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Affaire Martinez Zogo : Xavier Messe révèle le jour et l’heure exacts de l’assassinat du journaliste

Xavier Messe Directeur Du Quotidien Depuis cette date, les dénonciations et témoignages sur cet acte odieux se multiplient

Tue, 24 Jan 2023 Source: www.camerounweb.com

La découverte du corps sans vie du journaliste Martinez Zongo remonte au dimanche 22 janvier 2023. Premier constat, son corps en état de décomposition a été mutilé.

Depuis cette date, les dénonciations et témoignages sur cet acte odieux se multiplient. En attendant d’en savoir plus sur l’enquête menée par les forces de l’ordre, le professionnel de média Xavier Messe apporte un témoignage de taille sur le déroulement des faits.

Dans une interview qui lui a été accordé sur la Radio Balafon, il affirme avoir reçu régulièrement des informations de sources « dignes » qui lui ont communiqué depuis longtemps l’endroit, la date et l’heure de l’assassinat du journaliste Martinez Zongo. Et, selon lui, les autorités étaient également dans la confidence.

Voici ses propos :

"J’ai été parmi les personnes qui ont suivi cette affaire depuis le début. Je l’ai suivi minute par minute et je vous avoue que depuis l’enlèvement de Martinez j’ai perdu le sommeil. Et j’ai mis en place un dispositif de sorte que je sois systématiquement informé que ce soit par des personnes qui étaient des voix dignes de Martinez. C’est ainsi que j’ai été parmi les toutes premières personnes à être informées de son assassinat.

Mais je n’avais pas le droit, je n’avais pas le pouvoir d’informer…Il fallait laisser que ce travail soit fait par les personnes indiquées qui sont les responsables de la sécurité, de la justice. Mais j’étais informé depuis mercredi matin très tôt vers 5 heures, j’étais informé. Vraiment c’était la douleur pour moi parce que c’est quelqu’un que je connaissais très bien. Il a été assassiné le même soir (mardi 17 janvier 2023 Ndlr) aux environs de 3 heures du matin.

Et j’ai été informé autour de 5 heures. On m’a réveillé autour de 5 heures par un coup de téléphone et je pensais que c’était un canular. Si ça n’avait pas été quelqu’un que je connais très bien c’est-à-dire mon informateur, je me serai dit que c’était peut-être une fausse nouvelle. Mais il fallait se rendre à l’évidence Martinez n’était plus de cette vie. Mais il fallait que la police, la justice fasse son travail pour pouvoir récupérer le corps et annoncer au public.

Ca été fait avec beaucoup de retard. Est-ce parce qu’il ne retrouvait pas le corps ? Est-ce parce qu’il avait des difficultés, un peu de gêne à savoir la forme avec laquelle il fallait annoncer cela, en tout cas à partir de mercredi matin, les autorités étaient au courant. Il fallait qu’elles trouvent une formule pour annoncer cette triste nouvelle…S’ils avaient enlevé le corps aussitôt, ils auraient été embarrassés.

Le lieu était identifié, le lieu était localisé. Personne ne pouvait prendre le risque d’aller l’enlever.

Si on l’enlevait aussitôt…Je voudrais vous dire que nous avons essayé, nous travaillons énormément sur ce dossier depuis cette triste nouvelle…on a fait un pointage qui nous fait croire que de 2019 à 2022 nous avons recensé 34 cas où les journalistes ont été molestés, intimidés, emprisonnés…mais cela fait un record en Afrique…c’est un triste record que nous détenons des violences exercées sur les hommes des médias, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de suspect…mais aucune enquête n’a abouti et quand aucune enquête n’aboutit pas il faut comprendre que cela signifie qu’il y a une couverture des pouvoirs."

Source: www.camerounweb.com