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Qui est Viktor Bout,  le « marchand d’armes » échangé contre l'américaine Brittney Griner ?

Qui est Viktor Bout,  le « marchand d’armes » échangé contre l'américaine Brittney Griner ?

Fri, 9 Dec 2022 Source: www.bbc.com

Viktor Bout était considéré comme l’un des marchands d’armes les plus influent au monde. Sa notoriété dans le secteur de l’armement lui a valu son surnom « le marchand de mort ».

Le ressortissant russe vient d’être libéré. Il était en détention aux États-Unis. Sa libération intervient dans le cadre d’un échange de prisonnier avec le gouvernement russe. Désormais, la basketteuse américaine professionnelle Brittney Griner est aussi libre.

La joueuse était détenue en Russie depuis février 2022. Les agents de sécurité de l’aéroport de Moscou avaient trouvé du cannabis sous la forme de recharge pour cigarettes électroniques dans ses bagages. Une substance illégale en Russie.

Pendant des mois, des rumeurs circulaient. Des médias américains laissaient croire que des hauts responsables du département d’État avaient tenté d’obtenir la libération de Griner en échange de Bout.

Ancien officier de l’armée de l’air soviétique avec un surnom redoutable, avec une personnalité mystérieuse, l’histoire de Bout a inspiré de nombreux écrivains. Son histoire est racontée à travers des romans. Il existe même un film hollywoodien qui porte sur sa biographie.

Sa carrière dans les transports aériens

Viktor Bout est un citoyen russe né au Tadjikistan sous la domination soviétique.

Il a commencé sa carrière dans le transport aérien au début des années 1990, après la chute de l’URSS.

Selon un livre paru en 2007, dénommé « Merchant of Death » le marchand de la mort, écrit par les experts en sécurité Douglas Farah et Stephen Braun, Bout a fondé son entreprise en utilisant des avions militaires abandonnés dans des aérodromes lors de l’effondrement de l’empire soviétique au début des années 1990.

Les robustes avions Antonov et Iliouchine étaient en vente avec tous les accessoires. Ils étaient le type d’avions adéquats pour livrer des marchandises sur les pistes d’atterrissage cahoteuses du temps de guerre mondiale.

Bout était soupçonné de trafic d’armes. Il collaborait avec des entreprises fictives. Ces principaux clients étaient les pays africains anéantis par la guerre.

Des journalistiques du Moyen-Orient l’accuse d’être de mèche avec Al-Qaïda et des talibans. Il a nié toute collaboration avec ces groupes terroristes, mais a reconnu avoir envoyé des armes en Afghanistan pour combattre les talibans.

Il a également affirmé avoir aidé le gouvernement Français à transporter des provisions au Rwanda après le génocide. Il a aussi transporté des soldats dans le cadre d’opérations de maintien de la paix initiées par l’ONU.

En 2003, le ministre britannique des Affaires étrangères, Peter Hain,  lui a donné le surnom de « marchand de la mort.»

Après avoir lu un rapport à son sujet, Hain a déclaré: « Bout est le marchand en chef de la mort, le principal intermédiaire pour les avions et les véhicules d’approvisionnement transportant des armes  en Europe de l’Est, principalement en Bulgarie, en Moldavie, en Ukraine, au Libéria et en Angola.»

 « L’ONU a présenté Bout comme le chef de file d’un réseau de marchands d’armes illicites, comme un courtier dans la vente de diamants. Il est considéré comme un mercenaire de guerre.»

Bout piégé

Les affaires de Bout ont pris fin en 2008, lorsqu’il a été arrêté en Thaïlande après être tombé dans le piège des services de renseignement américains.

Les agents de lutte contre la drogue se sont présentés comme des fournisseurs potentiels des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Le groupe de guérilla, maintenant dissous – a été classé comme une organisation terroriste par les États-Unis.

Bout a été arrêté, car les autorités américaines le considère comme un facilitateur de vente d’armes de guerre. Le Russe a toujours prétendu qu’il était simplement un entrepreneur avec une entreprise légale de logistique internationale.

Mais le jury n’a pas cru à sa version des faits.

Il a été condamné à 25 ans de prison en avril 2012 après avoir été reconnu coupable de complot en vue de tuer des citoyens et des responsables américains, de lancer des missiles anti-aériens et d’aider une organisation terroriste.

Au cours de son procès qui a duré trois semaines, Bout a été accusé de disposer d’armes qui seraient utilisées pour tuer des pilotes américains avec la collaboration d’autorités colombiennes. Les procureurs ont dit qu’il avait déclaré : « Nous avons le même ennemi. »

 Les États-Unis ont pris des mesures contre Bout dans les années 2000. Le gel de ses avoirs en 2006. Cependant, la législation ne permettait pas de le poursuivi aux États-Unis.

Les agents de sécurité américaine ont attendu jusqu’en 2008 pour lui tendre un piège. Ils se sont fait passer pour des fournisseurs d’armes   qui travaillent pour les FARC.

Bout a déclaré que l’implication des Etats-Unis dans son arrestation est purement politique.

Selon le témoignage d’Alla Bout, son épouse, Viktor s’est rendu en Amérique du Sud non pas avec l’intention de faire du trafic d’armes mais pour « prendre des cours de tango ».

Les autorités russes l’on soutenu tout au long des procédures judiciaires. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait pris l’engagement d’obtenir sa libération, notamment son retour en Russie.

 Le représentant de la diplomatie russe a qualifié la décision du tribunal thaïlandais, c’est-à-dire son extradition vers les États-Unis d'« injuste avec une motivation politique. »

Le film de 2005 intitulé « The Lord of War », qui retrace une partie de la biographie de Viktor, le montre à la fin du film échappant à la justice.

Le fait de l’échanger contre la basketteuse Grainer a rendu libre Bout comme l’avait prédit le scénario du film. Seulement il ne sait pas échappé.

Source: www.bbc.com