Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Opinions

Pays

Secret d’Etoudi : le vrai idéologue de Paul Biya et du RDPC livre d’incroyables anecdotes sur les mystères

François-Borgia Marie Evembe lâche tout

Tue, 18 Oct 2022 Source: Le Messager N° 7017

François-Borgia Marie Evembe :« La signature de conception pour placer le Cameroun au peloton de tête »

Vous avez dit que vous êtes un homme politique…

J’ai déjà dit que je suis l’idéologue du Renouveau. Je suis un homme politique, idéologue du Rdpc originel. Je précise bien originel. Je l’étais avec François Sengat Kouoh ! Ce n’était qu’une idéologie de transition. On lançait le Congrès de 1985, on se donnait une transition de 15 ans, qui devait s’achever en 2000. Mais en 15 ans, nous pensions que nous aurions suffisamment instruits le peuple l’amener à l’ère moderne. Mais en respectant toutes les communautés, les Bamiléké, les Kirdi, Beti, les Bulu, les Douala et autres qui sont des communautés de base du pays. Il fallait construire une Nation. Mais quel était la possibilité de construire une Nation quand les communautés de base étaient si nombreuses mais qui n’étaient pas des rameaux, du grand tronc ethnique. C’est cette théorisation de la construction de la Nation que nous avions mis dans le Libéralisme communautaire. Les différences des communautés ne doivent pas constituer une source d’appauvrissement mais plutôt un enrichissement. Je l’ai bien dit à qui voulait m’entendre, Paul m’appelle, on était encore très bien à l’époque, il m’a fait l’honneur de signer le Bat du livre.

Mais, c’est le livre du président !

La pensée était la pensée de trois hommes d’Etat qui devaient construire le Renouveau du pays. On a dit, on était dans les grandes écoles des Blancs. Ils n’étaient pas plus intelligents que nous. Pourquoi voulez-vous que quand nous avons nos problèmes, on aille leur demander les solutions ? Et nous avons dit, on a vu que chez le Blanc avant d’agir, il faut réfléchir. Il peut réfléchir pendant 5 ans, 10ans, 30 ans, jusqu’à ce qu’il trouve lui-même la solution à son problème. Pourquoi nous n’imiterions pas cela ? On s’est dit, on va d’abord penser à une idéologie de transition, et après on va mettre le Cameroun dans le train de la modernité mais en respectant les communautés. C’est pour cela que c’est le libéralisme communautaire. Les différences des communautés ne doivent pas être un appauvrissement mais plutôt un enrichissement. Quand Sengat était malade à Paris, on lui a apporté la première épreuve du Bat pour qu’il signe. Il a dit, non ce n’est pas moi ! Envoyez tout cela à Evembe. La première épreuve, j’ai corrigé et j’ai renvoyé, la deuxième épreuve qui était finie, on me l’a envoyée pour que je donne à Biya pour qu’il signe le Bat. J’ai demandé à son aide-camp de dire au patron que la dernière mouture du livre est arrivée, je vous l’envoie pour qu’il signe le Bat. Il est allé dire à Biya et il lui a rétorqué de me dire de signer. C’est moi qui aie signé le Bat du libéralisme communautaire. Il s’en réclame jusqu’aujourd’hui. C’est parce qu’il ne peut pas trouver quelque chose qui remplace cette pensée.

Quel est le problème de fond ?

Il n’y a pas d’homme comme le recherche Diogène? On cherche l’homme ! Au Cameroun, on cherche l’homme

Mais il y a plein de Camerounais avec des grands diplômes !

Les diplômes ! Tu sais comment on obtient les diplômes, non ?

S’il faut faire une comparaison entre le régime Ahidjo et le régime Biya, que diriez-vous ?

On ne peut pas comparer. On doit comparer les contextes. Ahidjo a pris le pouvoir comment ? Dans quel contexte ? Biya a pris le pouvoir comment ? Dans quel contexte ? C’est cela.

Au niveau de la gestion du pouvoir au quotidien, que diriez-vous ?

