Dans un document que vient de publier la Société financière internationale (SFI), cette filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, relate la fabuleuse histoire de la société camerounaise Stratex, une PME qui a choisi de se développer via le crédit-bail.
A la faveur de ce mode de financement, encore ignoré par beaucoup d’opérateurs économiques dans le pays, Stratex a pu, en moins de 10 ans, quadrupler son personnel, multiplier par cinq, son chiffre d’affaires, en devenant exportateur vers les pays de la Cemac.
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C’est en 2009 qu’a lieu la rencontre entre le crédit-bail et Stratex, une PME qui s’est lancée dans la production d’ustensiles de cuisine en plastique au Cameroun, en 2004, après avoir été longtemps, importatrice de ces produits. Avec ses 50 employés et un chiffre d’affaires de 300 millions de francs Cfa, l’entreprise qui souhaite moderniser son usine enchaîne alors, sur la période 2009-2015, une série de baux avec Africa Leasing Company (ALC)), un crédit-bailleur ayant pignon sur rue au Cameroun.
«Aujourd’hui, l’entreprise emploie environ 200 personnes et est fière de réaliser un chiffre d’affaires de 1,7 milliard de francs Cfa (environ 3 millions de dollars US). Elle a également étendu son réseau de distribution au Cameroun et à l’étranger, en tant qu’exportateur vers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, qui comprend le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon.», se réjouit la SFI dans le document intitulé : «Crédit-bail mobilier en Afrique : manuel de statistiques régionales 2017».
Selon l’Association camerounaise du crédit-bail (Camlease), le marché local de ce mode de financement est passé d’environ 45 milliards de francs Cfa en 2009, à plus de 115 milliards de francs en 2015, grâce à l’appui de la Société financière internationale et des pouvoirs publics camerounais, qui aident tous, de diverses manières à la promotion du crédit-bail. Au demeurant, bien qu’ayant plus que doublé sur une période de 6 ans, le marché du crédit-bail au Cameroun demeure en dessous de son potentiel, officiellement estimé à 250 milliards de francs Cfa
Pour rappel, le crédit-bail consiste à faire financer l’acquisition de son outil de production par un crédit-bailleur. Celui-ci met ensuite les équipements achetés par ses soins à la disposition de l’entreprise demanderesse, pour exploitation. Les deux parties conviennent alors des modalités de remboursement, par traites, des fonds ayant permis l’achat de ces équipements, qui deviendront la propriété de l’entreprise, après remboursement intégral de la dette vis à vis du financier (crédit-bailleur).
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Ce mode de financement a la particularité de permettre aux entreprises d’obtenir les équipements sollicités sans débourser le moindre centime, de les exploiter directement pour produire, et de pouvoir utiliser le fruit de l’exploitation desdits équipements pour rembourser, de manière flexible, les financements engagés par le crédit-bailleur.