La panique s'est installé au sein des populations à la veille des élections
Ce samedi soir aux environs de 21h, la circulation est perturbée au carrefour du lycée bilingue dans le cinquième arrondissement de Yaoundé. Des véhicules et des motos sont coincés dans les bouchons et des klaxons proviennent de toute part. S’il y a des embouteillages interminables, c’est parce qu’une bonne partie de la route est envahie par des hommes et des femmes alignés qui veulent rentrer dans un supermarché pour se ravitailler, quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote.
Car tout le monde est conscient de ce que les boutiques et marché seront fermés le jour du scrutin. Au carrefour du lycée bilingue ce soir, le principal aliment sollicité dans les rayons reste le pain. Il faut s’armer d’une grande patience pour être servi. Malgré cette longue attente, les clients ne présentent aucun signe de fatigue. Parmi les personnes alignées, figure une maman de 70 ans qui affirme : « Nous sommes informés que les boutiques ne seront pas ouvertes le jour du scrutin voilà pourquoi je suis venu acheter du pain pour mes quatre petits fils.
Mais étant donné qu’il y a une foule très nombreuse ce soir, nous sommes obligés d’attendre le pain qui vient des fourneaux pour que nous soyons servis ». Quelques clients un peu malins tentent d’utiliser des stratégies pour passer avant les autres, mais les vigiles du supermarché interviennent pour mettre de l’ordre. C’est la même affluence qu’on observe au supermarché Masso Palace situé également au carrefour du lycée bilingue.
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Quelques clients fatigués d’attendre décident d’aller voir au supermarché Fontana au quartier Terminus Mimboman, malheureusement le constat est le même. « Nous avons pris des dispositions pour que les clients soient servis, les boulangers sont à la manœuvre, ils produisent environ 300 pains toutes les 30 minutes et tout le monde sera servi ; les gens ont attendu la dernière minutes c’est pourquoi nous avons cette affluence », affirme le responsable d’un supermarché.
Dans ces supermarchés, d’autres rayons comportant des produits d’alimentation sont également absorbés. Dans ces coins des sacs de riz, des bouteilles d’huiles, des assaisonnements de cuisine et plusieurs autres produits s’arrachent comme des bouts de pain. Au quartier Mimboman, une dame se fait accompagner de deux jeunes hommes qui transportent dans une brouette deux sacs du riz de 50 kg, un carton d’huile raffinée, des boites de lait et de café.
Pour cette jeune dame, l’élection du 7 octobre 2018 se déroule dans un contexte sécuritaire particulier. «C’est vrai que notre pays connait déjà des foyers d’insécurité dans deux régions. Compte tenu de cela, j’ai jugé utile qu’il fallait que je réserve une bonne quantité. J’ai décidé de me ravitailler pour pouvoir tenir pendant deux mois au cas où les résultats font l’objet des contestations. Je l’ai juste fait par mesure de prudence j’ai confiance à nos autorités politiques », déclare la dame.
