Laurent Esso a respecté les hautes instructions malgré lui
• Laurent Esso a respecté les hautes instructions malgré lui
• Il avait été appelé par le SGPR, quelques jours avant la mise en liberté de Mvogo Biyina Émeline
• Le journaliste Christophe BOBIOKONO est revenu sur les dessous de l’affaire
Mme Mvogo Biyina Émeline est libérée depuis quelques jours. Elle est désormais libre de tout mouvement après les hautes instructions venues depuis Etoudi.
Invité par nos confrères de ABK Radio ce vendredi 17 juin 2022, Christophe BOBIOKONO, Directeur de Publication du Journal Kalara indique que Laurent Esso a reçu l'ordre des hautes instructions de libérer Mvogo Émeline.
« Le ministre de la justice a reçu l'ordre des hautes instructions de libérer Mme Mvogo Biyina Émeline. Elle a été remise en liberté sous garant, c'est une première partie des hautes instructions présidentielles qui a été exécutée », indique le journaliste.
« À tout moment le fisc peut bloquer l'argent des comptes d'Amougou Belinga soit 10,890 milliards de francs sur 17,8 milliards qui lui est réclamé », a indiqué Christophe BOBIOKONO qui est revenu sur les dessous de l’affaire Amougou qui oppose la Direction Générale des Impots.
Sérail : Laurent Esso échappe à une arrestation ordonnée par Etoudi
Qu’est ce qui a bien pu pousser le ministre Laurent Esso à ordonner finalement la libération de dame Emiline Mvogo accusée de tentative de corruption, concussion et d’abus de fonction par l’homme d’affaires camerounais Amougou Belinga ? La question mérite d’être posée car malgré les instructions de la présidence de la République, le puissant ministre de la justice s’était opposé à la libération du responsable du centre régional des impôts du Centre. Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh serait passé à la vitesse supérieure en menaçant ouvertement Laurent Esso de le faire arrêter par les militaires.
« Dans la soirée du vendredi, tout a tourné à un véritable pugilat puisque Ferdinand Ngoh Ngoh a demandé à nouveau à Laurent Esso de libérer cette dame. Laurent Esso a discuté les ordres (...) Il y a donc eu des voix qui se sont élevées. Le secrétaire général de la présidence, ministre d'Etat a menacé Laurent Esso une deuxième fois en lui disant: 'si tu ne t'exécutes pas, j'enverrai les militaires t'arrêter' », révèle le lanceur d’alerte et journaliste J. Remy Ngono.
Le chroniqueur chez RFI précise que Ferdinand Ngoh Ngoh était prêt à se servir des gendarmes mis à la disposition du ministre pour procéder à son arrestation. Pris de panique, Laurent Esso aurait contacté le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, pour s’assurer des instructions de Paul Biya. C’est donc après avoir reçu confirmation de ce dernier qu’il a précipitamment ordonné la libération de dame Mvogo Emeline qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire.
Retour triomphal
Emeline Mvogo respire à nouveau de l’air frais. La patronne du Centre Régional des Impôts du Centre placée en détention depuis plusieurs jours est enfin libre. Son mari Aimé Robert BIHINA, journaliste à la CRTV et plusieurs membres de sa famille lui ont réservé un accueil chaleureux après cette douloureuse épreuve. Les images de l’ambiance festive au domicile de dame Mvogo à Yaoundé sont largement diffusées sur les réseaux sociaux depuis quelques heures.
Victime d’une cabale
Accusée par l’homme d’affaire Amougou Belinga d’avoir tenté de lui extorquer 500 millions de francs CFA pour effacer sa dette fiscale, Emeline Mvogo a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Selon ses avocats, le patron de Vision 4 n’a pu apporter la moindre preuve des faits reprochés à leur cliente durant les confrontations. C’est probablement la raison pour laquelle, la présidence de la République avait instruit le ministre de la justice Laurent Esso de procéder à la libération de cette dernière. Laurent Esso étant parrain et ami personnel d’Amougou Belinga, plusieurs camerounais estiment que l’homme d’affaires qui doit 17 milliards au fisc a usé de ses relations pour placer en détention le haut fonctionnaire désigné pour recouvrer sa dette fiscale.
