Selon des sources militaires crédibles, environ 700 combattants surarmés, pour la plupart non citoyens du Cameroun, ont été envoyés par le gouvernement lundi, dans la région du Sud-ouest, pour y mettre fin « par tous les moyens » à l'insurrection séparatiste.
Il était environ 2 heures du matin (1 H TU), cette nuit de dimanche à lundi, quand l'électricité a été coupée sur presque l'ensemble de la capitale économique Douala. Les populations victimes de ce délestage qui se produisent plusieurs fois par jour, et presque tous les jours au Cameroun ont d'abord pensé à une conséquence de la forte pluie accompagnée de vents violents qui s'est abattu sur la ville dès minuit.
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Que non ! La coupure -qui persiste jusqu'au moment où nous mettons en ligne, au point où l'auteur de ces lignes a été obligé de faire un long déplacement à la périphérie de la ville pour trouver de l'électricité- a été faite à dessein.
Il se serait agi, selon nos sources, d'un black-out en vue de faire traverser incognito la capitale économique à 7 camions d'hommes armés aguerris au combat, en direction de la région du Sud-ouest, qui semble être devenu le poste de commandement des éléments extrémistes du mouvement sécessionniste.
Cameroun- Vers une "solution finale" de la crise anglophone ?
Chaque camion aurait transporté 40 combattants en plus des armes et munitions, ce qui ferait un total de 680 hommes envoyés en renfort aux éléments déjà présents dans la région, mais apparemment incapables d'obliger les anglophones à abandonner leur idée de rendre le Cameroun « ungovernable ».
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Toujours selon nos sources, ces hommes qui sont « pour la plupart des combattants tchadiens et sud-africains, saupoudrés de rwandais, ainsi que de ressortissants du Nord du Nigéria » qui ont œuvré à la réduction à sa portion congrue le mouvement sécessionniste nigérian IPOB de Nnamdi Kanu, sont tous ou presque « mystiquement immunisés contre les atteintes des armes à feu, et détiendraient des propriétés également mystiques leur permettant de circuler sans être vus de personne dans le camp adverse, de manière à les surprendre et de perpétrer des tueries massives. ».
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C'est d'ailleurs la consigne qui leur aurait été donnée : tuer systématiquement et indistinctement séparatistes ou non, pour semer la peur et la terreur dans le camp d'en face et décourager toute velléité de suivre l'exemple des rebelles qui ont pris les armes contre les forces de défense et de sécurité pour venger les milliers d'anglophones tués, emprisonnés ou contraints à l'exil depuis le début de la crise anglophone en novembre 2016.
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Le recrutement de la main d'œuvre militaro-mystique étrangère serait la réponse du gouvernement camerounais aux sécessionnistes anglophones qui ne combattent pas eux aussi à visage découvert, dans la mesure où de nombreux militaires camerounais témoigné avoir vu leurs camarades tomber sur ce front, à la suite d'un coup de feu tiré d'une arme invisible.
Une situation qui avait poussé certains soldats des forces gouvernementales à déserter, voire à quitter le pays pour se refugier au Nigeria, en Guinée-Équatoriale ou au Gabon. Au mois de décembre dernier, 300 désertions avaient été signalées.
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Il est cependant à craindre que cette solution radicale du gouvernement camerounais ne soit à l'origine d'un autre front d'opposition armée au régime, des militaires camerounais pourtant opposés à la sécession voyant d'un très mauvais œil que « pour palier notre incapacité de tuer tout ce qui bouge chez les Ambazoniens, on recrute des étrangers pour venir massacrer nos frères », selon les affirmations recueillies d'un gendarme par Cameroonvoice.
Très en colère, ce gendarme, originaire d'une région francophone, mais ayant longtemps séjourné en régions anglophones ajoute : « Nous sommes tous des Africains. S'l faut que chacun utilise la magie, nous allons tous l'utiliser en plus de la connaissance de notre pays, pour empêcher des étrangers de venir tuer tous nos frères. Nous avons déjà brûlé des maisons et commis trop de gaffes, mais Paul Biya et son ministre de la Défense ne sont pas rassasiés. Ils veulent même quoi ? ».