Je ne juge pas de l’esthétique de ce Monument patriote
• Le Monument patriote est maintenant accessible au public
• Les tarifs d’accès ont été dévoilés
• Arlette Doumbe Ding ne digère toujours pas l’initiative
Le Monument patriote est suffisamment méprisé au Cameroun, depuis l’annonce de sa construction jusqu’à son inauguration il y a quelques semaines de cela. L’analyste politique Arlette Framboise Doumbe Ding a de nouveau foncé sur les dirigeants et méprisé la forme architecturale de l’œuvre grâce à laquelle les dirigeants ont « volé des centaines de milliards ».
Je ne juge pas de l’esthétique de ce monument. Mais de sa symbolique et de son rapport avec la réalité. Quelle est sa symbolique ? Cette forme architecturale signifie quoi si on fait abstraction du texte qu’elle porte ?
Au regard de cette figure, on voit deux demi cercles croisés et le tout porté par ce qui apparaît comme une colonne et un ballon de football superposés. On a donc en résumé des lignes courbées représentées par les 02 demi cercles, une sphère (le ballon) et une ligne verticale représentées par ce qu’on peut appeler ici la colonne.
Cette description nous permet d’entrer dans la symbolique des figures géométriques qui est l’étude des figures géométriques en tant que symboles, dans leur capacité à faire sens, à porter des valeurs, à signifier des choses, des évènements ou même à agir sur les esprits.
Ces figures sont largement utilisées aussi bien en mathématiques que dans certains cercles ésotériques. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le symbolisme de chacune de ces figures nécessaires à la compréhension de la signification du monument en image.
La symbolique des figures géométriques.
Dans l’étude des figures géométriques en tant que symboles (symbologie) ou en tant que systèmes (symbolique), le demi-cercle désigne le ciel, les divinités, le sacré etc.
La droite verticale (la colonne) quant à elle représente dans quasiment toutes les sociétés, l’esprit de Dieu (ou des Dieux pour les religions polythéistes). Elle représente le lien entre les humains et leur Dieu, ou entre la dimension inférieure de l’univers qui est le domaine des hommes et sa dimension supérieure qui est le domaine de(s) Dieu(x). Ou simplement entre la terre et le ciel. Et cette terre ici c’est le Cameroun.
La sphère (le ballon)
La sphère est la forme géométrique la plus globalisante et la moins différenciée, image la plus évidente de l’unité et de l’harmonie. Semblable au ventre d’une femme enceinte, la sphère est le lieu de l’amour et de la vie.
La sphère porte en elle-même toutes les autres figures géométriques sans distinction ni jugement : elle est la tolérance, la douceur et l’amour. Globalisante, elle accueille toute chose en son sein.
Maintenant en mettant tous ces éléments ensemble ça donne quoi ?
On a donc des demi-cercles qui représentent le ciel ou l’espace divin céleste qui est le domaine de Dieu ou des dieux. Cet espace divin céleste est rattaché aux hommes sur terre à travers une passerelle qui se trouve être la colonne mentionnée plus haut. Une colonne qui représente le lien entre les hommes et leur Dieu. Un lien scellé précisément par la sphère (ballon) qui symbolise comme nous l’avons dit, l’amour, l’unité et l’harmonie. Cela fait du Cameroun une terre privilégiée. Une sorte de paradis. C’est à dire le plus bel endroit au monde. Donc forcément un endroit qu’on ne peut qu’aimer.
Tout le monde aimerait éviter l’enfer pour aller au paradis. Et comme ce paradis est le Cameroun, alors forcément « j’aime mon pays le Cameroun ».
Conclusion : De ce qui précède, il découle que le monument ci-dessous est le monument du patriotisme. Il symbolise donc l’amour de la patrie. D’où l’inscription « j’aime mon pays le Cameroun ». Maintenant quel est le rapport entre cet amour proclamé et la réalité ?
La réalité.
La réalité c’est que les dirigeants camerounais qui ont fait construire ce monument ont volé des centaines de milliards destinés à protéger les Camerounais contre la pandémie du corona virus (covid-gate). Ils ont osé commettre ce crime pendant que des Camerounais mouraient dans des hôpitaux faute de médicaments et d’équipements sanitaires nécessaires à leur survie. Vous conviendrez avec moi que je n’exagère rien si je dis que seuls des antis patriotes et les ennemis du Cameroun sont capables de ce genre de crime ! Tous sont à Yaoundé et continuent de diriger tranquillement le Cameroun comme si rien ne s’était passé. Figurez-vous. Est-ce cela l’amour de son pays ?
Les mêmes dirigeants ont détourné plus de mille milliards dans les chantiers de la CAN. Plus de mille milliards figurez-vous ! Ils ont osé commettre ce crime dans un pays où nos enfants du septentrion vont à l’école en plein air et assis à même le sol ou sur des troncs d’arbres faute de tables-bancs et de salles de classe. Ils l’ont fait dans un pays où la population n’a pas accès à la simple eau potable. Cela traduit leur niveau d’inconscience et de mépris de leur pays. Est-ce cela aimer son pays le Cameroun ?
Ces dirigeants qui se maintiennent au pouvoir par la force des armes ont dépouillé les Camerounais de leur droit de manifester publiquement et pacifiquement pour exprimer leur désaccord sur la façon donc le pays est dirigé. Ces derniers sont désormais réduits au silence par un régime autocratique nostalgique de l’époque de la pensée unique. Pour masquer leurs différents crimes ils osent réduire un peuple au silence au 21ème siècle !
Aujourd’hui de nombreux Camerounais croupissent en prison simplement parce qu’ils ont osé réclamer un dialogue sincère pour ramener la paix au Noso, la transparence lors des élections et la saine gestion des biens publics. Ils ont donc enfermé arbitrairement ces innocents pour de nombreuses années rien que pour leurs opinions politiques. Ils ont osé cet autre crime. C’est cela aimer son pays le Cameroun ?
Alors partant de tout ce qui précède, je pose cette question au peuple Camerounais : Peut-on être coupable ou complice de tant de crimes et prétendre franchement qu’on aime le Cameroun ?
A titre personnel je pense que non. Cette prétention relève de l’imposture. On ne peut pas aimer le Cameroun sans aimer les Camerounais. Et si on aime les Camerounais, on ne peut pas voler leur argent (covid-gate, scandales de la CAN, corruption à la Sonara, etc.). On ne peut pas tuer un pays comme c’est le cas aujourd’hui et prétendre qu’on l’aime simplement parce qu’on a fait construire un monument. D’ailleurs si on devait se référer aux différents crimes de ce régime corrompu, ce monument s’appellerait plutôt monument « j’ai tué mon pays ». Voilà le nom de baptême qui colle le mieux à la réalité.
