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Affaire des 182 victimes d'une escroquerie immobilière à Douala: les acquéreurs dans l'impasse

La Mindhu; Ketcha Courtes

Fri, 2 Sep 2022 Source: www.camerounweb.com

Cela fait douze ans que 182 Camerounais ont souscrit au projet immobilier de 180 logements (clés en main) de Mbanga-Bakoko dénommé "Communtry Garden". Ils avaient versé individuellement entre 2,5 millions et 47 millions de Fcfa via des prêts bancaires, les prêts au Crédit foncier du Cameroun (Cfc) ou des versements directs à la Sicc(Southwest international construction corporation). Mais au finish, ce projet va déboucher sur l'extorsion des milliards de Fcfa aux victimes. Au cours d'une conférence de presse donnée le 22 août 2022, des victimes réunies sous la bannière d'un collectif délient leur langue.

Plus de sept ans après le lancement du projet avec l'aval du gouvernement camerounais et la caution de certaines institutions étatiques, aucun des souscripteurs n'est rentré en possession de son logement. En effet, les délais promis de livraison étaient largement dépassés. C'est alors qu'en fin 2016, les souscripteurs découvrent que cette affaire est une escroquerie immobilière à grande échelle. Les 182 victimes se constituent en un collectif pour demander que justice et réparation soient faites. Elles réclament soit le remboursement des sommes versées, ainsi que les dommages et intérêts, soit l'entrée en possession de tout au moins des parcelles attribuées. Mais jusqu'ici, cette procédure judiciaire n'a eu aucun écho favorable, ainsi que l'affirme Joël Mbappe, vice-président de l'association des 182 victimes de l'escroquerie immobilière: "Douze ans après que le projet a commencé, nous n'avons ni maison, nous avons perdu notre argent, nous n'avons pas de maisons et en plus, nous sommes menacés de déguerpissement".

La responsable de ce projet immobilier est Brigitte Soppo Ngalle épouse Tsobgny, revenue des États-Unis, qui se fait délivrer, par le ministre de l'habitat et du Développement urbain(Minhdu), l'agrément no 0011/E/2 Minhdu/Sg)Cj du 29 octobre 2010, l'autorisant à exercer la profession de promoteur immobilier à travers la société "Southwest international construction corporation"(Sicc). Cette dernière affirme alors jouir de 40 ans d'expérience dans le développement immobilier et propose de construire, en périphérie de Douala, 180 logements "haut standing" sur un site de huit hectares sis à Yassa par Mbanga-Bakoko. Comme partenaires dudit projet immobilier: le ministre de l'Habitat et du Développement urbain(Minhdu); le Crédit foncier du Cameroun (Cfc); la Communauté urbaine de Douala et la Société d'aménagement de Douala. La Sicc propose alors trois types de logements aux acquéreurs pour des prix compris entre 26 millions 376 mil 240 Fcfa et 46 millions 901 mil 663 Fcfa. Les trois types de logements de trois chambres sont assortis de toilettes et d'une cuisine meublés. De plus, l'acquéreur devrait bénéficier d'un réfrigérateur et d'une cuisinière. Mais au bout du compte, les 182 acquéreurs se sont rendu compte qu'il ne s'agit que d'un bluff tant ils n'ont jamais reçu de logement depuis le lancement de la campagne de promotion en 2010. "Curieusement, elle n'a pas pu mener à bien son premier projet, les trois maisons qu'elle a construites témoignent qu'il y en a eu qui se sont écroulées et pour le reste des acquéreurs que nous sommes, nous n'avons jamais reçu les maisons pour lesquelles nous avons payées", explique J. Mbappe.

Après avoir diligenté un contentieux judiciaire sans suite favorable, que veulent, en définitive, les 182 victimes, qui ont déjà versé des milliards de Fcfa douze ans après ? Le vice-président de l'association des 182 victimes de cette escroquerie immobilière répond :"Nous attendons l'arrêté promis par le ministre de l'Habitat et du Développement urbain (Minhdu), qui doit nous accorder la dation en payement comme première partie du règlement de ce litige".

Entre-temps, la situation reste toujours dans l'impasse et risque de s'acheminer vers un soulèvement social susceptible de créer des incidents imprévisibles. Les 182 acquéreuses ne sont pas prêtes à lâcher du lest face à cette double arnaque immobilière à nulle autre pareille. L'arbitrage du ministre de l'Habitat et du Développement urbain(Minhdu) est attendu.

Source: www.camerounweb.com