Dans un de ses textes aux allures d'une poésie, Owona Nguini connu pour sa 'gromologie' a jeté de l'opprobre sur le peuple Béti qu'il dit ne plus reconnaître.
Ci-dessous l'intégralité de son texte
Peuple Béti tu es où là ?
Peuple des Seigneurs de la Forêts
Qu’es-tu devenu aujourd’hui
Hier tu t’es donné fortement au catholicisme
Tu t’es voué en abandonnant l’animisme
Tu es resté respectable et très respecté
D’où vient-il que tu sois devenu si léger
Depuis que tu as embrassé ces autres croyances
Ne vois-tu pas que tu t’es plongé dans l’errance ?
Tu as toujours été attaché à la famille
D’où vient-il que tu deviennes attaché à l’argent
Tes pères n’ont jamais sacrifié leur dignité pour de l’argent
Je ne comprends pas ce qui t’arrive en ce moment
Tu as longtemps ri de ceux qui touchent à des crânes de mort
Tu regardais avec dédain ceux qui font foi aux scories
Par ce qu’un Seigneur ne touche pas ce qui l’avilie
La vie d’un Seigneur n’entre pas dans un fouillis
Mais aujourd’hui tu as sacrifié pour de l’argent ton sort
Peuple Béti qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Non à ces sphères de pouvoir qui t’ont rendu fou
Tu es devenu pour ton frère un loup
Non ! Le syncrétisme n’est pas ton affaire
Tu vois toi-même qu’il t’a foutu en l’air
Qu’avez-vous fait de la gloire des Seigneur
Elle a toujours été ton plus grand bonheur
Non peuple Béti reviens à ce qui faisait ta fierté
J’apprends que tu es devenu franc-maçon
J’apprends que tu es entré dans l’homosexualité
Que tu as embrassé la rose-croix
En sacrifiant sur l’autel ton moi !
Non, je ne te reconnais plus !
Nous t’avons connu peuple intellectuel
Celui dont on admirait l’éloquence du savoir
Quand tu sortais tes détracteurs venaient t’applaudir
Par ce qu’il n y avait rien à redire
Tu t’exprimais avec fierté dans ta propre langue
Tu maniais avec grandeur la langue de Shakespeare
Tu décodais admirablement la langue de Molière
L’étranger trouvais tout son plaisir chez toi
Yaoundé est devenue capitale par ton humanisme
L’on savait qu’en toi se trouvait l’altruisme
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Je te vois enfoui dans ces choses qui ont été importé
Et on me dit que tu n’as pas su te comporter
Depuis quand le roi que tu es se laisse emporter
Tu n’as pas compris que l’argent n’est qu’un serviteur
Et voici que cet objet chosifie son maître que tu es
Un peuple noir plein de gloire
Un peuple qui ne participait pas aux foires
Puisse ta jeunesse comprendre ton naufrage
Et tourner le dos définitivement à cet orage
La nudité des princes est exposée
Par ce que les repères ont été abandonnés
Le ciel est sombre au-dessus de toi
Rentre donc et rétablis tes anciennes lois
Sans lesquels tu as plongé la cité dans l’émoi
Et sacrifié ton titre de roi.
#Mathias_Eric_Owona_Nguini