Paul Biya alerte sur la crise de confiance au Cameroun : Sans confiance, point de sécurité

Le président camerounais Paul Biya a mis en garde contre les conséquences d'une défiance généralisée sur la sécurité nationale, établissant un lien direct entre cohésion sociale et stabilité du pays.

« Il n'y a point de sécurité dans un contexte social où personne ne peut se fier à son prochain. » C'est par ces mots forts que le Chef de l'État s'est exprimé mardi dernier sur sa page Facebook officielle. Cette intervention présidentielle intervient dans un climat social particulièrement instable, marqué par des tensions communautaires croissantes et une fragmentation inquiétante du tissu social camerounais.

Pour le président Biya, le message est clair : les dispositifs sécuritaires, aussi sophistiqués soient-ils, ne peuvent être pleinement efficaces dans une société minée par la méfiance. Cette position réaffirme sa conviction que la sécurité ne relève pas uniquement du domaine militaire ou policier, mais s'enracine également dans les relations interpersonnelles et la confiance entre citoyens.

Sans le mentionner explicitement, le Chef de l'État invite l'ensemble des forces vives de la nation – acteurs politiques, religieux et de la société civile – à œuvrer pour la reconstruction d'un climat de confiance indispensable à la stabilité du pays. Cette démarche s'inscrit dans la continuité de sa promotion régulière du « vivre-ensemble », concept récurrent dans le discours officiel.

Les observateurs notent que cette prise de position présidentielle arrive à point nommé, alors que le Cameroun fait face à de multiples défis sécuritaires sur son territoire, notamment dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que dans l'Extrême-Nord confronté aux attaques de groupes terroristes.

Le timing de cette déclaration présidentielle est particulièrement significatif, alors que le pays est secoué par « l'affaire Mathis », un fait divers tragique impliquant le père de l'artiste Lydol. Ce drame, qui a profondément ému l'opinion publique, a ravivé les débats sur la sécurité des personnes et la confiance entre les citoyens camerounais.

Cette affaire cristallise les préoccupations exprimées par le président Biya, illustrant de manière dramatique comment la rupture des liens de confiance peut conduire à des conséquences tragiques pour la sécurité individuelle et collective.