Des chiffres qui contrastent avec la réalité d’il y a une trentaine d’années, lorsque la CICAM contrôlait 85 % du marché en 1985.
Selon des sources, en dépit de l’arrivée massive des textiles chinois et ceux venus d’Afrique de l’Ouest à qui il convient d’ajouter la contrefaçon, la contrebande et la fraude, après plus de 50 ans d’activité, les machines de la CICAM, unique producteur local, ne répondent aux exigences du marché.
En outre, la faiblesse de l’industrie du textile au Cameroun est aussi accentuée par la qualité et la quantité de matière première produit localement.
Selon des sources, le Cameroun dont la capacité de production annuelle est de 350 mille tonnes de coton est en mesure de doubler sa production, compte tenu de la disponibilité de la main d’œuvre et des espaces cultivables.
Autre difficulté, alors qu'avec 3000 francs CFA l'on se procure un pagne chinois, la CICAM a tendance à vendre "le bas de gamme à 5000 francs CFA", poussant des consommateurs peu soucieux de la qualité à se tourner vers le moins cher.
Depuis l'année dernière, le gouvernement a entrepris un programme d’investissement de 5 milliards de francs CFA, l’objectif étant de rénover l’outil de production afin de le rendre plus compétitif.
En attendant les fruits de cette modernisation, la CICAM tient encore du fait des commandes pour des événements publics et privés.
On en veut pour preuve, le pagne du 8 mars, c'est-à-dire de la Journée internationale de la femme (JIF) qui constitue l’une des plus grosses rentrées de fonds pour cette entreprise publique dont la reconquête du « Made in Cameroon », est plus que jamais enclenchée rassure-t-on.