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Yaoundé : l'enfer des populations suite à l’augmentation du prix des transports

Marche Legume  Yaounde C’est une pilule difficile à avaler pour les citadins de la ville de Yaoundé

Thu, 29 Feb 2024 Source: L'Oeil du Sahel

Aboubakar n’en croit pas ses yeux. Cette soirée du 26 février, le jeune homme de 28 ans vient de débourser la somme de 350 Fcfa, après avoir parcouru une distance de moins de trois kilomètres en taxi, quittant le Carrefour-Emia pour le Palais des sports de Yaoundé. «Pourquoi vous me remboursez 150 Fcfa ? Je vous ai pourtant signalé quand j’entrais dans votre taxi que je disposais d’un billet de 500 Fcfa», lance-til à l’endroit du chauffeur de taxi. Et lui de rétorquer «tu n’es pas au courant que le prix du transport en commun a grimpé depuis l’augmentation du prix des carburants à la pompe ? Désormais le taxi de ville coûte 350 Fcfa jeune homme», l’informe le transporteur.

C’est que, depuis le 26 février les tarifs de transport au Cameroun ont officiellement augmenté en réponse à l’augmentation des prix des carburants décidée par le gouvernement au début du mois de février 2024. C’est à travers une note de presse que le gouvernement à travers le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a annoncé la signature de l’arrêté fixant les tarifs des transports urbains par taxis, périurbain et interurbain par cars et autobus sur l’ensemble du territoire national.

ANGOISSE

C’est une pilule difficile à avaler pour les citadins de la ville de Yaoundé, qui tirent le diable par la queue du fait de la vie chère qui les accable depuis longtemps, auxquelles viennent s'ajouter les souffrances dues à la hausse des prix du carburant. «Nous sommes agacés, nous sommes asphyxiés. D’abord on ne parvient pas à bien se nourrir. Et comme un coup de massue, le ministre du Commerce vient annoncer la hausse des tarifs de transport urbain dans la ville. Une distance comme Tsinga pour Etoudi que tu payais à 300F. Aujourd’hui, c’est le taximan qui t’exige de payer 400F voir 500F. Partant de Carrefour Emia pour la poste centrale, il faut désormais débourser 200 Fcfa au lieu de 100 Fcfa auparavant. Au final, c’est le pauvre qui paye le prix de l’augmentation du carburant», s’insurge Idrissou, du quartier Melen, dans le 6ème arrondissement de la capitale. De même, Aïssa employée dans une boutique de vente de vêtements est au bout du gouffre. La jeune dame habituée à se rendre à son lieu de travail chaque matin en déboursant une somme de 300Fcfa pour le taxi, va devoir revoir son budget à la hausse.

«Partant de la Cité-verte à la nouvelle route-Bastos j’ai payé 350 Fcfa. Je suis choqué parce que la distance n’est pas si considérable. Moi je suis employé du secteur privé, donc je ne suis pas concerné par la revalorisation des salaires édictés comme mesures d’accompagnement. Pourquoi l’Etat nous a-t-il lésés ? En tout cas, il va falloir s’adapter pour continuer à tenir bon les prochains jours», s’indigne-t-elle. Si ces prix sont favorables aux conducteurs, certains usagers ne cachent pas leur mécontentement.

Au quartier Béatitude, Myriam attend depuis 30 minutes. Front dégoulinant de sueur, elle n’est pas prête à payer un franc de plus. «J’ai pratiquement fait 30 minutes sur place dans l’attente d’un taxi pour me rendre au boulot. Je propose 250Fcfa quittant le carrefour Béatitude pour la nouvelle route Nkolbisson. Pourtant, habituellement je prenais 200 Fcfa pour la même distance. J’ai dû ajouter 50 Fcfa pour que ça fasse 300 Fcfa. Après avoir vu passer cinq taxis, j’ai finalement été transporté par un bon samaritain», se rappelle la jeune dame. Rappelons que cette situation intervient à la suite de la signature de l’arrêté fixant les tarifs harmonisés des transports par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana ce 26 février 2024. Il s’agit des transports urbains par taxis, périurbains et interurbains par cars et autobus sur l’ensemble du territoire national. Cette note stipule que pour ce qui est du transport urbain par taxis le ramassage de jour est de 350 Fcfa. Le ramassage de nuit est de 400 Fcfa.

Pour ce qui est du dépôt du jour il est de 3000 Fcfa et le dépôt la nuit est de 3500 Fcfa. Luc Magloire Mbarga Atangana précise que le tarif de nuit est en vigueur de 22h à 5h du matin. Aussi, pour ce qui est du transport périurbain et interurbain par cars et autobus, pour les enfants de zéro à 7 ans, c’est du gratuit, pour les enfants de 8 à 10 ans il est de 8 Fcfa. Le communiqué informe par ailleurs que la tarification plafond applicable aux élèves, aux étudiants et aux personnes à mobilité réduite est fixée à 300 FCFA le jour et 350 Fcfa la nuit. Aussi, pour ce qui est du transport périurbain et interurbain par cars et autobus, pour les enfants de 00 à 7 ans, c’est du gratuit, pour les enfants de 8 à 10 ans il est de 8 FCFA, idem pour les personnes à mobilité réduite.

Source: L'Oeil du Sahel