algorithme, il y aura ainsi une baisse importante. L’annonce du Chef de l’Etat pour ma part c’est ainsi faite sans négociation ce qui ne pourrait garantir de l’adhésion de la mesure par le peuple qui n’a pas été consulté. Je terminerais en disant que c’est une baisse comme une autre et cela va tout de même un peu alléger quelque par les principales cibles.

Pensez-vous que c’est une escroquerie politique ?
Pour moi il n y a pas d’escroquerie politique parce qu’en réalité dans ce carburant il y a 2 options. Il y a celui économique à prendre car nous savons que le Cameroun est en guerre et nous, Syndicat, avons fait la revendication. Il y a eu la baisse sur la taxe spéciale sur les produits pétroliers où on ne sait quelle est la chronologie entre les prix qui ont été appliqués depuis le 1er Juin 2014 et la décision du Chef de l’Etat quelques mois après. Il y a ainsi de l’argent qui a été engrangé « illégalement » sur le dos des camerounais pendant une période de plusieurs mois avant la décision qui consacrait officiellement la hausse du prix à la pompe. Aujourd’hui les syndicalistes ont demandé que ce surplus soit reversé aux œuvres sociales et aux syndicats au titre de subventions par exemple. Donc il y a quand même un micmac en ce qui concerne les calculs et il faudrait que dans les calculs tout le monde soit d’accord de constater qu’il existe toujours une opacité en la matière parlant de la question du pétrole au Cameroun. Jusqu’à présent quel est l’algorithme qu’on va nous appliquer.

Toutes propositions faites nous avons besoins qu’ont nous disent « nous avons besoin de tel apport pour tel ou tel chose ». Cela pourrait nous rassurer. La paix à un coût, il y a de l’armement à acheter ainsi de suite. L’Etat même n’a pas une trésorerie aussi fluide que cela. A force de cacher les chiffres à certains l’on s’interroge encore jusqu’à présent sur les mobiles. La collecte fiscale est plus facile par le carburant et on connait que personne ne peut se passer de cela.

20 et 25 Fcfa n’est ce pas modique par rapport aux prix pratiqués actuellement à la pompe ?
Vous savez qu’au Cameroun les syndicats ont fait des grèves pour 5 Fcfa d’augmentation. Ceux qui ont décidé devront nous expliquer comment ils ont trouvé les 20 et 25 Fcfa de baisse. Parce que en réalité le carburant comparaison pour comparaison demeure encore plus cher au Cameroun qu’ailleurs en Afrique centrale. Nous voulons encore des explications parce que cette hausse a été une décision unilatérale d’une personne.

Par rapport à l’allocation familiale. Pouvez-vous nous éclairer sur cette réforme ?

Pour ce cas précis, cela a constituée une revendication pressante et récurrente faite depuis des années par les syndicats. Le Chef de l’Etat dans son discours n’a parlé que des allocations familiales.

Mais nous pensons que cela est un « lapsus » de sa part car en réalité ce sont les prestations sociales en général dont la revalorisation étaient attendues et continuent à l’être. Pour ce qui concerne même ces allocations familiales, dans nos revendications nous avons suggérés 6 000 Fcfa par mois et par enfant mais nous avons eu une somme qui n’a pas encore été dévoilée. Les études permettent aujourd’hui qu’ont nous donne ce montant. Plusieurs personnes aujourd’hui n’engagent même pas le dossier du fait de la modicité des montants à percevoir qui se noie dans une paperasse importante et des justificatifs administratifs qui découragent parfois

Les retraites affichent aujourd’hui un déficit de 15 milliards et je pense que c’est de ce côté que l’attention aurait due être projetée pour que plus tard l’on ne souffre d’un déficit financier important.

Source: carmer.be