4 différences entre les deux chatbots de Google et Microsoft
Google a commencé à mettre son chatbot d'intelligence artificielle (IA) Bard à la disposition du public.
Il veut concurrencer ChatGPT, le programme lancé par OpenAI en novembre 2022 et soutenu par Microsoft, qui a atteint un million d'utilisateurs en moins d'un mois.
Ces deux grandes entreprises technologiques vont maintenant se disputer les parts de marché.
Microsoft a investi des milliards de dollars dans ChatGPT et a intégré le produit dans son moteur de recherche Bing le mois dernier.
Elle a également révélé son intention d'intégrer une version de cette technologie à ses applications bureautiques, notamment Word, Excel et Powerpoint.
Google a été plus lent et plus prudent dans la course à l'IA générative avec Bard, qui est lancé aux États-Unis et au Royaume-Uni pour commencer.
Les chatbots d'IA sont programmés pour répondre à des questions en utilisant un langage naturel semblable à celui des humains.
Ils peuvent écrire n'importe quoi, des discours aux textes marketing, en passant par le code informatique et les dissertations d'étudiants.
Voici les quatre principales différences entre les deux outils :
1. des données actualisées
Contrairement à son concurrent ChatGPT, Bard peut accéder à des informations actualisées sur Internet et dispose d'un bouton "Google it" qui permet d'accéder directement au moteur de recherche.La base de données de ChatGPT ne s'étend que jusqu'à l'année 2021. Par exemple, elle ne peut pas répondre aux questions sur le récent tremblement de terre en Turquie et en Syrie.
Mais Bard peut accéder à des informations actuelles.
- Les "émotions" que les programmes d'intelligence artificielle prétendent avoir développées
Il s'agit là d'une différence essentielle entre les deux et d'un point sur lequel les experts estiment que Bard pourrait surpasser son rival.
Cela signifie que le système de Google a le potentiel de présenter des informations plus précises lorsqu'il s'agit d'événements et d'enquêtes en cours.
Mais Google a prévenu que Bard aurait des "limites" et qu'il pourrait partager des informations erronées et faire preuve de partialité.
En effet, il "apprend" à partir d'informations du monde réel où de tels préjugés existent, ce qui signifie que des stéréotypes et de fausses informations peuvent apparaître dans ses réponses.
Bard est programmé pour ne pas répondre à des questions offensantes et dispose de filtres qui l'empêchent de partager des informations nuisibles, illégales, sexuellement explicites ou personnellement identifiables.
Mais "comme toute méthode, ces mesures de protection peuvent parfois échouer", a déclaré Zoubin Ghahramani, vice-président de Google Research.
Bard est un descendant d'un ancien modèle de langage de Google appelé Lamda, qui n'a jamais été entièrement ouvert au public.
Il a toutefois attiré l'attention lorsque l'un des ingénieurs qui y travaillait a affirmé que ses réponses étaient si convaincantes qu'il pensait que le programme était intelligent et conscient de lui-même.
Google a démenti ces affirmations et l'ingénieur a été licencié.
Le pouvoir de Bard lui permettra de vérifier le nom des sources dans lesquelles il recherche des données, telles que Wikipédia.
3. langues
ChatGPT prend en charge plusieurs langues, dont l'espagnol, le français, l'arabe, le mandarin, l'italien, le japonais et le coréen, bien que sa capacité de réponse varie en fonction de la langue et que sa langue principale soit l'anglais.Bard n'est disponible qu'en anglais.
Jack Krawczyk, chef de produit chez Google, a déclaré à la BBC que Bard était une "expérience" et qu'il espérait que les utilisateurs s'en serviraient comme d'une "rampe de lancement pour la créativité".
Il a montré comment Bard l'avait aidé à organiser la fête d'anniversaire de son jeune fils.
Il a expliqué au chatbot que son fils aimait les lapins et les acrobaties et Bard a trouvé l'adresse d'un endroit qui organisait des jeux et de la nourriture pour les fêtes.
"Une grande partie de la couverture [médiatique] présente l'IA comme un héros", a déclaré M. Krawczyk.
"Je pense que l'être humain est le héros et que les grands modèles de langage sont là pour aider à libérer la créativité.
4. Pour les plus de 18 ans
Si vous avez l'intention de faire vos devoirs avec Bard mais que vous avez moins de 18 ans, vous constaterez que l'accès est limité.Bard n'autorise l'accès qu'aux personnes âgées de plus de 18 ans.
Les enseignants ont déconseillé aux élèves d'utiliser les chatbots pour faire leurs devoirs, bien que d'autres éducateurs aient vu l'intérêt de ces outils.
Google affirme qu'il surveillera de près Bard pour s'assurer qu'il respecte ses propres "principes d'IA", qui consistent notamment à éviter de créer ou de renforcer des préjugés.
Il ne sera pas en mesure d'exprimer des opinions ou d'adopter une personnalité, même si, comme ChatGPT, il pourra imiter le style d'écriture d'autres personnes.
Il a aidé Google à rédiger l'annonce de l'application, ont déclaré Sissie Hsiao et Eli Collins, qui ont également coécrit l'article du blog de lancement.
"Il n'avait pas toujours raison. Mais même dans ce cas, il nous a fait rire", ont-ils déclaré.
Les défis
Ce qui doit être clair, c'est que ce lancement a été extrêmement prudent.Lorsqu'on lui a demandé si l'entreprise était nerveuse, M. Krawczyk a marqué une pause avant de répondre que son approche du lancement de Bard était "délibérée".
Si Google est nerveux, il a de bonnes raisons de l'être.
Malgré tout l'enthousiasme que suscite ce type de technologie, des histoires d'horreur circulent sur des manipulations inquiétantes de ChatGPT, ce qui signifie en fin de compte que ces outils puissants, qui n'en sont encore qu'à leurs balbutiements, peuvent constituer une menace majeure pour de nombreux types d'emplois.
Il y a aussi, et c'est particulièrement pertinent pour Google, la théorie selon laquelle les chatbots pourraient un jour remplacer complètement l'activité lucrative de la recherche sur internet.
Pourquoi naviguer à travers des pages de résultats de recherche quand on peut obtenir une réponse clairement rédigée ?
Mais Google ne peut pas se permettre de rester en dehors de la course à l'IA.
