Le RDPC risque de s'exploser de l'intérieur, fragilisation très risquée en cours

Paul Biya 25 Paul Biya et son entourage

Tue, 15 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

C’est la panique dans les salons feutrés du landerneau politique camerounais : ce 10 avril 2025, Léon Théiller Onana, conseiller municipal estampillé RDPC (le parti au pouvoir depuis l’époque où les dinosaures régnaient sur la politique), a décidé de jouer les trouble-fêtes. Et pas n’importe comment : direction le Tribunal de première instance de Yaoundé – centre administratif, pour faire la leçon à son propre parti. Motif de cette crise d’indignation statutaire ?

L’absence du congrès ordinaire du RDPC, événement aussi attendu que le retour du Messie, mais qui semble avoir été rangé au placard avec les bonnes intentions.

Dès l’ouverture de l’audience en référé, le rythme s’accélère au cabinet du président du tribunal, Georges Théophile Timba, visiblement plus habitué aux querelles de voisinage qu’aux règlements de comptes intra-partisans. Les dossiers s’échangent comme des cartes Pokémon : Léon Onana, représenté par Me Guy Léonard Gueyo Kamga, dégaine ses arguments, pendant que le RDPC arrive en meute, mené par le vétéran Me Louis Gabriel Eyangoh, assisté de Me Xaverine Kangue Ndong Ntah et Me Marcus Alima – probablement venus en renfort pour faire masse, sinon poids.

Le juge, dans un souci de justice digne d’un épisode de "Justice League", décide de jouer la montre : renvoi de l’affaire au 17 avril, 14h tapantes, le temps que chaque camp potasse le dossier de l’autre. Une semaine donc, pour affûter les arguments et huiler les vocabulaires judiciaires.

Côté plaignant, le dossier est fourni : textes de base du parti (statuts et règlement intérieur), preuve de la qualité de conseiller municipal, cotisations payées à jour – bref, Onana n’est pas juste un râleur, il est un râleur en règle. En face, le RDPC joue la carte du mystère : deux lettres, une conclusion, et une confidentialité épaisse comme un discours de clôture. On se croirait dans un thriller politique version tropicale.

Mais le clou du spectacle, c’est la requête de Me Gueyo Kamga : il demande la nomination d’un mandataire ad hoc pour convoquer un congrès, fixer un ordre du jour, et, pourquoi pas, remettre un peu de WD-40 dans les rouages rouillés du parti. Une requête qui fait tousser dans les couloirs du pouvoir, où l’on préfère visiblement l’immobilisme serein aux remous démocratiques.

Bref, Onana ne se contente pas de râler dans son coin : il veut une réforme, un vrai sursaut, une révolution de l’intérieur. Certains y voient un acte de bravoure, d’autres une tentative kamikaze. Mais une chose est sûre : dans un parti où le mot "congrès" semble devenu un mythe, cette action pourrait bien devenir historique…

Source: le popoli express

*Titre proposé par CamerounWeb

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