Plastiques non biodégradables: les vendeurs approvisionnés par le Nigeria

Emballages Plastiques Ce circuit de ravitaillement freine la lutte contre la circulation des emballages plastiques

Thu, 10 May 2018 Source: Mutations n° 4612

Ce circuit de ravitaillement freine la lutte contre la circulation des emballages plastiques non biodégradables.

Conformément aux instructions du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) du 24 octobre 2012 portant interdiction des emballages plastiques non-biodégradables de moins de 60 microns au Cameroun, la région de l’Extrême-Nord est entrée dans la phase répressive le 24 avril 2014.

La brigade de contrôle et de la répression de la fraude de la délégation régionale du Minepded avait démarré en trombe. «Nous avons démarré la répression dans les marchés, dans les boutiques et même dans les rues. Jusqu’à présent, nous continuons de saisir les plastiques non-biodégradables. On a des brigades qui font continuellement des contrôles réguliers et inopinés sur l’ensemble de la région. On n’oublie pas la sensibilisation sur les effets nocifs de ces plastiques», explique le délégué régional du Minepded de l’Extrême-Nord, Djingui.

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Pourtant, dans les marchés et les artères de nos villes, l’usage de l’emballage plastique saute à l’œil nu. «On a vu les agents du Minepded les premiers jours dans les contrôles. Mais, juste quatre ou cinq mois après, ils se sont essoufflés. Le plastique interdit est moins cher, accessible. On ne nous a pas aussi produit des emballages biodégradables de substitution qui vont avec chaque produit qu’on achète sur le marché», déplore Kadeye Victor, un boucher de Maroua. Et pour cause, l’Extrême-Nord partage une longue frontière poreuse avec le Nigeria, grand pourvoyeur d’emballages plastiques nocifs.

Elle continue d’abriter des cachettes de ce genre de produits. La proximité d’avec ce géant du plastique a rendu l’Extrême-Nord perméable à l’entrée frauduleuse de ces marchandises dans la région. «Nous avons bien amorcé la campagne de sensibilisation et de répression dans les principaux marchés périodiques. Mais, la brigade de contrôle et de répression de la fraude est faible en hommes et en moyens logistiques pour se déployer dans une région vaste et surtout enclavée. En ville, c’est plus facile, mais dans l’arrièrepays, il est difficile de contrôler ces emballages.

Les maires à qui nous avons transmis la compétence pour la sensibilisation n’ont pas pris le relais», se plaint sous anonymat un agent du Minepded en service à la délégation régionale de l’Extrême-Nord. Comme pour dire que les emballages plastiques ont encore des beaux jours devant eux.

Source: Mutations n° 4612