Tensions au sein de l'opposition camerounaise : Maurice Kamto et son armée en prenne cher

Libii&kamto&opposants Image illustrative

Thu, 15 May 2025 Source: www.camerounweb.com

Les derniers développements de la scène politique camerounaise mettent en lumière les divisions persistantes au sein de l'opposition. Alors que la prochaine échéance électorale se profile à l'horizon, les tensions entre le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto et le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) de Cabral Libii atteignent leur paroxysme.

Selon plusieurs observateurs politiques, les militants du MRC auraient mené ces derniers mois une véritable offensive médiatique contre Cabral Libii, président du PCRN. Sur les réseaux sociaux, ce dernier aurait été affublé de qualificatifs peu flatteurs tels que "Proposant", "Kouagne", "Donatien", "Stérile", "Feyman", "Pion" ou encore "Agent Double".

Dans une analyse partagée par le Dr. Nyamsi, autoproclamé "voix unique du peuple sans voix", cette stratégie de communication agressive se serait traduite par "de multiples directs destinés à détruire la réputation du Président du PCRN". Une démarche qui, aujourd'hui, semble produire l'effet inverse de celui escompté.

La controverse s'intensifie autour de la recevabilité de la candidature de Maurice Kamto aux prochaines élections. Les critiques pointent du doigt plusieurs décisions stratégiques du MRC qui pourraient aujourd'hui compromettre ses ambitions politiques :

"Vous avez boycotté les élections, vous avez bradé le boycott comme une victoire, vous avez demandé aux Camerounais de rester chez eux, vous avez insulté et dénigré tous les candidats de l'opposition qui partaient aux élections", énumère le Dr. Nyamsi dans sa déclaration.

Ce choix de boycotter les précédents scrutins, présenté à l'époque comme une victoire tactique, semble aujourd'hui fragiliser la position du MRC. D'après plusieurs sources proches du dossier, le parti tenterait désormais de nouer des alliances avec les formations politiques qu'il aurait auparavant critiquées.

La situation du MRC se complique davantage avec l'intervention médiatisée d'Albert Dzongang, figure politique bien connue au Cameroun. Ce dernier aurait, selon le Dr. Nyamsi, "détruit le professeur Maurice Kamto" par ses récentes déclarations publiques.

"Maurice Kamto n'a pas été préparé pour la fonction du Chef de l'État par contre, Cabral Libii est prêt depuis 2018", affirme le Dr. Nyamsi, reprenant des propos attribués à Albert Dzongang, ce qui témoigne d'une érosion progressive du capital politique de l'ancien ministre.

Les analystes politiques estiment que la stratégie du MRC connaît actuellement un sérieux revers. "Votre stratégie de manipulation et de roublardise est actuellement critiquée par 90% de la population. À présent, vous êtes isolé dans votre propre film", constate le Dr. Nyamsi.

Cette situation d'isolement pourrait s'avérer particulièrement préjudiciable à l'approche des échéances électorales, d'autant plus que la recevabilité même de la candidature de Maurice Kamto est remise en question par certains experts juridiques.

Dans ce contexte tumultueux, la figure de Cabral Libii semble gagner en importance. Présenté par ses partisans comme "prêt depuis 2018" pour les plus hautes fonctions, le président du PCRN pourrait tirer profit des difficultés que traverse actuellement le MRC.

Son positionnement, moins radical dans sa confrontation avec le pouvoir en place, et sa participation aux précédents scrutins lui confèrent une légitimité institutionnelle que certains opposants, ayant choisi la voie du boycott, peinent aujourd'hui à revendiquer.

Ces tensions intestines au sein de l'opposition camerounaise pourraient présager d'une recomposition profonde du paysage politique. Si les analystes s'accordent à dire que l'unité reste la clé pour espérer une alternance politique, force est de constater que les divergences stratégiques et les querelles personnelles constituent encore des obstacles majeurs à cette ambition.

Source: www.camerounweb.com