Un appel à se rebeller contre le commandant en chef des forces de défense de l’Ambazonie vient d’être lancé, suite à l’enlèvement et à la supposée mort du délégué régional des Affaires sociales du Nord-Ouest.
Les rumeurs sur de potentielles divisions entre les actuels porteurs du mouvement de revendication de la sécession du Cameroun se confirment. Une lettre ouverte du ministre de la Communication du gouvernement intérimaire d’Ambazonie, Chris Anu, apporte un nouvel angle de vue du climat qui prévaut au sein des leaders séparatistes.
Le document daté du 4 avril est un appel à se rebeller contre les actions de Lucas Ayaba Cho. Lequel est responsable de l’enlèvement, le 24 février, du délégué des Affaires sociales pour le Nord-Ouest, Animbom Aaron Ankiambom, via sa bande armée les Ambazonians defense forces (Adf). Celle-ci l’avait kidnappé puis incendié son véhicule alors qu’il revenait d’un deuil. Le 10 mars, le groupe a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il adresse indirectement au gouvernement camerounais l’injonction de donner des nouvelles de Ayuk Tabe sous 48h, faute de quoi, Animbom Aaron Ankiambom serait tué.
L’action ne plait guère à Chris Anu. « Camarade ambazonien, nous nous sommes engagés dans cette révolution, non pour en tuer les victimes, mais pour poursuivre ceux qui ont fait de nous des victimes. Oui! c’est une révolution, mais une révolution ne va pas après les siens, surtout ceux qui sont considérés comme impuissants. Pourquoi tous ces politiciens et les Atanga Nji du Cameroun devraient-ils partir libres et Ayaba poursuivre les plus faibles? Si les gens de bien dans cette révolution ne tiennent pas tête à Cho Ayaba qui veut sacrifier cette lutte sur l’autel du pouvoir et de la célébrité, alors, comptez sur moi« , déclare-t-il.
Animbom Aaron Ankiambom vit-il toujours? Le responsable de la Communication de l’Ambazonie pense que non. « J’ai appris qu’il a été tué depuis [ Animbom Aaron Ankiambom]. Je n’ai absolument aucune excuse pour le meurtre impitoyable d’un homme qui était également une victime comme vous et moi, et plus encore, un pasteur« .
Le sort d’Animbom Aaron Ankiambom reste inconnu. 25 jours après la diffusion de la vidéo dans laquelle il apparaît, aucune information sur le traitement qui lui est accordé ni sur l’avancement des recherches n’est communiquée.
La lettre de Chris Anu remet à l’ordre du jour de vieilles querelles entre les leaders sécessionnistes au sujet de la méthode à adopter pour la quête de l’indépendance des régions camerounaises du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Notamment entre les activistes anglophones partisans des actions pacifiques – auxquels appartiennent Chris Anu, Nfor Ngwa Nfor, Njoh Litumbe, etc – et ceux acquis à l’idée d’une lutte armée, à l’instar de Cho Ayaba et Ebenezer Akwanga.