Là aussi, il n’y a pas de comparaison. Je disais à un doctorant de l’université de Yaoundé 2 Soa. Je lui disais hier, qu’écoute pour te monter la différence entre les gouvernances Biya et Ahidjo, je te prends simplement le problème de l’inflation. On ne le dit pas, et quand on le dit, on le biaise, nous sommes à une inflation d’au moins 24 ou 25%

Mais officiellement on parle de 3,9% ?

Ah, tu parles ! Est-ce qu’on intègre la valeur de la monnaie ? On n’a pas de monnaie ! Dans la définition de l’échelle de l’inflation, il faut intégrer le paramètre de la monnaie. Nous n’avons pas de monnaie ! C’est la France qui a sa monnaie et nous la gérons. L’inflation de la France se répercute automatiquement sur notre inflation en amplifiant les données et la France est dans une inflation terrible après le Covid19. L’Europe est dans une inflation qu’elle essaie de juguler en utilisant la planche à billets. Nous n’avons pas de planches à billets. Ahidjo faisait comment ? C’est lui qui avait créé le Compte hors budget. C’était avec l’argent du pétrole. C’était pour lui une façon indirecte de ne pas être complètement broyé par le Fcfa et la gestion de la banque centrale. Il a créé un compte hors budget qui n’entrait pas dans la loi de Finances de chaque année. Il prenait cet argent et allait le mettre quelque part en Suisse, et quand ça n’allait pas dans le pays, il allait y puiser. Il demandait alors à ses collaborateurs, vous évaluez l’inflation à quelle masse monétaire ? Il dit par exemple, on va augmenter tous les salaires de 5 ou de 10% par rapport à l’inflation. On augmente le pouvoir d’achat pour y faire face. C’était ça Ahidjo et c’était automatique. A ce sujet, j’ai entendu dire qu’il y avait les lignes 65 et 94. Mais bon Dieu, ça ce sont des budgets de fonctionnement ! Les deux lignes sont des budgets de fonctionnement. Et ce fonctionnement concerne les structures de l’Etat qui sont opérationnels. Ce budget n’a rien à voir avec le Pib. Le Pib doit se retrouver dans la loi de Finances tous les ans. Et cette loi de Finances doit obéir à deux critères économiques : la planification stratégique et la planification domestique. Pour faire une loi de Finances, vous devez avoir les données du village et les projections d’Etat. C’est à partir de là que vous faites votre loi de Finances. Les deux lignes c’est là où on puise les fonds pour le fonctionnement des structures de l’Etat. Ce sont des fonds de souveraineté. Non seulement les gens puisent dedans mais il y a toujours le compte hors budget qui est devenu le compte personnel du président.

Vous ne roulez pas carrosse ?

Tout ce que j’ai apporté comme contribution à ce pays, ce n’est pas pris en charge par les règles du pays. Je n’ai pas de pension depuis 1991.

Pourquoi ?

Mais va demander à Paul non ?

Mais il doit avoir une raison tout de même !

La raison est qu’Evembe doit mourir. C’est tout ! Au début on croyait que comme j’avais été le ministre des Relation extérieures du Rdpc pour rabibocher les relations entre le monde occidental et le monde oriental, c’est moi qu’on a envoyé pour réparer cette injustice historique. Je suis allé à Moscou en visite officielle, je suis allé de même à Bucarest, à Budapest, à Londres. Je suis allé partout au nom du nouveau régime…

Est-ce que le président n’a pas senti une trahison venant de vous ?

Non ! Jamais ! La trahison pour lui c’est que voyant l’inertie qui gangrenait les structures de l’Etat, on ne voulait pas mettre en œuvre le Libéralisme communautaire, alors que c’était le gouvernement qui était l’instrument de sa mise en œuvre. On ne le mettait pas.

Vous lui avez dit cela ?

