L'heure est grave: cette lettre tombe sur la table de Paul Biya

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Wed, 4 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, les habitants du département du Nkam, en particulier ceux de l'arrondissement de Yabassi, expriment leur profonde inquiétude face à une menace croissante pesant sur la paix sociale dans leur région. Cette tension est principalement attribuée aux actions de la Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR) et de l'administration locale, accusées de spoliation des terres coutumières des communautés autochtones Bassas Ndokama Kama-Kama dans le canton Dibeng-Ndogbé. Les auteurs de la lettre dénoncent une collusion entre la MAETUR et les autorités locales, symbolisée par les actions du préfet du Nkam, qui agirait en tant que bras armé de la MAETUR, bafouant les textes de la République et menaçant la stabilité sociale. Les habitants soulignent également les échecs des projets d'infrastructure dans la région, aggravant les conditions de vie déjà précaires, et appellent à l'intervention du Président pour rétablir la justice et l'équité.



Info en continu… LETTRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE: LA MAETUR ET LES AUTORITÉS LOCALES ACCUSÉS DE MENACER LA PAIX SOCIALE DANS LE NKAM.

« Excellence Monsieur le Président de la République,

Nous, habitants du département du Nkam et plus particulièrement de l'arrondissement de Yabassi, vous adressons cette lettre ouverte pour exprimer notre profonde inquiétude concernant la menace grandissante à la paix sociale dans notre région. Cette menace découle principalement des initiatives déstabilisatrices orchestrées par la coalition formée entre l'Administration dans le Nkam et la Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR).

En effet Monsieur le Président de la République, dans le cadre du projet de décongestion de la ville de Douala dans le Wouri par la création d’une nouvelle ville dans l’arrondissement de Yabassi, sinon un nouveau pôle de développement dans la région du Littoral, la MAETUR a refusé de négocier directement avec les populations comme le lui permet la loi, pour demander et obtenir du Ministre des domaines des affaires foncières, une DUP dont elle se sert non pour créer un cadre serein pour la mise en place de ce projet dit des grands espaces, mais pour une SPOLIATION des COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES BASSA NDOKAMA KAMA-KAMA DANS LE CANTON DIBENG-NDOGBÉLÉ. Arracher leurs terres coutumières .

Se qui n'est rien d'autre qu'une déclaration d'un très grand trouble à l'ordre public.

La collusion entre la MAETUR et l'administration locale, symbolisée par le zèle de Monsieur le préfet du Nkam à exécuter des manœuvres douteuses pour soumettre les chefs traditionnels qui voudraient défendre les droits de leurs communautés, a créé un climat de tension extrême à Yabassi, mettant en péril la paix sociale et l'unité nationale.

Excellence;

Monsieur le préfet du Nkam agissant en véritable bras armé de la MAETUR, n'hésitant pas à bafouer les textes de la république se comporte comme un lieutenant d’une mafia qui est prêt à tout pour s’assurer de la bonne exécution des basses besognes à lui confiées, reléguant aux calendes camerounaises un fantastique projet gouvernemental.

Cette violation flagrante des règles et procédures a profondément ébranlé la confiance

En effet, campé à mille lieues de votre vision, la "transformation" que le Directeur Général de la MAETUR prétend apporter n'est qu'une illusion trompeuse, éloignée du véritable développement durable envisagé par votre politique des opportunités, qui vise à la fois l'amélioration de l'environnement et l'épanouissement des populations.

Aussi, Monsieur Directeur Général de la MAETUR Louis Roger Manga, utilisant tous les moyens possibles pour saboter votre politique et compromettre dangereusement l'émergence du Cameroun, s’activant à Yabassi pour plonger les populations dans la misère et provoquer un soulèvement, se positionne comme un ennemi de la Nation.

La vérité est que Monsieur Manga Louis Roger et la MAETUR ne sont pas les seuls à s'opposer à votre politique de développement du Nkam, à saboter votre haute vision «d’un Cameroun, fort et prospère». Depuis votre accession à la magistrature suprême, une volonté de désenclaver le Nkam s'est manifestée à travers divers projets d'infrastructures, tels que la construction de routes et de débarcadères. Cependant, des décennies plus tard, aucun de ces projets n'a véritablement vu le jour, en raison de la malveillance de vos collaborateurs.

Sauf votre respect.

Excellence;

combien de temps faut-il pour construire une route de 45 kilomètres lorsque tous les financements sont disponibles ? La route Douala-Bonépoupa (45 kilomètres), commencée en 2016, n'est même pas à 15% d’exécution. De même pour la route Bonépoupa-Yabassi (50 kilomètres) même le tronçon que l'on disait prêt s'est effondré il y a quelques mois sans avoir été livré, aggravant la situation préexistante, alors que les travaux ne sont pas encore réceptionnés.

Lors de votre discours d'ouverture et de politique générale au 3ème congrès ordinaire du RDPC, le 15 septembre 2011, vous disiez : « Qu’avons-nous fait des espoirs fondés sur nous par nos compatriotes ? » Excellence, vous avez trouvé le Nkam en 1982 dans un état d'enclavement avancé, et plus de 40 ans plus tard, la situation de ce département n’a guère changé. Rendu à ce niveau de désillusion, il serait pertinent de vous paraphraser en vous demandant : «Qu’avez-vous fait des espoirs fondés sur vous par vos compatriotes du département du Nkam ?»

Monsieur le Président de la République, Les populations du Nkam vivent dans un véritable enfer, souffrant entre autres :

- de l'absence de routes praticables et de moyens de transport adaptés, ce qui empêche toute dynamique économique et sociale;

- d'un manque cruel d'infrastructures, ce qui engendre une pauvreté endémique et des conditions de vie inhumaines ;

- des difficultés d'accès aux soins, à l'éducation et aux marchés, ce qui pénalise gravement les habitants ;

- d’une administration locale qui se comporte comme une administration coloniale, indifférente aux difficultés des populations et qui exacerbe encore plus la situation.

Néanmoins, coincées dans ces difficultés chroniques, les populations du Nkam continuent de croire à votre bienveillance, en votre engagement envers la justice et l'équité, et à votre capacité de résoudre leurs problèmes. Bien plus, nous sommes convaincus que votre intervention décisive peut empêcher une escalade de la situation actuelle dans le Nkam. En agissant ainsi, vous renforcerez notre confiance en notre chef d’Etat et en nos institutions.

C’est dans cette attente que nous vous prions d'agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l'expression de notre profond respect.»

Source: www.camerounweb.com