Ça bouge dans les casernes militaires, l’avenir de Paul Biya scellé, les consignes sont claires, panique à Etoudi

Biya Armée CamerounImage illustrative

Mon, 30 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Des sources concordantes révèlent que des instructions auraient été transmises pour contraindre les militaires à voter Paul Biya dans les casernes, tandis que l'opposition se structure face à un régime de plus en plus isolé.

À trois mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, des informations exclusives font état de pressions exercées sur les forces armées camerounaises. Selon nos sources, des consignes auraient été données pour "contraindre les militaires à voter par tous les moyens Paul Biya dans les casernes militaires". Cette révélation intervient dans un contexte où l'affluence des inscriptions sur les listes électorales inquiéterait particulièrement le pouvoir en place.

Ces allégations, si elles se confirmaient, constitueraient une violation flagrante du principe de neutralité des forces armées dans le processus électoral et soulèveraient de sérieuses questions sur la sincérité du scrutin à venir.

Cette stratégie présumée intervient alors que Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, voit ses soutiens historiques lui tourner le dos de manière spectaculaire. En l'espace de quelques jours, deux figures emblématiques de son régime ont claqué la porte pour se porter candidates contre lui.

Le 26 juin dernier, Issa Tchiroma Bakary, 75 ans, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, a créé la surprise en démissionnant du gouvernement avant d'annoncer sa candidature. Cet ancien ministre de la Communication (2009-2019) et des Transports (1992-1996), longtemps considéré comme l'un des plus fervents défenseurs du régime, a justifié sa décision par la volonté d'"en finir avec le vieux système" et de rompre avec "un modèle en place depuis des décennies qui a montré ses limites".

Deux jours plus tard, le 28 juin, c'est Bello Bouba Maïgari, 78 ans, ministre d'État du Tourisme et des Loisirs et président de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), qui a officialisé sa candidature. Après près de trente ans d'alliance avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Paul Biya, l'UNDP a décidé de rompre avec le parti au pouvoir, dénonçant la "mal-gouvernance", la "corruption" et les "injustices criantes" du régime actuel.

Ces défections représentent bien plus qu'un simple repositionnement politique : elles constituent un véritable séisme dans l'échiquier électoral camerounais. Les deux candidats, originaires du Nord du pays qui représente environ 40% du corps électoral national, risquent de fragmenter une base électorale longtemps acquise au RDPC.

L'ancien Premier ministre Bello Bouba Maïgari (1982-1983) et Issa Tchiroma Bakary, figures respectées dans leurs régions, pourraient considérablement affaiblir le socle électoral du président sortant, contraignant ainsi le pouvoir à revoir ses stratégies à l'approche du scrutin.

Ces nouvelles candidatures viennent enrichir une liste déjà fournie de prétendants au fauteuil présidentiel. L'opposant Maurice Kamto (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), Cabral Libii (Parti camerounais pour la réconciliation nationale), Joshua Osih (Social Democratic Front), Serge Espoir Matomba (Parti de l'union et de la reconstruction sociale) et Akere Muna, désormais soutenu par le parti UNIVERS, avaient déjà annoncé leurs candidatures.

Tous ces candidats s'étaient déjà présentés lors de la présidentielle controversée de 2018, qui avait vu la victoire de Paul Biya dans des conditions contestées par l'opposition.

Cette ébullition politique intervient dans un Cameroun confronté à de multiples crises : insécurité persistante dans les régions anglophones et dans l'Extrême-Nord, tensions sociales croissantes, économie en difficulté et climat politique de plus en plus tendu. L'affluence observée lors des inscriptions sur les listes électorales témoigne d'une mobilisation citoyenne qui semble inquiéter un pouvoir habitué à contrôler étroitement les processus électoraux.

Le dépôt officiel des candidatures, initialement annoncé pour juin, est toujours attendu, ajoutant à l'incertitude qui plane sur cette élection cruciale pour l'avenir du Cameroun.

Contactées, les autorités militaires et gouvernementales n'ont pas souhaité réagir à nos révélations concernant les consignes présumées dans les casernes. Paul Biya, pour sa part, n'a toujours pas officialisé sa candidature, entretenant le suspense sur ses intentions réelles à trois mois du scrutin.

Source: www.camerounweb.com