Fête du 20 mai: Kah Walla rejoint John Fru Ndi

ImageskahNous ne sommes pas d’accord avec la gestion actuelle de la crise anglophone ! - Kah Walla

Fri, 12 May 2017 Source: cameroonweb.com

La célébration du 20 mai au Cameroun s'annonce monotone. Après le désistement du parti SDF de John Fru Ndi à participer aux festivités, c'est au tour du

Cameroon People Party (CPP) de Kah Walla de jetter l'éponge.

Pour les mêmes raisons, elle renonce à « participer aux festivités officielles" alors que, déclare-t-elle " nous ne sommes pas d’accord avec la gestion actuelle de la crise anglophone ! Nous ne pouvons pas communier avec un Gouvernement qui viole systématiquement notre liberté de réunion et de manifestation !".

Cette fête de l'unité n'aura donc plus son sens ce 20 mai si deux partis de l'opposition seront absents. Pour Kah Walla les raisons simples. "Nous ne pouvons pas afficher une quelconque concorde avec un Gouvernement qui ne connait pas le dialogue, continue à refuser les réformes électorales essentielles et qui, dans une fuite en avant, conduit notre pays par sa gouvernance, à des lendemains certainement chaotiques ! »

Lisez en intégralité le communiqué de presse du parti de Kah Walla

PAS DE CELEBRATION DE L’UNITE NATIONALE DANS L’EXCLUSION, LA VIOLATION DES DROITS FONDAMENTAUX ET LA REPRESSION !

Le Cameroon People’s Party (CPP) informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de ne pas prendre part aux festivités officielles organisées par le Gouvernement de Mr Paul Biya à l’occasion de la célébration de la fête de l’unité nationale le 20 mai 2017.

Cette décision est une reconduction du mot d’ordre déjà donné en 2016 aux militants.es et sympathisants.es de notre formation politique.

Elle se justifie par le fait que l’unité nationale suppose le rassemblement et non l’exclusion de certains groupes comme c’est actuellement le cas avec ce Gouvernement.

En effet, depuis 2011, le CPP se voit systématiquement interdit de participer au défilé dans la ville de Yaoundé sur des prétextes aussi fallacieux les uns que les autres. Attaqués devant les tribunaux et en panne d’arguments, les autorités ont décidé depuis 2016 de n’admettre à défiler que les partis disposant d’une représentation au Parlement (Assemblée Nationale et Senat), trouvant ainsi un paravent administratif mais à la fois illégal et illégitime pour exercer cette volonté d’exclure politiquement une partie des Camerounais.es.

Ce refus de participer ailleurs sur le territoire se justifiait donc par un refus de cautionner une division des militants.es du CPP en deux catégories : ceux qui peuvent défiler dans l’arrière-pays et ceux qui ne peuvent pas défiler à Yaoundé. « Il n’y a qu’un seul CPP ! » rappelions – nous alors.

En cette année 2017, sur les plans politique, économique et social, la dynamique d’exclusion des Camerounais.es ne fait que s’amplifier. Les fractures se multiplient et notre vivre ensemble est plus que jamais menacé.

La crise dans les régions du Nord – Ouest et du Sud – Ouest avec son lot d’arrestations arbitraires, de brutalités à l’égard des populations, de violations des droits et libertés fondamentales de près de 05 millions de citoyens, de morts et de pertes économiques est venue ajouter au sentiment de défiance et d’exclusion ressenti par de nombreux Camerounais.es.

Nous ne pouvons pas participer aux festivités officielles alors que nous ne sommes pas d’accord avec la gestion actuelle de la crise anglophone ! Nous ne pouvons pas communier avec un Gouvernement qui viole systématiquement notre liberté de réunion et de manifestation ! Nous ne pouvons pas afficher une quelconque concorde avec un Gouvernement qui ne connait pas le dialogue, continue à refuser les réformes électorales essentielles et qui, dans une fuite en avant, conduit notre pays par sa gouvernance, à des lendemains certainement chaotiques !

Sur le front social, comment afficher une communion avec le Gouvernement alors que les retraités continuent de ne pas bénéficier de leurs droits sociaux, les médecins continuent de ne pas être pris en considération, les enseignants ne sont pas payés ? Comment célébrer l’unité nationale alors que l’intégration nationale prend du recul du fait d’une gouvernance incapable qui creuse les inégalités et ne satisfait pas les besoins fondamentaux des populations ?

En solidarité de ces Camerounais.es qui vivent des moments difficiles parce qu’exclus, nous devons saisir l’occasion de la célébration de notre fête nationale pour déclencher une dynamique contraire à cette situation de plus en plus dangereuse.

Le Cameroon People’s Party (CPP) appelle ses militants.es et sympathisants d’une part, l’ensemble des patriotes et progressistes d’autre part, à ne pas participer à ces festivités officielles organisées par le Gouvernement de Mr Paul Biya.

Au lieu de participer à cette cérémonie factice qui, de plus en plus, ressemble à un culte de la personnalité en lieu et place de la célébration de la Nation Camerounaise dans toute sa diversité, nous devons nous rassembler pour réfléchir aux moyens de construire une Nation véritablement Unie, Forte, Juste et Prospère.

Un autre Cameroun est possible mais il implique que nous posions d’autres actes forts pour qu’il advienne. Nous devons agir pour que s’ouvre, dans le cadre d’une transition politique, un dialogue sur notre identité, notre Constitution, notre vivre – ensemble, notre système électoral et les bases d’un nouveau système de gouvernance qui soit efficace et au service du Peuple Camerounais.

Pour le Cameroon People’s Party

Kah Walla

Présidente Nationale

Source: cameroonweb.com