Le recteur de l’université de Garoua, Pr Boubakari Oumarou a trouvé la honte sur son chemin. Le responsable, comme décrit ci-dessous par le journaliste Boris Bertolt, a été humilié par l’agent comptable Mahamadou Bello.
L’université de Garoua est asphyxiée par la boulimie financière de son agent comptable. L'idylle entre le recteur et l'agent comptable qui se filaient une collaboration parfaite a pris fin lorsque les services centraux de la nouvelle université ont commencé à traverser la sécheresse financière que les établissements et leurs personnels traversaient.
Depuis sa création en 2022, l'université de Garoua n'existe que comme un trophée politique en trompe l'œil. Si l'euphorie est partagée parmi les élites et les populations, les travailleurs, personnel d'appui, administratif, et enseignants se sont quant à eux démotivés. Aucun droit, aucune prime, aucune gratification, aucune prestation de service dans le cadre de leurs fonctions respectives n'est payée.
La semaine dernière, à l'occasion d'une réunion de coordination présidée par le recteur Boubakari Oumarou qui a osé évoquer le sujet des blocages des paiements et de la rétention des dossiers au niveau de l'agent comptable. Le recteur a fait comprendre à ce dernier qu'il n'était plus prêt à laisser faire et songerait même à fermer les bureaux de l'agence comptable qui sont la propriété de l'université gérée par lui.
Contre toute attente, l'agent comptable s'est levé et lui a jeté, avec sourire narquois, devant l'assistance "vous n'avez qu'à fermer et on verra la suite...". Signalons que cet agent comptable a déjà été relevé de ses fonctions à deux reprises pour ses états de service dans le passé.
Étant une nouvelle université, Garoua tient jusqu'à présent grâce aux vacations et coups de pouce aux jurées de soutenance apportés par les enseignants des autres universités. Ces derniers qui proviennent des autres universités du Cameroun dépensent des frais de transport et d'autres commodités de leurs propres poches en espérant des compensations qui n'arrivent jamais.
Pendant ce temps, les dossiers de paiement s'accumulent chez Mahamadou Bello, l'agent comptable qui n'est favorable qu'au paiement des prestataires de marchés où il tire un pourcentage de 20 %. Aux différents chefs d'établissements, doyens de faculté, il exige 15 % pour la libération des dossiers des droits des enseignants. Pendant ce temps, l'espoir suscité par la création d'une université dans la capitale du septentrion se meurt.