VIDEO : un ministre de Paul Biya veut à tout prix envoyer Maurice Kamto et Cabral Libii en prison

À quelques mois de l'élection présidentielle au Cameroun, le climat politique s’échauffe. Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a lancé de vives mises en garde contre des figures de l'opposition, à savoir Maurice Kamto du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et Cabral Libii du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN). Bien que leurs noms n'aient pas été mentionnés directement lors de son point de presse du mardi 4 mars 2025, les observateurs politiques ont rapidement interprété les allusions du ministre.

Paul Atanga Nji a d’abord répondu aux accusations de Maurice Kamto concernant la délivrance de cartes d’identité et d’électeurs à des étrangers, en vue d’une prétendue manipulation du fichier électoral. « Il a même indexé les services de sécurité et ELECAM, insinuant une intention d’enrôler des étrangers dans le fichier électoral national. Je voudrais dire à ce politicien véreux que trop c’est trop, » a martelé le ministre, dans une attaque frontale contre le leader du MRC.

En outre, Atanga Nji a proféré une menace voilée d'un nouvel emprisonnement pour Maurice Kamto, qui avait déjà été incarcéré après les contestations post-électorales de 2018. « Si cette personne persiste dans la provocation et la manipulation, il finira de nouveau dans le pays de "si je savais", et cette fois-ci, le séjour sera long, » a averti le ministre, faisant allusion à un éventuel retour en prison.

Cabral Libii, autre figure politique visée, n’a pas été épargné. Atanga Nji a rappelé que l’immunité parlementaire ne saurait protéger un député en cas de flagrant délit. « À partir de ce jour, aucun écart de comportement de qui que ce soit ne sera toléré. L’immunité parlementaire ne peut être invoquée en cas de flagrant délit, » a déclaré le ministre, évoquant sans détour la possibilité de sanctions contre Libii.

Pour renforcer cette surveillance politique, Atanga Nji a donné des consignes strictes aux gouverneurs, préfets et sous-préfets, les exhortant à suivre de près les activités des hommes politiques. « J'ai donné des instructions pour suivre étroitement ceux qui prêchent le désordre. Parce que la loi va sévir, » a-t-il affirmé, mobilisant ainsi le commandement territorial pour veiller au maintien de l’ordre en cette période sensible.

Cette sortie musclée n’est pas la première entre Atanga Nji et Maurice Kamto. Depuis la présidentielle de 2018, les tensions entre le ministre et le président du MRC n’ont cessé de croître. La récente candidature de Kamto pour la présidentielle de 2025 et ses revendications concernant la transparence du fichier électoral n’ont fait qu’exacerber cette rivalité. De son côté, Cabral Libii, figure montante de la politique camerounaise, est également dans le collimateur du ministre, notamment depuis un conflit avec Robert Kona, allié de Paul Atanga Nji.

Le ministre Paul Atanga Nji menace d'envoyer en prison le professeur Maurice Kamto et Cabral Libii.

Reportage d'équinoxe tv.https://t.co/HuiaIYwxYb pic.twitter.com/bbRscK6hJD

— Mimi Mefo Info (@MimiMefoInfo) March 6, 2025