La justice tranche en faveur d'Eto'o, le SYNAFOC exclu des élections de 2025
Le bras de fer judiciaire opposant la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) au Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC) vient de connaître son épilogue. Dans une décision rendue publique ce jour, la Chambre de Conciliation et d'Arbitrage (CCA) a statué en faveur de la FECAFOOT, privant ainsi le SYNAFOC de toute participation aux prochaines élections fédérales prévues en décembre 2025.
Cette décision, attendue avec impatience par les deux camps, représente un coup dur pour le syndicat dirigé par l'ancien international camerounais Sorel Njitap. Le SYNAFOC ne pourra donc pas envoyer de délégués pour participer à l'élection du prochain président de la FECAFOOT, confortant ainsi la position de Samuel Eto'o dans la perspective d'un second mandat.
Selon des sources proches du dossier, la CCA aurait motivé sa décision en invoquant des irrégularités dans la constitution du dossier présenté par le SYNAFOC, ainsi que le non-respect de certaines dispositions statutaires essentielles à la reconnaissance officielle du syndicat comme membre électeur.
Cette nouvelle victoire judiciaire de Samuel Eto'o et de son équipe soulève des interrogations au sein de la communauté footballistique camerounaise. Comment expliquer cette impressionnante série de succès dans tous les procès engagés contre la FECAFOOT, tant au niveau national qu'international ?
Pour Me Jean-Claude Mboua, avocat spécialisé en droit du sport, "la stratégie juridique déployée par la FECAFOOT sous Eto'o est particulièrement rigoureuse. Ses équipes juridiques ont appris des erreurs du passé et s'assurent désormais que chaque décision respecte scrupuleusement les textes en vigueur."
Un observateur proche des instances du football camerounais, qui a requis l'anonymat, estime pour sa part que "les adversaires d'Eto'o ont souvent fondé leurs démarches sur des bases juridiquement fragiles, privilégiant parfois l'agitation médiatique au détriment d'une approche légale solide."
Cette décision intervient après près de quatre années marquées par des procédures judiciaires à répétition qui ont profondément affecté le football camerounais. Le championnat national a particulièrement souffert de cette instabilité juridique, avec des retards dans son lancement, des incertitudes sur son format et des difficultés d'organisation.
"Nous avons collectivement perdu un temps précieux dans des batailles juridiques stériles", déplore Emmanuel Ndoumbé, président d'un club de première division. "Pendant ce temps, nos joueurs stagnent, nos infrastructures ne s'améliorent pas et notre football recule."
Cette situation a également eu un impact sur les performances des équipes camerounaises dans les compétitions continentales, où les représentants du pays peinent à retrouver leur lustre d'antan.
Face à cette nouvelle défaite judiciaire de l'opposition à Samuel Eto'o, de nombreuses voix s'élèvent pour appeler à une trêve dans les querelles administratives et à un retour aux préoccupations purement sportives.
"Il est temps de mettre fin aux polémiques et de revenir sur le terrain du football", estime Joseph Nkono, ancien international camerounais. "Le fair-play ne doit pas seulement exister sur le terrain, mais aussi dans la gouvernance et l'acceptation des décisions officielles."
Du côté de la FECAFOOT, on se félicite de cette décision qui, selon un communiqué publié dans la soirée, "permet enfin de se concentrer sur le développement du football camerounais plutôt que sur des querelles stériles."
Le SYNAFOC, par la voix de son secrétaire général, a indiqué "prendre acte de la décision tout en se réservant le droit d'explorer d'autres voies de recours légales."
Cette décision ouvre la voie à la préparation des élections de décembre 2025, pour lesquelles Samuel Eto'o part désormais favori. Si plusieurs challengers potentiels sont évoqués, aucune candidature officielle n'a encore été annoncée face à l'actuel président.