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‘Ils voyaient des tueurs à gage partout’ : des journalistes pris de peur après l’assassinat de Martinez Zogo

La Commission indépendante contre la Corruption et la Discrimination a réagi

Mon, 23 Jan 2023 Source: www.camerounweb.com

Tous les regards sont désormais tournés vers la justice camerounaise pour retrouver les commanditaires du crime odieux et crapuleux de l’assassinat de Martinez Zogo, le journaliste qui a dénoncé la gabegie de la ligne 94 en citant le nom de Amougou Belinga.

Il a été retrouvé sans vie et en état de décomposition après des sévices corporels qui ont eu raison de lui. Dans la foulée, la Commission indépendante contre la Corruption et la Discrimination a réagi à travers une déclaration dont voici le contenu intégral.

L'INFERNALE TRILOGIE SYMBOLE DE LA CRUCIFICATION DE LA PRESSE AFRICAINE ET L'INCONTOURNABLE MISE EN CAUSE DE LA RESPONSABILITE DES GOUVERNANTS

Norbert Zongo, Flauribert Chebeya, Martinez Zogo Des crimes d'une parfaite similarité et d'une égale barbarie

Ce dimanche 22 Janvier 2023, une frayeur glaciale a parcouru les cerveaux des habitants du Cameroun. En effet le cadavre copieusement mutilé de Martinez Zogo, journaliste enlevé le 17 janvier 2023, a été retrouvé sur un terrain vague dans une banlieue de Yaoundé. Ce qui est perceptible dans les commentaires, c'est que la majorité des gens, ne croyaient pas qu'un tel crime puisse se produire dans leur pays.

Ce n'est pas de la mort qu'il s'agit, ni de la qualité du journaliste, c'est ce qu'il y a derrière, ce que représente le procédé, la méthode, la mécanique, pour la conscience collective d'un pays qui prône le dialogue au quotidien et appelle à la réconciliation dans toutes les communications officielles.

Pourtant, de Yaoundé à Ouagadougou, Kinshasa et partout sur le continent, ce crime rappelle deux autres, survenus dans les mêmes conditions, la même mécanique, le même satanisme et pour les mêmes fins, Norbet Zongo au Burkina Faso (13 décembre 1998) et Flauribert Chebeya en république démocratique du Congo (2 juin 2010). La conclusion est facile mais éloquente. Nous sommes en effet, face à une trilogie infernale qui porte le symbole de la crucifixion de la presse africaine, et met en cause de façon incontournable, la responsabilité pleine et entière des gouvernants. Si le corps du dernier a au moins été retrouvé, ceux des deux premiers ne l'ont jamais été.

Mais comme pour les deux premiers dont les auteurs et commanditaires sont déjà connus et jugés, il en sera inéluctablement de même pour Martinez Zogo.

Notre indignation est totale et sans limite, mais notre humilité et notre impuissance face à la répétition de la barbarie est ahurissante. Non, ne jurez pas que vous ferez ceci ou cela pour empêcher d'autres cas, ou que vous bougerez monts et merveilles si demain ou après-demain, nous nous retrouvons dans la même situation, les mêmes douleurs, la même mécanique.

La terre tremble sous nos pieds et le sable s'efface pour laisser apparaître un gigantesque et satanique abime. C'est du contrôle du pouvoir et de la forme de gouvernance qu'il s'agit. C'est de la lutte pour les privilèges, le commandement, la prééminence sociale et politique qu'il est question. Il n'y aucun doute, qu'en cette nuit du dimanche 22 Janvier au lundi 23 janvier, nombreux sont les journalistes camerounais qui n'ont pas pu dormir, fermer l'œil, tant ils voyaient des tueurs à gage partout, et sursautait au moindre bruit du vent sur leurs portes et fenêtres. Logique, on meurt une seule fois.

INJOINCTION VOUS A ETE FAITE DE REGARDER ET DE VOUS TAIRE, DE VOIR SANS PARLER, DE SUBIR SANS CRIER NI MEME BOUGER. TAISEZ-VOUS CITOYENS./.

Source: www.camerounweb.com