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CAN 2019: Douala en conflit avec le gouvernement

Maquette Du Stade De Douala Japoma La municipalité a des difficulté à entrer en possession des fonds qui lui sont alloués

Tue, 1 Aug 2017 Source: lequatriemepouvoir.com

La Communauté urbaine de Douala a tenu dans la salle de Conseil en date du 29 juillet 2017 sa session ordinaire du deuxième trimestre, consacrée à l’évaluation à mi-parcours du budget de l’exercice 2017. Un budget qui n’a pas été exécuté au niveau optimal selon les dires du Délégué du gouvernement Fritz Ntonè Ntonè car rendu au 31 juillet 2017, ce budget est exécuté seulement à un peu plus de 57 milliards de FCFA au lieu de 70 milliards. Entretien avec la Délégué Fritz Ntonè Ntonè.

« Nous avons des difficultés à entrer en possession des fonds qui nous sont alloués dans le cadre des rapports avec l’Etat… Pour ce qui est de la CAN 2019, Douala se prépare tout de même à accueillir ce grand rassemblement sportif du football africain… »

Monsieur le Délégué que peut-on retenir de l’exécution à mi-parcours du budget de la Communauté urbaine de Douala ?

Le budget 2017 à mi-parcours s’est exécuté on doit le dire, dans des conditions honorables, nonobstant les difficultés que nous rencontrons. En effet, un budget est fait de recettes et de dépenses. Si vous n’avez pas fait de recettes, vous n’aurez rien à dépenser. Il se trouve tout simplement que nous avons des difficultés à entrer en possession des sommes qui doivent nous être reversées, notamment par le trésor public.

Du fait d’une conjoncture qui nous a amené à une tension de trésorerie que nous considérons comme transitoire. La Communauté urbaine étant une grosse structure, tout fléchissement ne peut que s’amplifie au niveau des projets dans la mesure où s’il y a un retard dans le paiement des prestations, celles-ci ne peuvent pas se dérouler comme prévues.

Si nous sommes incapables de donner l’avance de démarrage, un marché ne peut se dérouler sur le terrain à la date prévue. C’est pour cela que vous voyez qu’il y a une réalisation assez modeste par rapport aux ambitions qui étaient les nôtres. Nous sommes obligés de faire glisser certains projets vers l’exercice suivant. D’autres difficultés sont liées au recouvrement de nos recettes propres, qui sont passées de 20 à 10% des recettes fiscales, à cause du désordre urbain à Douala et ses ramifications. Les conséquences ne sont seulement la perturbation de la circulation pour ce qui concerne l’occupation anarchique du domaine routier ; ce n’est pas seulement les constructions illicites ; ce désordre couve aussi un certain incivisme fiscal.

En fait, beaucoup de gens ne veulent pas payer. Quand les commerçants se déversent sur la rue pour payer de modiques sommes liées à l’occupation de la voie publique, c’est parce qu’ils ne veulent pas payer normalement ! C’est aussi une autre forme d’incivisme. Quand vous voyez une quincaillerie ambulante dans la rue, vous comprenez que celle-ci veut jongler le fisc.

C’est pour cela que nous allons mettre un accent sur le recouvrement de nos recettes propres telles que les recettes liées aux permis de construire, les recettes des marchés, la publicité et bien d’autres recettes liées aux occupations temporaires des parkings publics. Rien que les parkings de la ville de Douala, si nous sommes bien organisés, feront beaucoup de recettes d’un côté et de l’autre, une discipline qui améliore la circulation dans la ville.

Monsieur le Délégué, quels sont les projets qui peuvent être reportés ou connaitre un glissement ?

Lorsque je parle de glissement de certains projets, il s’agit des marchés qui ont été passés, mais dont l’entreprise adjudicataire n’a pas encore obtenu le financement pour le démarrage. Ce n’est pas que nous ne disposons pas d’argent. C’est que cet argent ne peut pas être mobilisable, du moins à 100 %. Au lieu de commencer à une date X, l’entreprise va commencer à une date X1, c’est-à-dire au moment où elle sera payée.

Pour revenir à ce que j’ai dit tantôt, nous n’avons pas en réalité des problèmes de trésorerie. Nos comptes ne sont pas déficitaires. Ils sont même excédentaires. C’est leur mobilisation qui pose problème. C’est une conjoncture qui est liée au rapport avec l’Etat et avec les banques. Quant au report d’un projet, un projet qui à date ne peut pas être réalisé et qui n’a pas un impact direct sur la vie quotidienne des populations de façon urgente, on peut le reporter parce qu’on ne peut pas le payer maintenant. Ça peut être l’étude sur le projet de l’échangeur de Ndokoti, ou la construction de notre site de Youpwe. Ce sont là par exemple des projets qui peuvent attendre, par parer aux plus urgents, liés aux préparatifs immédiats de la Coupe d’Afrique des Nations 2017 pour ce qui concerne la ville de Douala.

Justement, Monsieur le Délégué, la CAN 2019 arrive à grand pas et la ville de Douala sera un des centres d’intérêt de ce grand évènement sportif. Est-ce que votre budget que vous avez annoncé tout à l’heure en termes de projets et de réalisations, permettra d’atteindre le cap ? En d’autres termes, est-ce que la ville de Douala sera prête ?

Bien évidemment la ville de Douala se prépare à accueillir cet évènement de grande envergure, ce grand rassemblement sportif qu’est la CAN 2019. Nous l’avons fait de manière indirecte lors de la CAN féminine ; aujourd’hui nous sommes directement concernés parce que Douala va accueillir certains matchs de poule. Pour ce qui est des infrastructures, le comité de pilotage de la CAN fait le travail pour que celles-ci soient à jour, notamment le stade de Japoma et les autres stades qui sont considérés comme secondaires mais qui vont servir aux entrainements.

Notre responsabilité au niveau du développement urbain c’est d’améliorer les voies d’accès audits stades. Que ce soit le stade de Japoma ou celui de la Réunification, les projets sont déjà matures et les travaux vont commencer bientôt. Pour ce qui est des sites touristiques, nous travaillons avec le MINTOUL et l’Association Doual’Art. Nous encourageons également les opérateurs économiques de ce domaine pour que le parc hôtelier s’améliore à terme. Vous notez d’ailleurs la construction de plusieurs hôtels et ce n’est pas cela qui peut manquer dans une ville comme Douala. Bien entendu il y a d’autres petits projets liés à l’embellissement de la ville.

Source: lequatriemepouvoir.com