Laurent Esso entre la vie et la mort ?Une détérioration inquiétante pour le ministre d'État

Selon une alerte lancée ce jour par Paul Chouta, lanceur d'alerte bien connu au Cameroun, l'état de santé du ministre d'État, ministre de la Justice, Laurent Esso, se serait considérablement détérioré. Hospitalisé en Europe depuis maintenant plus de trois mois, le garde des Sceaux camerounais n'a fait aucune apparition publique depuis lors, suscitant de nombreuses interrogations quant à sa capacité à reprendre ses fonctions.

Bien que Paul Chouta n'ait pas fourni de détails précis sur la nature exacte de cette aggravation, cette information vient confirmer les craintes qui entouraient déjà la santé fragile de celui qui est considéré comme l'un des plus fidèles serviteurs du président Paul Biya.

L'absence prolongée de Laurent Esso avait déjà été remarquée lors de l'audience solennelle de rentrée de la Cour suprême le 21 février dernier. Au ministère de la Justice, son bureau reste désespérément vide et sa place de parking, marquée du signe "Minjustice", n'a pas accueilli son véhicule depuis des mois.

Face à cette situation, une délégation de signature a été accordée à Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, qui gère désormais la plupart des dossiers. Paradoxalement, cette reconfiguration aurait même débloqué certains dossiers restés en souffrance, notamment en raison des tensions existantes entre Laurent Esso et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République.

Selon des sources proches du dossier, Laurent Esso aurait confié à des intimes son désir de se retirer de la vie publique après une carrière d'une exceptionnelle longévité au service de l'État camerounais. Ce magistrat de formation, dont la première affectation remonte à 1969, semble las des luttes d'influence qui minent les hautes sphères du pouvoir camerounais.

L'un des derniers épisodes de ces tensions concerne l'affectation des auditeurs de justice. Pendant des mois, Laurent Esso s'est opposé à ce que cette procédure se fasse sans la tenue du traditionnel Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Lorsque Ferdinand Ngoh Ngoh lui a finalement transmis l'instruction de procéder aux affectations sans passer par cette étape, le ministre de la Justice a refusé d'apposer sa signature sur les documents, laissant cette responsabilité à son directeur des affaires générales.

L'aggravation de l'état de santé de Laurent Esso pourrait accélérer le remaniement gouvernemental que le président Paul Biya envisage depuis plusieurs mois. Selon des informations recueillies auprès de sources proches de la présidence, le chef de l'État aurait confié à ses collaborateurs la mission de préparer la constitution d'une nouvelle équipe gouvernementale avant l'élection présidentielle prévue en octobre 2025.

Ce remaniement viserait notamment à pourvoir les postes laissés vacants par quatre membres du gouvernement décédés au cours des deux dernières années. Avec la probable incapacité de Laurent Esso à reprendre ses fonctions, c'est un cinquième poste, considéré comme "de souveraineté", qui pourrait s'ajouter à cette liste.