J’ai créé le courant des forces progressistes. C’est moi qui l’ai créé au sein du Rdpc. J’ai créé ce mouvement en 1988 quand je suis revenu de ma dernière mission en Europe. Quand j’ai créé le mouvement, je me suis retrouvé avec 40 députés, 11 présidents de section Rdpc, qui rejoignaient le mouvement. Si j’ai décidé de parler à la presse aujourd’hui, c’est parce que quelque part je reçois comme un bruit de bottes. Et comme on reçoit un bruit de bottes ça veut dire que chacun a l’arme au pied. On attend la petite étincelle pour pointer l’arme. Quand je demande à X ou à Y, qu’est-ce que vous pensez que Paul va léguer au pays, tous répondent que c’est le chaos ! C’est le chaos ! Et il y en a qui veulent qu’il y ait le chaos parce qu’ils pensent qu’ils sont en position de force. J’ai décidé de venir à Yaoundé et de vous parler parce que je ne veux pas, qu’il soit là ou qu’il ne soit pas là, que ce pays subisse un chaos. Un chaos d’Etat, je ne veux pas.

Une vue prospective de l’après Biya d’après vous.

C’est maîtrisable. Moi, j’ai ma solution. Le 50ème anniversaire de l’indépendance, j’étais dans un débat dans une radio, les gens disent : vous de l’opposition, vous savez seulement critiquer, vous n’avez jamais de propositions. J’ai répondu : Vous qui dites cela, vous êtes sûrs que si nous envoyons des propositions au président de la République, il va prendre cela en considération ? D’abord, est-ce qu’il va recevoir ça ? S’il reçoit, est-ce qu’il va prendre en considération ? Il me dit, mais non, j’ai quelqu’un qui est tout le temps avec le président. Si vous me donnez des propositions, à 6h du matin, à 6 h du soir, il aura déjà reçu. Deux jours après, je lui ai apporté des propositions écrites et évaluées pour que le 50ème anniversaire soit un évènement. Je demandais qu’on nous donne trois ans, nous transformons ce pays à partir de ces propositions. Il a pris et il est allé dans tous les groupes de pression et il a fait passer cela pour l’œuvre de son imagination, l’armée a tiré ce qu’elle pouvait là-dedans, les autres ont eu ce qu’ils pouvaient y tirer, et les conflits entre ces différents groupes est venu annihiler ce que nous avions proposé

Soyez plus explicite monsieur Evembe

Je ne veux pas qu’il y ait du chaos dans ce pays pour deux raisons. L’économie est par terre. C’est déjà un élément pour que la population se meure. En deuxième lieu, il y a le Covid. Il a planté le verre qui va ronger l’humanité. Monsieur Macron avait dit ceci trois mois après son déclenchement, quand la France avait par jour 200000 morts. Il a dit urbi et orbi, avec le Covid, rie ne sera plus jamais comme avant. Je dis à Paul, pour sortir du peloton de queue en très peu de temps et de manière pacifique, vous avez les problèmes de sécession, je vous les règle en 6 mois. Les deux sécessions, avec celle de Boko Haram. Il faut trouver des solutions à ces problèmes nationaux dans un contexte international désarticulé. Je peux trouver en 6 mois, en un an, en trois ans, les solutions définitives qui nous traînent au peloton de queue.

Pourquoi ne pas faire une somme de ces propositions et envoyer à Paul Biya, par exemple.

Il ne va pas prendre

Dites-le donc ici au Camerounais. Je dis donc, donnez-moi la signature. On m’a donné la signature et j’ai fait le libéralisme communautaire. Les gens ont refusé de mettre en œuvre le libéralisme communautaire. Je veux qu’on me donne la signature de conception. En 2000, on aurait émergé. On n’attendait pas 2035.

