Biya a-t-il décidé de débuter sa campagne par l'Est?

Ça s’agite dans l’Est ! Pas de communiqué officiel, pas même un tweet mal rédigé du RDPC, mais ça court, ça repeint, ça ressuscite la résidence présidentielle de Bertoua. Pourquoi ? Il paraît que Popaul, le président éternel, pourrait sortir de sa grotte climatisée pour un tour de piste électoral. Oui, vous avez bien lu : à presque 100 balais, notre marathonien politique s’apprêterait à faire un dernier tour de piste, façon rockstar en tournée d’adieu… pour la cinquième fois.

Dans les rangs du RDPC, c’est déjà le branle-bas de combat : on sort les chaises plastiques, les banderoles "Merci Papa", et les routes restent... eh bien, toujours dans les cartons. Car pendant qu’on brique la villa de Bertoua, les habitants eux, rêvent à voix haute : "Et si cette visite nous amenait enfin les routes d’Abong-Mbang à Lomié, de Nanga à Mbouam, ou de Batouri à Yakadouma Huuum ; ils risquent de rêver encore longtemps.

Mais tous ne sont pas dupes. Certains se rappellent que la dernière fois que le Chef de l’État a pointé son nez à Lom-Pangar, on a eu droit à quoi ? Un barrage "mbrakata" – comprenez : un colosse aux pieds d’argile, avec plus de promesses que de kilowatts.Et pourtant, ça s’extasie, ça s’échauffe, ça s’illumine à l’idée qu’un quasi-centenaire descende dans la brousse.

On jubile comme si le Messie débarquait… sauf que là, c’est plus Moïse que Jésus, et la mer Rouge n’a toujours pas été ouverte. Alors, certains osent poser la vraie question : il vient faire quoi exactement ? Le gibier, c’est fini.

Le bois ? Déjà scié. Il reste quoi, l’or ? Le diamant ? Ou juste une nostalgie de campagne façon "retour aux sources" ? D’ailleurs, s’il veut vraiment voir un chantier en jachère, pourquoi ne pas commencer par Olembe, ce stade flambant mort à deux pas de son palais ?