Un haut magistrat de Douala accuse ses gardes du corps de vol : l'affaire qui secoue le palais de justice

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Sat, 19 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

Deux inspecteurs de police placés en garde à vue suite à des accusations de vol au domicile du président de la Cour d'Appel du Littoral

Une affaire délicate agite les couloirs du palais de justice de Douala depuis quelques jours. Selon des informations exclusives obtenues par notre rédaction, le président de la Cour d'Appel du Littoral, M. Arroye A. Betou, a fait procéder à l'interpellation de ses deux gardes du corps personnels, les inspecteurs Toukour Katsou et Siang Ludovic.

Les deux agents de police sont accusés par le haut magistrat d'avoir dérobé une somme d'un million de francs CFA qui se trouvait dans le bureau de son domicile. Une accusation grave qui a immédiatement déclenché une procédure judiciaire.

Une collaboration de cinq ans qui se termine mal

D'après nos sources, les deux inspecteurs mis en cause assuraient la protection rapprochée du président de la Cour d'Appel depuis environ cinq ans. Une situation qui rend l'affaire d'autant plus surprenante et soulève des questions sur les circonstances exactes de ces accusations.

"Ces policiers avaient la confiance du magistrat depuis des années. Comment expliquer qu'ils se seraient soudainement décidés à commettre un tel acte à son domicile même, où les risques d'être découverts étaient maximaux ?", s'interroge un avocat du barreau de Douala, qui a requis l'anonymat.

La suite de cette affaire a pris une tournure inattendue. Selon nos sources au sein du palais de justice, les deux inspecteurs ont été libérés après leur garde à vue, faute d'éléments probants pour étayer les accusations portées contre eux.

D'après un témoin proche du dossier, "les enquêteurs n'ont pas trouvé de preuves matérielles établissant la culpabilité des deux policiers. La procédure judiciaire exige des éléments tangibles pour poursuivre une affaire de ce genre, et ils étaient manifestement absents dans ce cas."

Cette affaire met en lumière des tensions latentes entre certains magistrats et les forces de l'ordre. Plusieurs sources au sein du tribunal évoquent des pressions qui auraient été exercées pour maintenir les deux inspecteurs en détention, malgré l'absence de preuves concrètes.

"C'est une question de principes juridiques fondamentaux. Même face à des personnalités influentes, la justice doit suivre son cours normal et s'appuyer sur des faits établis", confie un magistrat du parquet qui a souhaité rester anonyme.

L'affaire suscite de nombreux commentaires dans les milieux judiciaires de Douala. Certains y voient un exemple des tensions qui peuvent exister entre les différents corps de l'État, tandis que d'autres soulignent l'importance du respect des procédures légales, quelle que soit la position des personnes impliquées.

Le syndicat des policiers du Littoral n'a pas souhaité commenter officiellement cette affaire, mais un représentant nous a indiqué qu'ils "suivaient la situation de près pour s'assurer que les droits de leurs collègues soient respectés."

Ni le cabinet du président de la Cour d'Appel, ni les inspecteurs concernés n'ont répondu à nos sollicitations pour commenter cette affaire. Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Douala s'est également refusé à tout commentaire, invoquant "le respect de la présomption d'innocence et le secret de l'instruction."

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