Tragédie dans l'enseignement : Une institutrice décède après avoir été victime de harcèlement

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Wed, 9 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

Région de l'Est, Cameroun - Une affaire troublante secoue le département du Haut-Nyong, où une enseignante de 5 enfants est décédée des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC) vendredi dernier, après avoir apparemment été la cible d'un harcèlement systématique au sein de son établissement scolaire.

Mme NGO MBOG MARIE, institutrice à l'école primaire publique d'Akok Maka et mère de cinq enfants, dont le plus jeune n'avait que 16 mois, aurait été soumise à ce qui s'apparente à une campagne de harcèlement orchestrée par sa hiérarchie.

Selon plusieurs témoignages recueillis auprès de ses collègues et proches, les problèmes auraient commencé lorsque le directeur de l'établissement, M. NEMTE ÉRIC, lui aurait demandé d'entretenir des relations intimes avec le conseiller pédagogique départemental et le délégué départemental lors d'une tournée d'inspection. Une demande particulièrement choquante puisque l'enseignante était alors enceinte.

Face au refus catégorique de Mme NGO MBOG de se plier à ces exigences, une série de mesures vexatoires et de pressions psychologiques auraient été mises en place à son encontre. Des sources proches du dossier rapportent que l'enseignante aurait été contrainte à un repos médical non désiré, tandis que ses documents médicaux étaient systématiquement rejetés par sa hiérarchie.

La situation se serait aggravée après son accouchement, lorsque le directeur aurait remis en question la réalité même de sa maternité, affirmant qu'elle "n'avait jamais accouché", malgré les preuves du contraire.

Les tentatives de l'enseignante pour faire entendre sa cause se seraient heurtées à un mur d'indifférence et de complicité institutionnelle. Lors d'une confrontation avec le délégué départemental, ce dernier se serait rangé derrière l'inspecteur qui aurait reconnu avoir retiré certaines pièces du dossier administratif de la victime, les qualifiant de "fausses".

"Elle ne trouvera personne pour l'écouter car j'ai des relations au ministère", aurait déclaré le directeur NEMTE ÉRIC par personnes interposées, selon des témoins qui préfèrent rester anonymes par crainte de représailles.

Face à cette situation de stress intense et d'isolement institutionnel, la santé de Mme NGO MBOG se serait progressivement détériorée. Vendredi dernier, elle a succombé à un accident vasculaire cérébral, laissant derrière elle cinq orphelins, dont un bébé.

Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur les mécanismes de protection des personnels enseignants face au harcèlement et aux abus de pouvoir dans le système éducatif. Elle met également en lumière les difficultés particulières auxquelles sont confrontées les femmes dans certains environnements professionnels.

Contactés par notre rédaction, les représentants du ministère de l'Éducation nationale n'avaient pas encore réagi officiellement à cette affaire au moment de mettre sous presse. Des associations de défense des droits des femmes ont néanmoins fait part de leur indignation et réclament l'ouverture d'une enquête indépendante.

Le syndicat des enseignants a également annoncé son intention de se constituer partie civile si une procédure judiciaire venait à être engagée. "Nous ne pouvons tolérer que des pratiques aussi abjectes persistent dans notre système éducatif, causant la perte d'une collègue dévouée et d'une mère irremplaçable", a déclaré un responsable syndical.

L'affaire NGO MBOG pourrait devenir un symbole dans la lutte contre le harcèlement sexuel et les abus de pouvoir dans la fonction publique, à condition que justice soit rendue.

Source: www.camerounweb.com