Le sous préfet de Kouoptamo lance une guerre à No Pity

• C'est une nouvelle guerre lancée à No Pity

• Le sous préfet de Kouoptamo a trouvé une formule pour repousser No Pity et ses hommes

• Les tiges de maïs et d'arachides devront être coupés pour éviter toute dissimulation



Le sous préfet de Kouoptamo lance une guerre au général ambazonien No Pity. Il a défini sa méthode propre à lui afin de combattre ce dernier.

C'est ainsi que dans un communiqué en date de ce lundi 27 juin, le sous préfet de Kouoptamo a demandé aux populations de couper tous les tiges de maïs de peur que le général ambazonien No Pity se cache dans les champs.

« Le Sous-préfet de l'Arrondissement de Kouoptamo porte à la connaissance de toutes les populations de son unité de commandement, de ce que, en raison du contexte sécuritaire actuel marqué par la menace d'attaques sécessionnistes, tous les champs de maïs dans l'ensemble du périmètre urbain de la Commune de Kouoptamo et ses environs, devront dans un délai de 10 jours pour compter de la date de signature du présent communiqué, être nettoyés et élagués de leurs feuilles jusqu'à un (01) mêtre de hauteur », a-t-il indiqué dans sa note.

Selon l'administrateur civil, les hauteurs des tiges de maïs et d'arachide forment une cachette où le général ambazonien No Pity et ses éléments pourraient se dissimuler avant de lancer une attaque.

Raison pour laquelle un délai de 10 jours a été accordé à chaque villageois pour qu'il puisse arracher, couper tout ce qui se trouve dans son champ !

Il indique d'ailleurs que les contrevenants verront leur champs, désormais non conformes, être totalement détruits.

« Il attache du prix à la mise en euvre de la présente instruction, faute de quoi les agents de la Commune seront autorisés au terme de ce délai, à procéder à la destruction totale des exploitations non conformes », précise la note.

Crise Anglophone : voici ce que vous ignorez sur No Pity

Qui est No Pity? C'est la question que se pose tout le monde sur ce chef de guerre anglophone devenu célèbre grâce à la crise sécuritaire en zone anglophone depuis plusieurs années.

De son vrai nom Mbashie Clement, il est plus connu sous son nom de guerre Général No Pity (Général Sans Pitié, en français). Il est né en 1994 à Bambalang, un village de la commune de Ndop dans la région du Nord-ouest au Cameroun. No Pity est ancien Bend skineur devenu chef de guerre. Âgé seulement de 28 ans, il met toute l'armée camerounaise à genoux. Il a plusieurs fois été annoncé neutralisé ou mort. Ce mercredi encore, il a fait parler de lui en tuant neuf soldats Camerounais dans un poste dans le Noun. La majorité de ses attaques sont filmées et publier par ses soins.

Jamais un homme n'aura fait autant de dégâts au sein de nos forces de défense et de sécurité Camerounaises. Une force spéciale a même été mise sur pied specialement contre lui mais à ce jour il a su filer entre les gouttes.

Clement Mbashie est un ancien élève du CCAST de Bambili, un établissement secondaire du département de la Mezam (Nord-Ouest). Adolescent, il partage son temps entre la salle de classe et le champ familial, où il est obligé de travailler pour payer ses études. Après un échec au GCE O'Level (Bepc) il immigre vers Buea où il se livrera à la vente de beignets et yaourts en suivant des cours du soir à Musole.

Il décide de tout abandonner pour entrer dans la rébellion car son employeur est obligé de fermer les baraque en raison aux villes mortes. Il tentera une expérience de bend skineur bien avant. Déçu il rentre au Nord-Ouest pour s'initier aux techniques de combat et de guérilla et crée les Bambalang Marine Force, une Frange de la rébellion Amba réputée par sa cruauté.

Le 31 juillet 2018, le maire de Buea, Patrick Ekema, a interdit la circulation des motos-taxis en estimant qu'elles sont régulièrement employées par les combattants séparatistes. Les syndicats de transporteurs se sont mobilisés et ont tenté de convaincre le maire de revenir sur sa décision. Parmi les transporteurs qui quittent la mairie ce jour-là, Mbashie Clement rumine sa colère. Frustré, il quitte Buea pour retourner dans son Nord-Ouest natal et opte pour la lutte armée.

À un moment donné avant 2020, il est devenu le chef des forces marines de Bambalang. Sa milice est originaire de Ngo-Ketunjia, où elle opérait principalement au début. Il s'est fait connaître comme l'un des chefs militaires ambazoniens les plus "recherchés" par les forces armées camerounaises.

En mars 2020, il a été faussement rapporté que le général No Pity avait été tué au combat près de Bamali.

En 2021, le général No Pity a étendu son rayon d'action et multiplié ses attaques, ses troupes opérant à Bambalang, Bui, Boyo et Mezam. En septembre de la même année, le général No Pity et les forces marines de Bambalang ont coopéré avec les Jaguars de Bamessing pour tendre une embuscade à un convoi militaire. L'opération a entraîné la mort de 15 soldats camerounais, la destruction de deux véhicules blindés et la capture de plusieurs armes par les rebelles. Le général No Pity a célébré ce succès en se filmant avec ses combattants à côté des véhicules en feu. Cette embuscade a attiré l'attention nationale au Cameroun et a conduit le gouvernement à intensifier sa chasse à l'homme. Dans le mois qui a suivi l'attaque de Bamessing, il a appelé les Nations Unies à prendre en compte la crise anglophone au Cameroun dans un message audio. À l'époque, il était décrit comme le chef des "Gardes révolutionnaires d'Ambazonie" par le Cameroon Intelligence Report. Pendant ce temps, l'armée camerounaise a lancé des opérations pour le traquer, ce qui a donné lieu à des affrontements qui ont fait plusieurs morts parmi les membres des Bambalang Marine Forces. Les forces armées ont une fois de plus affirmé avoir tué le général No Pity, avant qu'il ne refasse surface à Manyu. Quelques semaines plus tard, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté un imposteur et bandit qui avait prétendu être No Pity. Finalement, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté Antoinette Kongnso, que l'on croit être la petite amie ou l'ex-petite amie enceinte du général No Pity. Le militant séparatiste aurait répondu en enlevant Fon Yekum Kelvin de Bambalang, et en exigeant que Kongnso et plusieurs de ses partisans emprisonnés soient libérés en échange de Kelvin. Kongnso a été libéré sous caution en décembre 2021.

Au fil du temps, le général No Pity a fait de plus en plus d'incursions dans le Bui, où il a forcé plusieurs factions séparatistes mineures à s'unifier dans les "Guerriers de l'unité du Bui". En coopération avec l'Ambazonia Defence Forces (ADF), il a même réussi à convaincre des éléments des Guerriers de Bui, un groupe rival, de se séparer et de rejoindre les Guerriers de l'unité de Bui. La nouvelle formation est officiellement dirigée par le général Mad Dog, bien que No Pity continue d'agir en tant que commandant en chef. Sous sa direction, les Bui Unity Warriors ont attaqué les Bui Warriors en avril 2022, tuant le "Field Marshal" Insobu. Cette opération a été approuvée par la population locale, car Insobu était devenu tristement célèbre pour avoir enlevé et maltraité des civils.

Ce mercredi 8 juin 2022, une incursion menée par No Pity et ses hommes a conduit à la mort de 9 soldats Camerounais, la destruction d'un poste de gendarmerie, des véhicules et des armes emportés.