Motaze veut sauver le barrage
De nouvelles inquiétudes planent sur la date de livraison de ce projet d’envergure à cause des connivences et autres actes de corruption qui plombent le bon déroulement des travaux.
Rien ne va plus au chantier du barrage hydroélectrique de Nachtigal, situé à Ndokoa dans l’arrondissement de Mbandjock, département de la Haute-Sanaga. Après 35 mois du démarrage des travaux et que la livraison de l’installation est prévue pour 2024, des sources dignes de foi indiquent que le top management de Nachtigal Hydro Power Company (Nhpc), entreprise en charge de la construction de l’ouvrage, pourrait renvoyer cette échéance, très attendue par le gouvernement. Et pour cause, apprend-on, des scandales de corruptions se multiplient sur le site et plombent le travail de l’entreprise.
L’entreprise qui accuse déjà près de neuf mois de retard sur les délais, à cause de la pandémie due au coronavirus et aux multiples grèves observées par le personnel, avait reçu des instructions fermes du gouvernement au sujet des nouveaux délais de livraison de l’ouvrage. « Nous avons donné des instructions fermes à l’entreprise pour que le calendrier actualisé ne subisse pas le moindre changement », avait martelé le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, en visite au mois de décembre sur le site du chantier.
Selon des sources concordantes, tout laisse penser que le nouveau calendrier ne sera pas respecté. D’ailleurs, ajoutent nos sources, le directeur général adjoint, Pierre Edimo, aurait installé sur le site de construction de l’aménagement hydroélectrique, un vaste réseau de corruption et de marchandage auprès des sociétés en charge de la livraison de certains matériels tels que le sable et le gravier. Les mêmes sources établissent d’ailleurs un lien entre les grèves qui ont plombé l’avancement des travaux et les manigances de Pierre Edimo au sein de l’entreprise. Actuellement, renseigne-t-on, ces connivences d’un goût amer auraient provoqué le blocage au port autonome de Douala, de près de 1200 containers de matériels destinés à la construction du barrage.
Motaze veut sauver le barrage
Informé de la situation et du risque de glissement de la date de livraison du chantier de Nachtigal, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a convoqué hier, dans son département ministériel, une concertation urgente. Rencontre à huis-clos à laquelle ont pris part le top management de Nhpc, les prestataires et autres acteurs des travaux publics impliqués dans ce gigantesque projet. Selon nos informations, l’objectif du Minfi est de sauver ce projet sicher au président de la République, en instruisant le respect du calendrier prescrit par le gouvernement.
Il a d’ailleurs indiqué au top management de Nhpc, souffle une source qui a pris part à la rencontre, que le président de la République qui a fait la promesse au peuple camerounais, entend inaugurer cet ouvrage en juillet 2024 lorsque la dernière machine sera mise en production. Car, cette grosse infrastructure permettra de stabiliser la production de l’énergie électrique nationale qui souffre aujourd’hui d’un déséquilibre important. En attendant les résolutions de la concertation convoquée par le Minfi, plusieurs observateurs avertis soutiennent que le scandale lié au barrage de Nachtigal sera de loin, en termes de dépenses, plus important à celui du Covidgate ou encore de la Cangate.
