L'ancien ministre de la Fonction publique, actuellement Conseiller technique du Ministre de la Justice n'est pas du tout content de son successeur et frère de la localité d'Abong Mbang, Joseph Le.
Dans une lettre, il donne une très bonne leçon au fraîchement nommé membre du Comité central du RDPC.
"... Tout en te réitérant mes vives et sincères félicitations pour ta brillante promotion politique, promotion qui nous honore tous, je voudrais en même temps t'annoncer que je ne suis pas en capacité de t'accompagner dans ta lourde et exaltante mission.
Je suis quelqu'un de vrai et de franc. Tu le sais bien. Lorsque le Président de la République, Président national du RDPC me fait l'honneur de me nommer ministre de la République, je suis le premier à en être surpris. Et ce jour là, j'ai vraiment compris que le pouvoir vient de Dieu.
À l'occasion de ma première sortie socio politique à Abong mbang, tout en reconnaissant que j'étais nouveau sur la scène politique et avais besoin d'apprendre, et me souvenant des propos du patriarche Ze Nguele-notre père à tous- lors d'un de nos nombreux échanges, propos selon lesquels la politique c'est la sorcellerie, j'avais dit que je ne connaissais pas le sens que l'on donne à la sorcellerie et que mon activité politique se fera en plein jour en regardant mes frères et sœurs droit dans les yeux, avec AMOUR, FRATERNITÉ ET SOLIDARITÉ.
Notre père et aîné Mongui sossomba, de regrettée mémoire, que tu as l'honneur le privilège et certainement la chance de remplacer aujourd'hui, avait rétorqué, je cite, mon petit Michel ange, tu es naïf ! La politique c'est les tacles, les crocs en jambes, les coups de poignard dans le dos.
Je lui ai répondu que je ne suis pas un enfant pour être naïf mais c'est un choix. Je ne taclerai personne, je ne raclerai personne, je ne poignarderai personne.
Par la grâce de Dieu, je n'ai pas connaissance d'avoir tacle', racle', ou poignardé volontairement un frère ou une sœur de ma région ou d'ailleurs. Les erreurs, tout le monde peut en commettre dans le feu de l'action, a dit le Président de la République.
J'ai donc le sommeil tranquille et continue de servir la République avec sérénité là où le Chef de l'Etat a bien voulu me placer après ma sortie du gouvernement.
Pour ne pas t'embarrasser, je te prie de me retirer de la délégation permanente départementale du RDPC pour le Haut Nyong.
Cela t'évitera, à n'en point douter, "d'oublier" ton frère jumeau dans tes décisions souveraines.
Je reste et demeure un citoyen respectueux des institutions de la République et à ceux qui les incarnent.
Souvenons nous cependant que dans le secret de l'isoloir, seul devant Dieu et face à sa conscience, chacun de nous a une voix, une seule voix, quelque soit son rang ou son statut social. Toutes les voix comptent.
Ta mission principale c'est de t'assurer qu'aucune voix ne manque au décompte final.
Ta mission c'est d'éviter que tes décisions embarrassent ou divisent. Qui mieux que toi, le désormais chef politique de la grande région de l'Est, sait que le RDPC est un parti de rassemblement ? Je me méfie beaucoup des effets de manches et des mouvements de foule. Le griotisme n'est pas toujours le reflet de l'âme.
Salutations fraternelles".