L’ancien Lion Indomptable et candidat à l’élection à la présidence de la l’instance faîtière évoque les motivations de sa candidature tout en présentant également quelques axes majeurs de son projet.
Qu’est-ce qui justifie votre présence à Bafoussam ce samedi (16 octobre 2021)
?
J’ai un ami ici. Un ami très cher. Il a été mon concurrent de très longues années. Monsieur Talom Sylver qu’on appelle affectueusement Kourichi. Il va faire son dernier tacle glissé aujourd’hui, dans son antre faîtier de Bamendzi. Je devais être là. Je ne suis pas seul. Il y a beaucoup de membres de ce qu’on appelle le Collectif des anciens Lions Indomptables du football (Calif), qui sont là également. Nous allons lui faire la fête, parce qu’il le mérite. Vous savez, le problème que nous avons, je parle de beaucoup d’anciens joueurs, c’est ce manque de reconnaissance. Kourichi m’avait expliqué qu’une fois, il est arrivé au stade de Bamendzi, et que quelqu’un lui avait dit : « tu es qui ? Dégage, tu n’as pas de billet ».
Attendez ! Il y a des choses, qu’on ne peut tolérer. Il y a des attitudes qu’on ne devrait pas avoir face à certains noms du football. Talom Sylver, c’est un notable à Bafoussam. Et qu’il ne soit pas reconnu à ce titre, c’est choquant. Nous sommes venus ici pour dire que Talom, c’est notre frère. C’est que les défenseurs centraux, ne sont pas très beaux, pas très gentils mais on a un coeur d’or. La proximité qui me lie à Sylver, c’est qu’il est mon frère. Nous sommes venus lui faire la fête, parce qu’il mérite amplement que Bafoussam, le TPO fasse honneur à ce très grand joueur camerounais.
Vous êtes à Bafoussam au moment où l’actualité vous présente comme étant l’un des potentiels candidats à l’élection à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Quelles sont les motivations ?
Il s’agit d’une vielle actualité. Cela fait pratiquement deux mois que nous avons entendu parler du processus après les assemblées générales de la Fécafoot. Celles qui ont refondu les textes et celles qui ont préparé ce processus. Nous nous sommes posés beaucoup de questions en amont. Et lors que ces assemblées se sont achevées, il était question de repartir sur les nouvelles bases à la Fédération. C’est ainsi que nous nous sommes dits que les footballeurs, ceux qui ont fait du football leur métier devraient prendre en main le destin et les destinées de la Fédération, parce que nous sommes dans une activité qui a été l’essentiel de notre vie active et nous voyons que ce que nous avons vécu et apporté ailleurs a besoin d’être implémenté au Cameroun. Nous avons dit que c’était le moment de se lever.
C’est ainsi que j’ai donc décidé de me présenter à la prochaine élection. Ce n’est un hasard si quelque temps après moi d’autres anciens Lions se sont levés, parce qu’individuellement, chacun a dû faire le même constat. Peut-être en son coin, il se dit qu’il serait idéal d’avoir quelqu’un du métier qui a fait ses preuves, qui a étudié pour gérer certaines situations à la tête de la Fédération. Je suis là. Je me présente. J’ai mûri cette idée depuis longtemps. Je me suis fait accompagner d’une équipe qui travaille dans tous les domaines : communication, administratif, juridique. Nous avons fait le tour de la question. Nous sommes là.
Nous savons que le football camerounais souffre d’un certain nombre de problèmes. Sur quoi portent les grands axes de votre projet ?
Vous savez que dans ma posture d’ancien footballeur, je ne peux regarder que ce qui va élever le footballeur. C’est pour cela que notre programme de campagne c’est ‘’back to the essentiel’’. Lorsque vous n’êtes pas footballeur, et si vous n’avez joué à un certain niveau, il y a des termes techniques qui nous ramènent à la plus simple expression du jeu. Lorsque vous êtes bloqué pendant un match, l’entraîneur vous dira, ok les gars, venons aux choses simples, basiques pour repartir. Et la base du football, c’est le traitement du footballeur.
Tout ce qui concourt à rendre le footballeur meilleur, parce qu’il faut un meilleur environnement. Il faut une meilleure gouvernance. Il faut que les jeunes qui peuvent prétendre jouer à l’équipe nationale soient détectés tôt ; qu’ils soient bien formés et qu’ils aient une compétition qui puisse les faire grandir. C’est un tout. Actuellement à la Fécafoot, aucun de ces aspects n’est bien managé. C’est un constat que nous avons fait. Nous ne faisons pas de chasse aux sorciers. Et maintenant, comment faire pour faire redémarrer le football ? Il y a plusieurs aspects. Nous avons parlé de formation, détection. Cela veut dire que la DTN doit jouer son rôle.
Tous ces programmes ont été déjà mis en place par les dirigeants de football au Cameroun. Quelle sera donc votre touche particulière ?
Vous savez que les organes sont créés mais, ne fonctionnent pas. La première chose à faire, c’est de les faire fonctionner efficacement. Nous, nous savons qui est à la DTN. Nous savons quel est le rôle d’un DTN. Il faut renforcer son pouvoir. Il faut lui donner les moyens Que le programme soit vraiment national et pas des programmes régionaux qui ne sont pas synchronisés. La première chose, c’est d’avoir des convictions ; de savoir où aller et de dérouler sa feuille de route. Tous ceux qui ont été à la Fédération vous parleront de la même chose. Mais ont-ils la volonté de vouloir appliquer toutes ces choses-là ? S’ils veulent les appliquer, dans quel ordre doit-on les appliquer ? C’est ce que nous voulons apporter.