Parlons si vous avez convenance de votre vie scientifique…

Je suis un scientifique qui a eu la chance de découvrir le système du nommé des dieux. Pas des hommes. Comme scientifique, cela part du fait que je suis le disciple d’un dieu qui s’appelle Imhotep. C’était le grand Vizir du pharaon Djéser. Il a construit la première pyramide d’Egypte. La Pyramide à degrés. C’est Imhoptep qui a légué au monde une formule que moi j’appellerai mathématique, qui a été confisquée par l’église chrétienne catholique et transformée en dogme. « Au commencement était le principe » . Le principe ici est le verbe. Et le verbe était en Dieu et le verbe s’est incarné en l’homme. C’est ça ce que Imhoptep nous a légué. Pour qu’on puisse découvrir le système du nommé, il faut partir du souffle. Le souffle c’est l’air, mais c’est ce souffle qui est moi qui est vous. Si on nous met la clé quatorze comme on dit chez les policiers, on ne parle plus car on coupe le souffle. Si avec la clé quatorze on ne respire plus, on meurt simplement parce que le souffle est parti. C’est à partir de là qu’on comprend que « le souffle est devenu l’homme » . J’ai donc découvert ce système-là. Il explique et justifie l’ensemble de la création. Pour connaître le sens premier, il faut chercher le souffle. C’est lui a créé les univers. C’est lui qui a créé ce qu’il y a entre les univers et la force créatrice qu’on appelle Dieu. La science que j’ai nommée à partir de cette réalité, de l’univers, de Dieu et de l’homme, je l’ai appelé l’archeonomastique. C’est ma science. Cette science, quelqu’un me demandait si elle n’est pas transdisciplinaire. Je lui ai dit oui et non. Oui parce que pour faire de l’archenomastique il faut avoir un pied dans l’astrophysique, il faut avoir un pied dans la biologie moléculaire, la géophysique, la chimie, bref toutes les disciplines fondamentales qui permettent à l’homme d’appréhender la matière.

Revenons à l’archeonomastique

Je l’ai présentée à l’Université de Yaoundé 1 en 2014, dans un séminaire-colloque que le recteur m’avait autorisé à faire. Il voulait que ses professeurs, ses étudiants, viennent être témoins de la naissance d’une nouvelle science dans le monde. En fait, elle est la science fondamentale de toutes les sciences que nous connaissons aujourd’hui. Vous ne pouvez pas être un archenomaste si vous n’avez pas un pied dans toutes les sciences qu’on nous enseigne à l’école. Elle est opérationnelle, elle est universelle, mais je n’ai pas encore publié de livre sur cette science.

Pourquoi ?

Simplement parce qu’après le séminaire- colloque de Yaoundé 1, le ministre de l’Enseignement supérieur m’a suggéré d’aller présenter l’Archéonomastique à l’Académie des sciences du Cameroun. Je ne suis pas sûr que vous savez qu’il y a une Académie de sciences au Cameroun. Il y en a une, qui ne fait pas de bruits, qui ne travaille pas, qui n’est scientifique que de nom. J’ai fait un synopsis que j’ai amené à cette Académie en leur disant que s’ils ne comprennent pas, qu’ils m’appellent et je le leur explique. Jusqu’au moment où nous sommes assis ici, on ne m’a jamais appelé. Le secrétaire perpétuel de l’Académie, on dit secrétaire général ici, m’a dit qu’il faut qu’il divise les membres en tant de comités, qu’ils étudient et qu’ils viennent me demander si elles n’ont pas compris certaines choses. Je dis jusqu’aujourd’hui, personne ne m’a appelé.

De 2014 à nos jours, ça fait un bail. Vous n’avez rien fait entre temps. Pourquoi ?

