États-Unis : des milliers de Camerounais menacés d'expulsion, Trump fait fort

Biya Et Trump Image illustrative

Mon, 14 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

L'administration Trump poursuit sa politique migratoire restrictive en ciblant désormais les ressortissants camerounais et afghans.

Près de 8 000 Camerounais pourraient bientôt faire l'objet d'expulsions des États-Unis. Le département américain de la Sécurité intérieure a annoncé vendredi dernier la fin du statut de protection temporaire (TPS) dont bénéficiaient jusqu'alors ces ressortissants camerounais.

Comme le rapporte Jeune Afrique dans son édition du 14 avril, cette mesure s'inscrit dans la lignée d'une "vaste campagne anti-immigration" lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. "Le gouvernement américain va cette fois mettre fin à la protection temporaire des bénéficiaires originaires du Cameroun, ont déclaré vendredi 11 avril des responsables du département de la Sécurité intérieure", précise le magazine panafricain.

La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a estimé que "les conditions en Afghanistan et au Cameroun ne justifiaient plus l'octroi de ce statut", contredisant ainsi l'évaluation précédente de l'administration Biden qui avait prolongé cette protection en 2023 en raison "du conflit en cours" dans ces pays.

Le TPS, attribué aux ressortissants de pays dans lesquels les conditions ne permettent pas un retour suffisamment sûr, offre une protection contre l'expulsion et le droit de travailler légalement sur le sol américain. Sa révocation plonge dans l'incertitude quelque 7 900 Camerounais qui pourraient être déportés dès juin prochain, selon les chiffres officiels cités par Jeune Afrique.

En 2023, l'administration Biden avait justifié la prolongation de ce statut en évoquant notamment "la dangerosité de groupes jihadistes comme Boko Haram et la crise sécessionniste" au Cameroun.

Cette décision pourrait toutefois rencontrer des obstacles juridiques, comme ce fut le cas récemment pour une mesure similaire visant les Vénézuéliens. Début avril, un juge fédéral de San Francisco avait temporairement bloqué la révocation du TPS pour les ressortissants vénézuéliens.

Le magistrat avait alors estimé, comme le rappelle Jeune Afrique, que l'action du ministère de l'Intérieur menaçait "d'infliger un préjudice irréparable à des centaines de milliers de personnes dont les vies, les familles et les moyens de subsistance seront gravement perturbés", et de "coûter aux États-Unis des milliards en termes d'activité économique".

Les défenseurs des droits des migrants entendent contester cette nouvelle décision. "Nous examinerons de près les résiliations pour déterminer si le gouvernement a respecté la loi sur le TPS en déterminant que l'Afghanistan et le Cameroun sont désormais sûrs d'accepter le retour de leurs ressortissants", a déclaré Ahilan Arulanantham, l'un des avocats impliqués dans l'affaire concernant les Vénézuéliens.

Entre-temps, les autorités américaines encouragent, selon la porte-parole Tricia McLaughlin, "les ressortissants étrangers menacés d'expulsion à s'expulser volontairement en utilisant l'application 'CBP Home' pour quitter le pays", une approche qui illustre la fermeté de la politique migratoire actuelle de l'administration Trump.

Source: www.camerounweb.com