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Analyse des faits et gestes qui se passent au Cameroun

Wed, 8 Mar 2023 Source: La Nouvelle N° 691

Il ne s’agit pas d’une fiction. Mais d’une analyse froide des faits et gestes qui se passent aujourd’hui au Cameroun et que le premier naïf peut détecter à première vue. Il s’agit de la succession du président Paul Biya mise en route depuis plusieurs années. En effet, cette guerre des clans a commencé dans les années 2004 après que Paul Biya ait brigué un mandat présidentiel pour son second septennat sous le leitmotiv de la politique des Grandes ambitions. Pourtant dans son proche entourage, tout le monde n’est pas d’accord.

Et au fur et à mesure qu’il consomme son mandat, les prétendants piaffent d’impatience pour arriver aux affaires. Ils mettent alors une stratégie qui consiste à s’enrichir de façon météorique, à contrôler et surtout à bloquer l’administration pour faire échouer le programme politique et économique des Grandes ambitions. En homme futé, Paul Biya regarde, scrute l’horizon, mais ne dit mot. La tactique est payante. L’on découvre alors ce groupuscule de quadragénaire qu’il a placé au-devant de la scène qui ne veut pas qu’il brigue un autre mandat.

TRANSITION

C’est le fameux G11. Dans ses manœuvres de politicien racé, rusé, Paul Biya réussit à lever en 2008, le verrou de la limitation des mandats présidentiel. La porte est alors ouverte pour qu’il se représente à la présidentielle de 2011. Estce le même scénario qu’on est en train de vivre en ce moment où, alors qu’il est encore vivant, bon pied bon œil, des clans s’organisent pour se mettre en ordre de bataille pour sa succession ? L’on peut répondre par l’affirmative.

Et ceci dès 2025 à la prochaine présidentielle. Si l’élection est certaine, 2025 est encore loin pour Paul Biya davantage concentré pour sortir le pays des crises multiformes qui empêchent son expansion économique. C’est vrai qu’à 90 ans sonnés, le président Paul Biya donne des signes d’un affaiblissement progressif. Une situation qui oblige les Camerounais à penser à une transition politique. Mais qui pourra remplacer l’homme du 6 novembre 1982 ? La question, même si elle ne se pose pas demeure d’un très grand intérêt.

Du coup, les Camerounais sont désormais conscients de l'éventualité d'une transition politique dans leur pays. Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans, s'affaiblit sous le poids de l'âge, arguent les plus pessimistes des observateurs. Ainsi, tous les regards sont actuellement braqués sur lui et sa santé. Même au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), aucun signe précurseur d’une éventuelle transition à la tête de ce parti au pouvoir depuis 1985. Même son de cloche à la présidence de la République, où le calme absolu règne.

Les Camerounais souhaiteraient pourtant voir une certaine ouverture du jeu d’échec qui se trame au sommet de l’Etat. Une situation qui permettrait donc aux uns et aux autres d’avancer désormais à visage découvert. Mais dans cette lutte, l’un des clans qui avançait masqué semble en pleine déroute. Ce clan avait pourtant élaboré, à en croire des observateurs avertis, un plan en 6 étapes qui semble en train de s’écrouler avec l’assassinat du journaliste Martnez Zogo dont il est fortement soupçonné pour en être les présumés donneurs d’ordres.

DAUPHIN

Selon une source suffisamment crédible, même si le président Biya donne l’impression de ne pas avoir de dauphin dans cette course à mort pour le pouvoir suprême, il aurait quand même un favori qui devrait être un ressortissant d’une tribu minoritaire au Cameroun. Et à ce dernier, il aurait fait promesse de le choisir comme successeur. Promesse faite au cours d’un rite initiatique dans les eaux du Wouri. Vrai ou faux ?

Nos mêmes sources indiquent donc que c’est à partir de là, que tout un plan a été mis en œuvre pour que ce soit lui et rien que lui. Première étape : éliminer et couper toutes les têtes de sa contrée qui pourraient s’avérer être des concurrents pour lui. Des cas se comptent à la pelle. 2ème étape : se constituer un trésor de guerre.

Pour ce faire, il fallait recruter des hommes de mains sans scrupule pour faire le sale boulot et continuer à paraître comme un haut commis de l’Etat sans tache. C’est là qu’apparaît un homme d’affaires de paille qui a l’étoffe du rôle sauf qu’il a un complexe, celui de prendre la revanche sur sa pauvreté. 3ème étape : placer ses hommes de main et assujettir des hauts commis de l’Etat et des ministres aux postes clés. Mal gouvernance aidant, ce groupe accumule les preuves contre eux. Ils doivent passer à la caisse, faire allégeance ou se retrouver à Kondengui.

INSTITUTIONS

4ème étape : pénétrer le cœur du pouvoir et prendre le contrôle des instruments d’espionnage et de défense de l’Etat grâce à ce trésor de guerre. La gendarmerie est prise jusqu’au départ de Jean Baptiste Bokam Nkoumba. La direction générale de Sûreté nationale happée jusqu’à ce que son titulaire actuel s’éloigne du groupe.

La direction générale à la Recherche extérieure est mise en association (les évènements sur l’assassinat de Martinez Zogo le démontrent à suffire), la Garde présidentielle approchée pendant qu’elle était dirigée par un colonel ne tombe pas en raison des changements intervenus à son sommet.

On peut même dire que c’est elle qui reste le dernier rempart des institutions de l’Etat et des hommes qui les incarne. La direction de la Sécurité présidentielle mise sous contrôle sous le prétexte des affaires juteuses, la Justice embastillée et mise aux ordres, la coupe est pleine. L’on comprend donc pourquoi, ce clan est devenu si arrogant, insolent, irrespectueux, effronté, désagréable.

5ème étape : corrompre l’entourage du président de la République, et le mettre au service de leur cause, lui refiler les informations orientées, paralyser son action afin qu’il ne puisse plus se représenter aux élections et le pousser à la sortie. 6ème étape : combattre et détruire tous ceux qui sont restés fidèles au président Paul Biya et qui travaillent pour l’intérêt national et, utiliser les médias pour ternir leur image et les décrédibiliser en poussant le chef de l’Etat et leur hiérarchie à se débarrasser d’eux pour leur laisser le champ libre partout.

Tout allait alors comme sur les roulettes jusqu’à ce crime ultime de Martinez Zogo qui est venu faire anéantir ce plan machiavélique en 6 étapes, de prendre le contrôle du pouvoir, voire de renverser les Institutions. Comme quoi qui est pris qui croyait prendre.

Source: La Nouvelle N° 691