Immigration Canada : pourquoi les Africains finissent avec des troubles mentaux ?

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Thu, 10 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

C’est l’explication que donne le créateur digital Shance Lion sur les réseaux sociaux. L’auteur parle plus précisément des expatriés africains qui finissent mal. En voici les raisons qui sont clairement identifiées par la source citée.

La population noire au Canada est diverse tant par son histoire que par ses origines. D’un point de vue historique, nous avons des flux d’immigration noire dès 1750 en Nouvelle-Écosse; puis entre 1830-1865 par le biais du chemin de fer clandestin en Ontario surtout, mais aussi à Vancouver (1858) et en Alberta (1879). Si dans le monde francophone du Canada, les Haïtiens représentent la majorité des immigrants de la communauté noire, on remarque une immigration plus marquée des pays de l’Afrique subsaharienne (République démocratique du Congo, Cameroun, Afrique de l’Ouest) dans les 5 à10 dernières années. L'Ontario et le Québec sont les provinces qui accueillent le plus d'immigrants africains au Canada. L’ensemble de cette communauté noire représente une mosaïque de valeurs, de croyances, de normes sociales avec des passés politiques et historiques variés.

Sans vouloir généraliser, pour les immigrants plus récents d’Afrique subsaharienne provenant de pays à faible revenu, parfois lieux de conflits armés, la santé et/ou l’accès à des services de santé n’est pas un droit; les soins de santé étant le plus souvent payants. Sans oublier que les systèmes de santé, ayant peu de ressources, sont surtout orientés vers un service curatif pour pallier l’essentiel ayant peu de moyens d’offrir des services préventifs.

La population immigrante francophone d’origine africaine est une population grandissante et revêt au sein des communautés francophones du Canada une importance démographique, politique et économique. Les défis d’une insertion réussie passent par une meilleure connaissance de ces déterminants sociaux et de ces enjeux de santé afin de sensibiliser les prestataires de soins et les diverses parties prenantes. Une meilleure compréhension transnationale de la façon dont le poids de la culture, des perceptions, des attitudes et des croyances face à la maladie et aux traitements qui peuvent représenter un frein à des soins de qualité, permettra d’améliorer l’accès aux soins des immigrants d’Afrique subsaharienne.

La population noire présente souvent des conditions socioéconomiques défavorables, voire précaires, dans les premières années d’immigration. Malgré leurs diplômes et leurs compétences professionnelles, les Noirs font face à des difficultés à trouver un emploi. Le taux de chômage de la population noire est plus élevé que pour l’ensemble de la population canadienne, et trouver un logement adéquat pour répondre aux besoins de leur famille est difficile. Les raisons évoquées incluent, entre autres, la non-reconnaissance de leurs diplômes, mais aussi une certaine discrimination. Au Canada, en situation linguistique minoritaire (hors Québec), les immigrants originaires d’Afrique subsaharienne vivent un triple fardeau : être immigrant, être en situation linguistique minoritaire et être d’une minorité visible. Les immigrants noirs francophones en Ontario rapportaient un accès réduit aux services de santé, ainsi qu’une qualité amoindrie de la prise en charge des problèmes de santé. Ces déterminants de la santé défavorables suggèrent des inégalités sociales et de santé qui les exposent à une moins bonne santé et au mal-être.

Quant au bien-être en santé mentale, les immigrants font état, de par leur parcours et décision à immigrer, d’une certaine résilience, mais la santé mentale en Afrique subsaharienne demeure très stigmatisée et le contexte socioculturel lui donne une représentation sociale différente. La maladie mentale est souvent perçue comme une faiblesse ou un événement surnaturel dû aux mauvais esprits. Une étude récente aux États-Unis rapportait un moindre ressenti en besoins en santé mentale chez les patients d’origine ethnique différente comparativement aux blancs. Aussi, on reconnait en général une faible littératie en santé mentale.

Tout ceci porte à croire que pour les immigrants récents, l’état de bonne santé ne pourrait être qu’un effet d’illusion d’un indicateur auto rapporté teinté par des représentations sociales différentes de la maladie, de la santé, ainsi que par le désir de plaire et de ne pas offenser la société d’accueil.

Source: www.camerounweb.com