Contre les sécessionnistes 'térroristes': voici la décision du gouvernement

1017056871 780x440 L'arméecamerounaise

Fri, 1 Dec 2017 Source: journalducameroun.com

Le gouvernement a décidé, pour cela, d’accroître la vigilance sur son territoire ainsi que les capacités opérationnelles de ses forces de sécurité et de défense.

Le programme économique, financier, social et culturel, présenté mercredi à l’Assemblée nationale, prévoit d’optimiser la sécurité sur le territoire national pour l’exercice 2018. Le gouvernement entend concrètement augmenter les dotations des forces de sécurité et de défense en moyens infrastructurels, en matériel et en ressources humaines. Il envisage, par ailleurs, de mener une vigilance accrue sur l’étendue du territoire. Objectif : « anticiper sur les menaces et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui voudraient porter atteinte à la sécurité des Camerounais et de leurs biens ».

Les ennemis du Cameroun? Leur identité n’est pas révélée dans les explications fournies mercredi par le Premier ministre, Philemon Yang. Toujours est-il que, le Cameroun fait face à de réels défis sécuritaires avec les incursions terroristes de Boko Haram (Extrême-Nord). Cette secte islamiste procède par des attentats à la bombe, des enlèvements, des vols de bétails, des incendies et des incursions armées. Les victimes directes de ces activités sont estimées à 2000 personnes sur le plan national. A côté de cela, près de 91 000 Nigérians se sont réfugiés au Cameroun en tentant de fuir l’insécurité entretenue par Boko Haram dans ce pays et l’on dénombre 228 000 déplacés internes.

Le Cameroun est en guerre contre cette secte depuis 2014. Les forces de l’ordre sont mobilisées dans la région pour sécuriser les localités, notamment celles frontalières au Nigeria, même si la porosité des frontières n’aide pas beaucoup.

La région de l’Est connaît également une certaine effervescence depuis que la République centrafricaine est entrée dans une instabilité politique en 2013. Plus de 200 000 Centrafricains ont trouvé refuge au Cameroun. Mais sur place, des tensions sont perceptibles à certains moments entre les deux communautés. Cela est dû à quelques attaques dont sont souvent victimes les populations camerounaises de la part, dit-on, de rebelles armés.

Le problème sécuritaire qui accapare actuellement l’opinion au Cameroun, est l’escalade de violence dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, où certaines organisations, prétendant agir au nom de la communauté anglophone, mènent des attentats pour prouver leur détermination à accéder à l’indépendance de cette partie du Cameroun. Objectif, la création d’un Etat autonome : l’Ambazonie.

La crise dite anglophone fait couler beaucoup d’encre depuis son avènement en novembre 2016 et a connu une véritable mutation le 21 septembre dernier avec l’explosion d’une première bombe artisanale à Bamenda. Cet attentat a été imputé à des sécessionnistes par le gouvernement camerounais même, si aucun élément d’enquête n’est venu le prouver officiellement. Une série d’autres explosions de ce genre ont eu lieu depuis lors.

Le 03 août 2017, l‘arrestation d’un gang de fabricants d’engins explosifs vient mettre à jour l’existence de réseaux d’individus prêts à mettre leur intelligence au service de la destruction. La riposte est perceptible dans les discours de membres du gouvernement qui commencent à employer l’expression « terroristes » pour désigner les partisans de la cause sécessionniste. Ceux-ci laissent, par ailleurs, entendre que les adhérents à la partition sont manipulés par des forces tapies dans l’ombre et qui n’ont pour seul objectif que de déstabiliser le Cameroun. A la clé : les richesses minières du sous-sol camerounais.

Mises à part les raisons qui pourraient justifier l’accent mis à l’optimisation des mesures sécuritaires, le programme économique, financier, social et culturel de la loi de finances 2018 survient dans un contexte trouble pour l’Assemblée nationale. Les séances d’adoption de la loi évoquée et même de présentation dudit programme sont perturbées par les députés du Social democratic front (SDF). Ceux-ci exigent l’ouverture d’un débat sur la crise anglophone en présence des 180 députés de la chambre [148 pour le RDPC, 18 pour le SDF, 5 pour l’UNDP, 4 pour l’UDC, 3 pour l’UPC, 1 pour le MRC et 1 pour le MDR] et durant cette session. Si un tel débat avait été ouvert, l’exécutif aurait eu à s’expliquer sur sa gestion des événements liés à la crise anglophone. Aucune réponse positive n’est donnée aux députés SDF jusqu’ici. Le sujet n’est pas inscrit à l’ordre du jour de la session qui est réservée à l’examen et à l’adoption de la loi de Finances 2018 leur a-t-on opposé.

Source: journalducameroun.com