Au regard de vos déclarations, on a l’impression que vous avez une solution miracle ?
Nous avons des solutions qui ont été appliquées ailleurs. Je vous ai dit qu’il y a une expérience que nous avions. J’ai pratiquement fait 17 ans en Asie. En ces 17 ans j’ai eu à passer en revue beaucoup de métiers autour du football et grâce à ce que nous avons pu faire dans certains pays de l’Asie, les Ligues du football ont pu se relever, les fédérations sont structurées. Cette expérience que nous avons eue sur le terrain, on peut l’adapter ici. On ne parle pas des choses impossibles. Le football n’est pas sorcier. On n’invente rien. Il faut juste ordonnancer les choses pour qu’elles puissent aller.
Vous avez toutes ces garanties en tant qu’ancien footballeur. Mais à côté, il se dit qu’il faudrait que le football revienne aux footballeurs. Il y a des rivalités qui sont également celles des footballeurs. Est-ce que vous partez à cette élection d’une même voix ou on peut s’attendre à d’autres candidatures ?
Je suis un homme sérieux. Si je me suis entouré des personnes, c’est parce que je sais que le football a plusieurs aspects que nous devons pouvoir maîtriser. L’équipe, elle est soudée. Nous avons un programme qui fait près de 270 pages que vous aurez bientôt. Mais maintenant, il faut savoir que chacun, pas seulement les footballeurs, peut penser diriger mais, quelle est finalité de plusieurs candidatures ? Au moins, cela signifie qu’il y a un constat. La gestion actuelle ne convainc personne. Maintenant, que plusieurs anciens se lèvent au même moment sans avoir eu le temps de se retrouver et parler de ces choses-là, ça prouve que ça court partout. Les autres candidats, je ne parlerai pas d’eux. Mais chacun d’entre nous a pensé, a rêvé d’un meilleur football. Maintenant, nous sommes dans une même corporation. Chacun à ses atouts, ses idées. Ce qu’il faudrait comparer après, ce sont les projets et la crédibilité des gens qui veulent mettre ces projets en marche.
Croyez-vous que votre candidature va prospérer dans un contexte marqué par des contestations au sein de la Fécafoot ?
Ce que je vais dire, c’est qu’un jour où l’autre, il y aura une élection à la Fécafoot. Quel qu’en soit le temps que cela mettra, je serai candidat, parce que je sais que je suis capable d’apporter quelque chose de plus à ce football. Chacun évolue dans son couloir. Vous parlez de l’élection qui est contestée. Mais, on peut aussi vous rétorquer que le processus continue au niveau de la Fécafoot. Où se trouve-t-on entre les deux ? Mon équipe de communication a quelque chose dessus, où on disait que trop de procédures tuent le football. La surenchère des procédures renvoi au statut quo. Les mêmes personnes sont là. Elles ne travaillent pas. Mais elles sont là. Que faut-il donc faire ? Croiser les bras et attendre que les procédures finissent alors qu’elles n’aboutiront jamais ? Le processus a déjà été engagé au niveau des départements. Il va s’enchaîner au niveau des régions et au niveau de la Fécafoot. Le 12 octobre dernier, il y a eu une assemblée générale de 2009 qui instaure de fait et virtuellement un bicéphalisme à la tête de la Fécafoot. Ce sont leurs mots (rire). Où va-t-on ?
Je suis dans la logique de progresser. Et je pense que les footballeurs ne doivent pas être absents de ces choses-là. Le football a été pratiquement toute notre vie. Nous devons continuer à nous battre pour que les jeunes générations puissent profiter de tout ce qui se crée autour du football. On ne peut pas avoir autant de stades par exemple et ne pas pouvoir organiser un championnat de bon niveau. Ce n’est pas possible. Il va falloir recommencer à jouer au football. Quand il va falloir recommencer jouer au football, j’aimerais être là pour piloter cet ensemble. Nous avons du potentiel et nous savons où nous pouvons amener le football camerounais. Ailleurs, nous avons fait des choses qui ont porté et pour lesquelles, les gens nous sommes reconnaissants. L’expérience que nous apportons d’ailleurs on peut qu’à même la mettre à la disposition du football dans notre pays.
Vous seul pourrez implémenter tout cela ?
Nous parlons en homme de bonne foi qui apportent des choses claires, visibles, transparentes. Des hommes qui veulent que cette opacité dans la gestion de la Fécafoot disparaisse. Aucun sponsor ne vient à la Fécafoot, parce que les gens ne savent pas ce qui s’y trame là-bas. Quand on parle de Fécafoot, il y a un certain rejet. On parle de brassage d’argent, de procès en tout genre. On parle de tout sauf de football. Comment pouvez-vous imaginer que ce pays qui est cinq fois champion d’Afrique, qui a atteint le haut niveau du football mondial avec des joueurs de classe mondiale que nous connaissons ne puisse pas attirer tous ces sponsors ? Il y a un problème de crédibilité. Pour l’être, il faut s’ouvrir. C’est pour cela que je parle de cette maison de verre. Revenir à l’essentiel pour que les footballeurs puissent s’épanouir dans un environnement sain.