Ce rapport, intitulé Bonne cause, mauvais moyens : atteintes aux droits humains et à la justice dans le cadre de la lutte contre Boko Haram au Cameroun, montre que les forces de sécurité camerounaises, en cherchant à protéger les civils contre les violences de Boko Haram, ont elles-mêmes commis des violations des droits humains. Selon le rapport, l’armée a commis des « exactions » sur des civils à l’Extrême-Nord du Cameroun.
Amnesty International estime que : « les forces de sécurité camerounaise ont arrêté de façon arbitraire des centaines de personnes accusées de soutenir Boko Haram, sur la base de preuves minces, voire inexistantes. Un grand nombre des personnes arrêtées ont été placées dans des lieux de détention non officiels et soumises à la torture et à des disparitions forcées, et jugées par des tribunaux militaires ».
La Commission des droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun avait déjà relevé dans son rapport 2014 des « Cas d’exactions attribuées aux forces de défense ».
A la suite de la publication de ce rapport, le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary, par ailleurs porte parole du gouvernement avait estimé que les enquêtes des chercheurs « manquent à tout le moins d’objectivité ».
Par la suite, le porte parole du gouvernement camerounais avait indiqué que : « le Ministre délégué à la présidence, chargé de la défense avait pris des sanctions disciplinaires à l’endroit de certains militaires reconnus coupables de faits graves avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense ».Au final, quatre soldats avaient été radiés le 15 novembre 2015 des rangs de l’armée camerounaise. /.