Je vais vous expliquer pourquoi. Quand vous maîtrisez le système archeonomastque, si vous le maîtrisez, on vous donne un phénomène existentiel, qui justifie ou se traduit par le nom, vous allez découvrir le Dac (dernier ancêtre commun), c’est-à-dire le premier ancêtre de votre lignée. Chez les anglophones, on parle de Luca (The last universal common ancestor). Vous me donnez un nom, et je vais vous dire qui lest le Dac au niveau de votre lignée. C’est le système du nommé. Moi, je suis Ndjoku’avembe. Je ne me suis pas nommé. C’est quelqu’un qui m’a donné un nom. C’est mon père qui m’a donné le nom de Ndjokue. Il a trouvé que son père portait ce nom. Ce grand-père a trouvé lui aussi Ndjokue. Si je prends le mot Ndjokue et je le mets dans la grille de l’archeonomastique, je vais vous dire qui était le premier Ndjokue et qui il était. Mais cela suppose que j’ai une vaste culture par rapport à votre lignage. Les Noirs américains rentrent en Afrique à la recherche de leur racine. Est-ce que l’archeonomastique peut aider dans ce sens ? L’archeonomastique peut aider tout le monde à retrouver ses racines. Tout le monde : blanc, noir jaune. Vous utilisez archeonomoastique, on vous reprofile. Je vais vous donner un exemple. Le plus grand anthropologue du monde s’appelle André Brunet. Il est Français. C’est lui qui a trouvé le fameux crâne, appelé aujourd’hui Toumaï au Tchad. Il y a quelques années il est venu ici au Cameroun pour présenter sa découverte. C’est un expert en la manière, le professeur Hell, qui devait modérer cette manifestation scientifique. Comme Dieu sait si bien faire ses choses, on s’est rencontré car j’habitais Yaoundé à ce moment-là. Je suis aujourd’hui à Kribi chez moi. Il me dit, il y a le Blanc-là qui vient nous présenter notre ancêtre. Je sais que ces choses t’intéressent et t’intéressent énormément. Il faudrait venir l’écouter. Je lui ai donné mon accord en précisant que je viens enrichir la production scientifique. Il se gratte la tête et dit : «Grand-frère, tu connais ces gens-là » . Il est fier de sa découverte qui fait tomber toutes les théories. « La East side study » , qui veut que l’homme ne peut pas avoir été né ou créé avant 4 millions d’années. Brunet découvre donc un crâne qui remet en cause toutes les théories anthropologiques antérieures. Moi, je lui dis je vais venir mais je ne viens rien demander mais je viens enrichir. Il me dit, dans ce cas, dès qu’il a fini sa présentation, lève vite le doigt pour continuer sa présentation sur le plan scientifique. C’est ainsi qu’on a fait.

Et la suite ?

Le recteur était là, les doyens, les étudiants, les chercheurs, la salle avait fait son plein d’œuf. C’était juste avant que je n’anime le séminaire-colloque. Quand Monsieur Brunet finit de faire sa présentation avec diapositif et consorts, je lève vite le doigt. Je me lève mais je ne me présente pas. J’ai été poli et je lui dis : « je vous félicite d’avoir découvert que j’ai un ancêtre de 7 millions d’années. Mais pourquoi est-ce que vous n’avez pas dit qui il était et là où vous l’avez trouvé ? Moi je viens ici compléter ce que vous avez dit. Je voudrais enrichir la présentation de mon ancêtre Toumaï. Il me répond, « non, Monsieur, on ne fait pas la conférence dans la conférence » . J’ai laissé passer l’orage. Et pour dire vrai, un vrai chercheur ne se comporte comme il l’a fait. En me parlant avec ce ton-là, cette hauteur qu’il croyait avoir, il montrait qu’il n’était pas un vrai. « Posez votre question ! » Je réponds Ok. Je vais poser ma question. Vous avez baptisé votre découverte « Toumaï » . C’est parce que vous l’avez trouvé dans un site qui s’appelle « Tintouma » . Or avant ce site qui part des bords du lac Tchad, il y a deux autres sites. Vous ne l’avez pas dit pourquoi ? Parce que l’endroit où vous l’avez découvert, c’est le territoire des Tins, et les trois familles de Tin, qui habitaient le grand territoire. Pourquoi ne pas parler de Tin et non « Toumaï » car ce dernier habitait sur le territoire des Tin? Il s’est mis à m’expliquer l’inexplicable. Je voulais juste prendre 10 min pour enrichir la présentation de « Toumaï » , il a pris ces 10 min pour essayer de m’expliquer pourquoi il a nommé « Toumaï » ! A la fin ne pouvant plus, pour effacer l’impression d’être coincé, il dit « oui, la vérité est que quand je suis allé présenter le crâne au président Idriss Deby, je lui ai dit que c’est à « Toumaï » . Le président lui alors dit qu’il avait son cousin qui s’appelait Toumaï ! Il lui dit donc que c’est dans sa famille qu’il retrouvé le crâne. C’est pour ça qu’au Tchad tout est devenu Toumaï parce que c’est la famille de Monsieur le président. Il était obligé d’avouer cela à tout le monde. J’avais à côté de moi un certain Charly Gabriel Mbock, mon petit-frère. Je lui ai dit comme il est vaincu sur le plan scientifique, je vais marteler. Je lui dis permettez que je pose une deuxième question Monsieur Michel Brunet. Est-ce que vous avez établi un rapport entre les Tin du Tchad et la Tinhinane de Tripoli ? On a trouvé les restes d’une pharaonne à Tripoli en Lybie. Avec des hiéroglyphes. Elle s’appelait Tinhinane. Il a répondu sèchement, non ! Charly Gabriel Mbock me fait le coude et me dit : « Grand-frère tu l’as fini ! Laisse ! » Ça c’est l’archeonomastique. Mais il faut avoir une culture panoramique. Il faut tout y intégrer Tout!

