L'économiste dresse un parallèle ironique entre les ambitions présidentielles et les critiques envers le sélectionneur national
Dans une intervention qui n'a pas manqué de faire réagir, l'économiste Dieudonné Essomba a établi une comparaison inattendue entre deux positions régulièrement au centre des débats passionnés au Cameroun : la présidence de la République et le poste de sélectionneur des Lions Indomptables.
"Sans même les barrières qui sont autour de la candidature à l'élection présidentielle, on se retrouverait aujourd'hui avec 100 candidats", a déclaré l'analyste lors de son passage dans l'émission "Club d'Élites" sur Vision 4. Avant d'ajouter, non sans ironie : "Il y a deux postes au Cameroun qui paraissent les plus faciles pour les Camerounais : le poste d'entraîneur des Lions Indomptables et celui du président de la République. Ce sont les deux postes que tout le monde peut occuper plus efficacement que ceux qui y sont."
Cette remarque, qui a provoqué des rires sur le plateau, fait écho à un phénomène bien connu au Cameroun : la propension de nombreux citoyens à se poser en experts, tant en matière de gouvernance qu'en matière de football, deux domaines qui suscitent les passions dans le pays.
Au-delà de l'humour, l'intervention de Dieudonné Essomba met en lumière certaines réalités de la culture politique camerounaise. Les critiques acerbes visant aussi bien le chef de l'État que le sélectionneur national sont devenues une constante dans les discussions quotidiennes, les réseaux sociaux et les médias.
Cette analogie entre la gouvernance de l'État et celle de l'équipe nationale de football n'est pas anodine dans un pays où le football occupe une place centrale dans l'identité nationale et où les performances des Lions Indomptables sont souvent perçues comme un baromètre du bien-être collectif.
À l'approche de l'élection présidentielle prévue fin 2025, les déclarations de candidature se multiplient, confirmant partiellement l'analyse d'Essomba. De nombreuses personnalités politiques, mais aussi des figures de la société civile et des entrepreneurs, ont déjà fait part de leur intention de briguer la magistrature suprême.
Les "barrières" évoquées par l'économiste font référence aux conditions strictes imposées par le code électoral camerounais, notamment l'obligation de recueillir un certain nombre de signatures d'élus ou le dépôt d'une caution substantielle, qui limitent de facto le nombre de candidatures officielles.