Assassinat lâche et sauvage: c'est devenu une affaire d'Etat, dernier rebondissement

L'affaire du petit Mathis, qui a profondément bouleversé l'opinion publique camerounaise ces derniers jours, continue de susciter de nombreuses réactions. Dans ce concert de prises de position, Me Michèle Ndoki a tenu à exprimer son indignation face à ce qu'elle perçoit comme une récupération politique d'un drame humain.

Dans une publication particulièrement sentie sur ses réseaux sociaux, l'avocate et figure politique a dénoncé la transformation de cette tragédie en "moment de communication politique". Avec des mots empreints d'émotion, elle a rappelé sa réticence habituelle à s'exprimer sur de tels drames, précisément pour éviter cette instrumentalisation qu'elle observe aujourd'hui.

"Ceux qui me lisent, me suivent ou me connaissent savent que je ne prends pas volontiers la parole quand des horreurs comme celle qu'a subie le petit Mathis, sa famille, ceux qui l'ont connu et aimé, se produisent. Faire d'un tel moment, qui vient secouer toutes nos croyances par rapport à l'humanité, un moment de communication politique… J'ai du mal, quoi qu'on me dise", a écrit Me Ndoki.

Si l'avocate reconnaît l'importance du processus judiciaire qui va suivre, elle souligne également ses limites face à l'ampleur de la douleur. "Le système judiciaire sera mis à contribution, des kilomètres de lignes seront écrites, des heures de mots prononcés. Ça ne le ramènera pas, ne réparera rien", rappelle-t-elle avec lucidité.

Michèle Ndoki va plus loin en évoquant la nécessité d'aborder la dimension humaine du drame, au-delà des considérations politiques ou judiciaires. Elle s'interroge : "Pourra-t-on au moins un jour parler de réconfort, de consolation ?" Une question qui met en lumière l'aspect souvent négligé de l'accompagnement des familles endeuillées dans ce type d'affaires médiatisées.

Contrairement à certaines interprétations qui pourraient être faites de son silence relatif jusqu'à présent, Me Ndoki affirme être "profondément touchée par le drame que vit la famille endeuillée". Elle explique sa démarche personnelle face à cette tragédie : "Depuis quelques jours je lis, j'écoute, je médite, comme vous je suppose j'essaye de donner un sens à cet insensé."

Dans sa publication, l'avocate mentionne également l'influence des propos de Franck Essi, qui semblent l'avoir aidée à envisager une approche différente du drame, centrée sur le réconfort plutôt que sur l'exploitation médiatique ou politique.

Cette prise de position de Michèle Ndoki intervient alors que l'affaire du petit Mathis a provoqué une vague d'émotion nationale et de nombreuses réactions dans la classe politique camerounaise. L'avocate semble ainsi appeler à un retour à l'essentiel : le respect de la douleur d'une famille et la recherche collective de sens face à l'horreur, loin des calculs politiques.