La liste déjà assez impressionnante des personnalités interpellées dans le cadre de l’Opération Épervier s’est allongée le 29 juillet 2016.
Ce jour-là, Amadou Vamoulké, soupçonné d’avoir détourné 2,8 milliards de FCFA à la Cameroon Radio Television (CRTV), a été écroué à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé.
L’ex-directeur général de l’office national de radio et télévision, limogé juste un mois avant, n’a pourtant pas été surpris par son arrestation.
L’information est contenue dans L’Œil du Sahel paru le 1er août. «La veille, selon quelques indiscrétions, l’homme, serein, n’ignorait rien du sort qui l’attendait le lendemain chez le juge d’instruction.
Sa seule inquiétude tournait autour de la réaction de ses proches, et notamment celle de ses enfants», lit-on dans le journal très introduit dans l’actualité des ressortissants du septentrion.
C’est que, des semaines avant son interpellation, l’ancien Directeur Général de l’Imprimerie Nationale s’était vu servir une interdiction de quitter le pays.
«Il faut dire que depuis le 1er juillet 2016, quand le Tribunal Criminel Spécial (TCS) avait émis une réquisition l’interdisant de sortir du territoire», souligne notre confrère.
Sur le montant querellé, M Vamoulké est convaincu qu’il s’agit d’un trou laissé dans les caisses de la CRTV par son prédécesseur, Gervais Mendo Ze, lui-même aujourd’hui derrière les barreaux.
«Amadou Vamoulké, lui, a toujours déclaré que les 2,8 milliards de FCFA querellés représentent le gap entre le montant figurant sur les documents comptables qu’il a signés lors de la passation de service, et ce qu’il a réellement trouvé dans les caisses de la structure au moment où le Professeur Gervais Mendo Ze quittait les rênes de la CRTV», renseigne encore le bihebdomadaire.
Comme les autres prisonniers de cette opération dite de lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics, M. Vamoulké se dit être victime d’un complot. Le journal révèle une déclaration qu’il a faite alors qu’il était encore en liberté.
«La force des gens qui dénigrent est qu’ils n’ont pas la charge de la preuve. C’est vous qui êtes dénigré qui devez-vous essouffler à prouver que ce qu’ils disent est faux. Mais, par le seul fait qu’ils vous ont dénigré, c’est comme si on vous jette de la boue sur votre chemise blanche, et que vous devez ensuite passer du temps à la nettoyer et à vous expliquer», disait-il. Des explications qu’il devra fournir à la justice.