La Camerounaise des eaux (CDE) cessera de fonctionner d’ici la fin du mois d’avril et ses missions seront absorbées par la Cameroon Water Utilies Corporation (Camwater). L’heure est donc à la mise au point de parts et d’autres afin que tous les comptes soient réglés dans le moindre détail.
Le plus urgent étant celui de la distribution, selon Le Quotidien de l’Economie en kiosque le vendredi 23 février 2018. «Il s’agit du point stratégique de la vie de l’entreprise. Et c’est pour ce volet distribution que la Camwater vient de lancer un avis de recrutement», apprend-on.
En effet, le communique de Gervais Bolenga, le directeur général de Camwater, signé le 20 février 2018, vise le recrutement de 533 releveurs des index des compteurs d’eau et de 27 commerciaux. Ces recrus seront tous des «stagiaires dans les dix régions du pays pour la période de mars et avril 2018», précise le communiqué.
Sous l’encadrement de la Camwater, les releveurs assureront «la relève des index des points de livraison». Ils rempliront aussi les bordereaux de relève et effectueront des inventaires des compteurs. Quant aux commerciaux stagiaires leur mission consistera à «suivre toutes les étapes du cycle de facturation y compris les conférences d’évaluation et de validation de la facturation». En somme, ce job description contenu le communiqué de Gervais Bolenga, correspond aux taches exécutées jusque-là par une partie du personnel de la CDE.
Au sein de la CDE, révèle Le Quotidien de l’Economie, c’est l’inquiétude chez les près de 1700 employés qui craignent pour leur avenir professionnel. Si certains d’entre eux espèrent intégrer l’équipe du nouveau distributeur, une partie non négligeable de ce personnel pourrait se retrouver dans la rue dans quelques semaines. Ce d’autant que les conditions d’âge fixées par la Camwater se situent entre 18 ans au moins et 40 ans au plus.
Précisons que l’article 5, alinéa 1 du décret signé le 20 février 2018 par Paul Biya, précise que «le personnel nécessaire aux activités de la Camwater est choisi en priorité parmi le personnel initialement affecté au service public d’alimentation en eau potable en milieu urbain et périurbain».
Cette disposition prête à équivoque dans les rangs du personnel de CDE. Cependant, à des paliers hiérarchiques supérieurs, la sérénité est de mise. «Le personnel de la CDE est une force essentielle en terme de compétence dans la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’eau», soutiennent des cadres rencontrés par le journal.
Ce métier, ils l’exercent depuis la privatisation du segment distribution en 2008 après la mort de la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC). Le personnel SNEC s’était donc mis à l’école de l’Office national de l’eau potable du Maroc. L’expérience de ce personnel est très attendue pour la continuité du service. Même si les départs volontaires des cadres de la CDE ne sont pas à exclure.
«En 10 ans, la CDE n’a presque pas recruté. Il y aura aussi des retraités. Et, avec les nouvelles usines de production qui ont doublé l’offre du pays, de nouveaux recrutements sont envisageables» explique un cadre de la CDE.