Etoudi: de graves accusations portées contre Pr Jacques Fame Ndongo

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Thu, 5 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans la région du Sud Cameroun, l'intronisation du Pr Jacques Fame Ndongo comme Chef de Deuxième Degré du Groupement Bulu-Est I soulève des questions sur le respect des traditions ancestrales face aux ambitions politiques modernes. Analyste Christian Emvolo Emvolo explore comment cette désignation, perçue comme imposée, crée des tensions entre les structures administratives et les coutumes locales, menaçant ainsi l'harmonie sociale et la légitimité des institutions traditionnelles Bulu.



Opinion… REGION DU SUD CAMEROUN : COMMENT LE PR FAME NDONGO CONTOURNE LES COUTUMES ANCESTRALES BULU POUR IMPOSER SA VISION DE LA CHEFFERIE AU CŒUR DU DÉPARTEMENT DE LA MVILLA… Par CHRISTIAN EMVOLO EMVOLO, Analyste

« L'intronisation du Pr Jacques Fame Ndongo en tant que Chef de Deuxième Degré du Groupement Bulu-Est I met en exergue une interaction complexe entre les traditions culturelles, les structures administratives et les ambitions politiques au Cameroun.

Cette situation révèle les tensions qui émergent entre les exigences de la modernité et le respect des coutumes ancestrales, en particulier au sein de la culture Bulu.

Dans la tradition Bulu, la chefferie est un élément essentiel qui représente l'autorité, la sagesse et la continuité des valeurs communautaires. L'accès à cette chefferie est généralement soumis à des règles précises, tenant compte des lignées, des clans et des rites d'initiation.

Chaque village a ses propres coutumes et notabilités qui doivent être honorées pour préserver l'harmonie sociale. Ainsi, la chefferie ne se limite pas à une fonction administrative, mais revêt d'abord une dimension sacrée, reliant les vivants aux ancêtres et aux esprits du sol.

La désignation de Jacques Fame Ndongo, qui cumule des responsabilités politiques importantes, soulève des doutes quant à la légitimité de cette désignation. En tant que ministre d'État et coordinateur régional du RDPC, son pouvoir d'influence sur les affaires publiques pourrait être perçu comme un abus, compromettant l'intégrité des institutions traditionnelles. Ce sentiment d'injustice est alimenté par le fait que son accession à la chefferie a été facilitée par des manœuvres administratives qui, en fin de compte, contournent les traditions et les rites d'accession propres à la culture Bulu.

Les notabilités coutumières, qui devraient jouer un rôle central dans une telle désignation, semblent avoir été mises de côté. Le conclave des Notabilités Coutumières, chargé de valider cette nomination, a été appréhendé avec méfiance, et la présence de figures politiques influentes a créé un climat où le respect des traditions est remis en question. La peur des représailles pèse lourdement sur les villageois, qui, malgré leur désaccord, choisissent le silence face à une élite plus préoccupée par ses propres intérêts que par le bien-être collectif.

Cette situation illustre une fracture entre les ambitions des élites et les réalités des populations locales. Le mécontentement croissant des villageois face à cette imposition d'une chefferie qui ne respecte pas les normes traditionnelles pourrait engendrer des conséquences graves. Les tensions entre les clans, exacerbées par cette désignation, risquent de fragiliser davantage la cohésion sociale déjà affaiblie par des enjeux socio-économiques tels que le chômage et l'aliénation des terres au profit des allogènes .

Le Pr Fame Ndongo, en cherchant à concentrer le pouvoir, devient un symbole d'une élite déconnectée des réalités du terrain. Les difficultés auxquelles la région du Sud est confrontée, notamment en matière d'infrastructures et d'accès à l'emploi, sont souvent attribuées à des figures comme lui, qui, en abusant de leur pouvoir, portent atteinte à l'image et à l'avenir de leur communauté. Ainsi, la légitimité de son autorité en tant que chef traditionnel est non seulement remise en question, mais elle pourrait également créer des divisions durables au sein de la société Bulu.

Il est important de rappeler que le respect des traditions et des us ancestraux est une condition essentielle à la pérennité des institutions traditionnelles. En négligeant ces valeurs, Jacques Fame Ndongo compromet non seulement sa propre légitimité, mais met également en péril l'harmonie et l'ordre social qui ont toujours prévalu dans la culture Bulu. Si cette tendance se poursuit, elle pourrait provoquer une remise en question des autorités traditionnelles et un désenchantement général vis-à-vis des institutions, tant traditionnelles qu'administratives.

Ainsi, la question de l'avenir politique du Cameroun se pose avec acuité. Si des élites comme le Pr Fame Ndongo continuent d'agir en marge des cadres traditionnels et des attentes socioculturelles, cela pourrait engendrer un désespoir croissant parmi les populations, qui se sentiront de plus en plus dépossédées de leur patrimoine culturel et de leur identité. Dans un contexte où le pouvoir politique peut être instable, il est important que les leaders prennent conscience de l'importance de la légitimité culturelle et des dynamiques sociales qui renforcent le tissu de leur communauté.»

Ainsi va la République

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