Très gros: ce que risque Samuel Eto'o après avoir défié le protocole présidentiel

Etoo Defie Biya Image illustrative

Tue, 20 May 2025 Source: www.camerounweb.com

Une image capturée lors du défilé de la fête nationale ce mardi fait actuellement le tour des réseaux sociaux et suscite une vive polémique dans l'opinion publique camerounaise. On y voit Samuel Eto'o Fils, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), manipulant ostensiblement son téléphone portable à quelques mètres seulement du couple présidentiel.

Selon les dispositions du protocole présidentiel, clairement énoncées dans un communiqué officiel de la Présidence de la République diffusé quelques jours avant les célébrations, il était formellement interdit à toutes les personnalités invitées de se présenter avec un téléphone portable lors du défilé du 20 mai. Une mesure de sécurité qui s'appliquait sans distinction aux membres du gouvernement, au corps diplomatique et à l'ensemble des invités présents dans la tribune officielle.

Pourtant, l'ancien capitaine des Lions Indomptables semble avoir bénéficié d'une dérogation tacite à cette règle. Les images le montrent clairement en train de consulter et manipuler son smartphone, confortablement installé non loin du Président Paul Biya, de la Première Dame Chantal Biya et du Premier ministre.

Une démonstration de force ou un passe-droit?

Cette entorse au protocole n'a pas manqué de faire réagir. Pour certains observateurs, ce geste est révélateur de l'influence grandissante de l'ancien footballeur international dans les arcanes du pouvoir camerounais.

"Samuel Eto'o vient de faire, peut-être sans le savoir, une véritable démonstration de force sur le boulevard du 20 mai", analyse un politologue de l'Université de Yaoundé II. "Alors que des ministres et hauts dignitaires ont dû se séparer de leurs téléphones, lui a pu garder le sien. Cela en dit long sur son statut particulier."

D'autres voix s'élèvent pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une violation flagrante des règles de sécurité présidentielle. "On ne badine pas avec la sécurité d'un chef d'État", s'indigne un ancien responsable des services de sécurité contacté par notre rédaction. "Si cette interdiction a été édictée, c'est qu'elle répond à des impératifs sécuritaires précis. Personne ne devrait y déroger, quelle que soit sa notoriété."

Selon plusieurs sources présentes sur les réseaux sociaux, une enquête aurait été ouverte pour déterminer les circonstances de cette violation du protocole. Toutefois, aucune confirmation officielle n'a été apportée à ces allégations qui semblent relever davantage de la rumeur que d'une information vérifiée.

Un proche de la présidence, s'exprimant sous couvert d'anonymat, minimise l'incident : "Il est fort probable que M. Eto'o ait bénéficié d'une autorisation spéciale compte tenu de ses fonctions à la tête de la FECAFOOT. Dans certains cas, des dérogations peuvent être accordées pour des raisons professionnelles."

La question qui se pose désormais est de savoir si Samuel Eto'o a agi avec l'autorisation préalable des services de la présidence ou s'il s'est octroyé ce privilège de sa propre initiative.

"Connaissant la rigueur du protocole présidentiel camerounais, il est difficile d'imaginer qu'Eto'o ait pu introduire un téléphone dans la tribune officielle sans un feu vert au plus haut niveau", estime un diplomate occidental habitué des cérémonies officielles au Cameroun.

D'autres observateurs évoquent les relations privilégiées qu'entretiendrait l'ancien footballeur avec certains cercles influents du pouvoir, notamment avec l'entourage de la Première Dame, ce qui pourrait expliquer cette apparente immunité face aux règles protocolaires.

Si cet incident peut paraître anodin aux yeux de certains, il pourrait néanmoins avoir des répercussions sur l'image de Samuel Eto'o, déjà entachée par diverses controverses depuis sa prise de fonction à la tête de la FECAFOOT.

"Samuel Eto'o doit comprendre que sa notoriété ne le place pas au-dessus des règles, surtout lorsqu'il s'agit de la sécurité du chef de l'État", commente un spécialiste en communication. "Ce genre d'attitude peut être perçu comme de l'arrogance et nuire à sa crédibilité."

Source: www.camerounweb.com