Après Samuel Eto'o , Mouelle Kombi sans de sales draps, les temps sont durs

Mouelle Kombi Etooo Image illustrative

Sat, 19 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

La tension monte entre les professeurs d'éducation physique et sportive et leur ministère de tutelle. L'Organisation nationale des enseignants d'éducation physique et sportive (Oneeps) a vivement réagi suite à la position exprimée par le ministère des Sports et de l'Éducation physique (MINSEP) concernant leur exclusion du statut particulier des enseignants en cours d'élaboration.

Le 14 avril dernier, lors des concertations entre le gouvernement et les organisations de défense des droits des enseignants, le représentant du MINSEP a clairement signifié son refus d'inscrire les enseignants d'EPS dans le statut particulier des enseignants actuellement en discussion au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative.

Cette décision est perçue comme un véritable camouflet par les professeurs d'EPS, qui rappellent leurs combats passés pour obtenir une reconnaissance professionnelle équivalente à celle de leurs collègues d'autres disciplines.

"Nous avons mené de longues batailles pour sortir du statut d'éternels manœuvres dans les établissements scolaires", explique un responsable de l'Oneeps. "Pendant des années, nous n'avions pas la possibilité d'occuper des postes de responsabilité dans le système éducatif camerounais, simplement parce que nous n'appartenions pas au statut des corps d'éducation."

Ces enseignants avaient pourtant réussi, au fil des années, à obtenir plusieurs avancées significatives : nominations à des postes administratifs de haut niveau, bénéfice des primes allouées aux autres enseignants, participation aux examens officiels. Autant d'acquis qui semblent aujourd'hui remis en question par la position du MINSEP.

Dans un communiqué virulent, l'Oneeps n'hésite pas à qualifier d'"incurie" la position adoptée par le MINSEP. L'organisation craint que cette exclusion n'entraîne la perte des avantages que ce statut particulier pourrait offrir aux autres enseignants, recréant ainsi les disparités et les frustrations du passé.

"Cette décision nous ramène des années en arrière et nie tous les progrès accomplis vers l'équité entre les différents corps enseignants", déplore un membre de l'Oneeps. "Nous demandons simplement d'être traités comme les autres enseignants, ni plus, ni moins."

Cette nouvelle tension intervient dans un contexte social déjà chargé dans le milieu éducatif camerounais. Les autres corps enseignants s'apprêtent en effet à entrer en grève le 26 avril prochain pour contraindre le gouvernement à satisfaire leurs propres revendications.

La mobilisation des enseignants d'EPS pourrait donc venir renforcer un mouvement social déjà bien engagé, créant une pression supplémentaire sur le gouvernement à quelques semaines de la fin de l'année scolaire.

Face à cette situation, l'Oneeps en appelle directement au gouvernement, lui demandant de "parachever les réformes entamées en inscrivant les enseignants d'EPS dans le même statut que les autres enseignants".

L'organisation invite également tous les enseignants d'EPS à "s'opposer à l'incurie du MINSEP" qu'elle accuse de vouloir maintenir cette catégorie de personnel dans la précarité.

Le ministère des Sports et de l'Éducation physique n'a pas encore réagi officiellement à ces accusations, mais plusieurs sources au sein de l'administration évoquent des "contraintes budgétaires" et des "spécificités de carrière" pour justifier cette position.

Les prochains jours s'annoncent décisifs pour ce dossier sensible qui pourrait bien contribuer à élargir le front social dans le secteur éducatif camerounais.

Source: www.camerounweb.com