Face au RDPC, l'opposition camerounaise en quête désespérée de financements

Tandis que le RDPC peut compter sur un financement abondant et organisé, les partis d'opposition camerounais peinent à réunir les fonds nécessaires pour la présidentielle de 2025. Selon une enquête de Jeune Afrique, cette asymétrie financière fausse considérablement la compétition électorale.

Maurice Kamto a lancé un appel aux dons par mobile money, espérant collecter 6 milliards FCFA. Akere Muna compte sur la diaspora. Le Social Democratic Front (SDF) de Joshua Osih, qui ne reçoit que 55 millions FCFA de subventions annuelles pour un besoin réel de 300 millions, est contraint à une stricte austérité. Ces méthodes contrastent avec l'apparente opulence du RDPC.

Le système camerounais de financement public des partis prévoit des versements en deux temps, dont une partie seulement cinq jours avant le scrutin. Un calendrier qui pénalise l'opposition, obligée de mener campagne sans certitude budgétaire, alors que le RDPC peut anticiper grâce à ses ressources propres.

Cette disparité financière crée une compétition électorale profondément inégale. Alors que le RDPC inonde le pays d'affiches et organise des meetings fastueux, les opposants doivent rationner leurs dépenses. Une situation qui, selon plusieurs observateurs, remet en question l'équité du processus démocratique camerounais.