Autant dire que c’est une science élitiste !

Qualifiez-la comme vous voulez. Ce qui compte c’est son efficacité, dans la détermination des origines, de la matière vivante et inerte qui lui donnent sa force. Ma démarche est la suivante ! A voix basse !

Il y a-t-il déjà un état de la littérature sur l’archeonomastique ?

Je suis Diogène. Si vous arrivez chez moi à Kribi, je vis comme Diogène ! Vous connaissez qui était Diogène ?

Un personnage philosophique.

Diogène c’est le monsieur qui habitait dans un tonneau. Il allume la lampe en plein jour et il met devant son tonneau. Quand on lui demande : comment peux-tu te comporter de la sorte ? Tu es dans un tonneau et tu mets la lumière devant toi. Qu’est-ce que cela signifie. Il rétorquait toujours qu’il cherche l’homme. Sa réputation étant devenue plus grande, l’empereur Alexandre de Macédoine arriva un jour et on cogne sur son tonneau. Sors l’empereur est là. Il veut te voir ! Diogène sort de son trou et fait la révérence à sa majesté, qui regarde l’homme, regarde le tonneau et regarde la lumière qui est devant le tonneau et dit : « Ce n’est pas possible, c’est toi qui fait du bruit dans mon empire comme cela ? Tout le monde te connaît ! Tout le monde est en admiration. Qu’est-ce que tu fais là ? Demandemoi n’importe qui et je te le donne. Diogène rétorque, majesté, si je vous demande réellement vous aller donner ? L’empereur rétorque, je te le donne. Et Diogène revient en lui disant puisque vous m’avez promis, je vais vous le demander. Je vais vous demander de sortir de mon soleil. Sortez de mon soleil ! Si c’était quelqu’un d’autre, on lui coupait la tête sur le champ. L’empereur est parti. Il avait compris. Je te raconte l’histoire parce que je suis une sorte de Diogène. Et la différence avec Diogène, c’est que moi je sais quand est-ce que je vais mourir. Moi, je sais. C’est une révélation que je te fais là. Je sais quand je vais mourir. Quand je serai mort, je sais là où je vais aller. Mais il y a quelqu’un que j’appelle mon cousin, qui a refusé la connaissance du comment. Je sais quand, je sais où, mais je ne sais pas comment.

Pourquoi a-t-il refusé de vous faire savoir le comment ? Pour que je continue à assurer la mission qu’i m’a confiée. C’est-à-dire gérer le quotidien. Que par rapport à l’objectif qu’il m’a fixé, la mission qu’il me donne sur le contexte, que je sois capable de la gérer. Pourquoi parler de cousin ? Ça c’est encore une autre histoire. Vous l’appelez Dieu. Mais vous oubliez par exemple que chez les Français, c’est le double D. C’est Dieu- Diable. Mais vous, vous séparez comme s’ils étaient différents. C’est le même bonhomme avec les deux faces. Comme tout homme d’ailleurs ! Moi, je suis son cousin. Il m’a fait l’honneur un jour comme ça, il m’a endormi et il m’a montré ce que je suis. Il m’a montré ce que je suis. Comment je le suis et jusqu’où je vais le faire.

Source: Le Messager N° 7017