Photo d'archives utilisée à titre d'illustration
Il fallait réduire le nombre d'actions de la société Ecobank (50 milliards au 31 décembre 2015) et augmenter leurs prix (2,5 cents de dollars à la même date, soit environ 15 F CFA une action) pour réduire les frais liées à leur gestion. Notamment les frais de cotation sur les différentes places boursières (Côte d'Ivoire, Nigeria, Ghana) où le groupe bancaire est coté. Mais également, pour permettre aux actionnaires de toucher leurs dividendes. Certains n'ayant toujours pas pu les percevoir, parce que la valeur de leur action est petite.
En effet, sur les 639 303 actionnaires que comptait le groupe Ecobank à fin 2015, deux tiers détiennent entre une et mille actions. Ce qui ne représente que 5% de l'actionnariat, soit près de 122 millions d'actions. Vendredi à Lomé au Togo, dans le cadre d'une assemblée générale extraordinaire, les actionnaires ont du se prononcer sur le projet de fusion des actions soumis par le conseil d'administration présidé par Emmanuel Ikazoboh.
Le projet qui a failli être reportée, au vu des réserves émises par certains actionnaires sera finalement soumis au vote. Le PCA qui avait annoncé que la résolution serait revue par le conseil, reviendra finalement sur sa position. « Il faut parfois prendre des décisions dures. Nous défendons les intérêts de la société. Le vote se fera et les résultats seront considérés », déclarera-t-il. Si la résolution divise au sein de l'assemblée, c'est qu'elle menace les actionnaires minoritaires, ceux qu'on surnomme les « petits porteurs ».
Un de leurs représentants n'a pas manqué de prendre la parole pour dénoncer une mise à l'écart, une discrimination : « Vous voulez chasser les actionnaires minoritaires », a-t-il lancé. La résolution sera finalement adoptée après avoir obtenu près de 100% des voix à l'issue d'un vote électronique que la banque expérimentait pour la première fois.
Les actionnaires ont ainsi marqué leur accord pour la fusion de 20 actions ordinaires détenues pour une nouvelle action ordinaire. Ce qui signifie que ceux qui ont moins de 20 actions devront obligatoirement se faire racheter leurs actions. Et l'actionnaire qui jusque-là disposait de 20 actions n'aura plus qu'une seule action. Sauf qu'il s'agit là d'une action nouvelle dont la valeur nominale a été multipliée par vingt. Elle passe de 2,5 cents de dollars à 50 cents de dollars par action, près de 300 F CFA. Ce mouvement a conduit à une modification des statuts de la société. Elle aussi approuvée par les actionnaires.
